Il fallut s’arracher à cette impression pour suivre notre guide vers les musées.

Car il y en avait deux : le musée minéralogique et le musée ornithologique. Le premier situé à côté de l’étude des professeurs, dans ce qui devint plus tard le parloir. Il renfermait des collections de cailloux dans des vitrines, quelques armes exotiques, des débris de poterie romaine et la plaque de cheminée aux armes des de Rosen, qui construisirent le château de Saint-Remy.

Le musée ornithologique se trouvait non loin de la chapelle, dans la salle voisine de la sacristie. Il contenait  une riche collection d’oiseaux avec leurs nids et leurs œufs, quelques animaux : un loup, un sanglier, un renard, des rongeurs, des serpents et un crocodile empaillé. Enfin des gerbes d’épis, une série de plaquettes et de médailles, témoignent des succès de l’Ecole d’agriculture et de l’excellence de ses produits. Je passe sous silence les herbiers, une riche collection de différentes essences de bois, des échantillons de la distillerie du père Devaux, une réduction en plâtre de la porcherie et un squelette de cochon.

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Devant ces exhibitions scientifico-tapageuses le père  Schenbecker pérorait inlassablement. Il était merveilleux de verve anecdotique. Je l’écoutais bouche bée ! J’allais de merveille en merveille. « Tout cela n’est rien ne cessait-il de répéter avec une conviction profonde, il y a encore bien des choses à voir, Saint-Remy est si grand ! » Et nous reprenions notre promenade dans les vastes couloirs.
On nous fit voir l’infirmerie où le père Devaux, qui préparait ses vomitifs, voulut bien nous gratifier d’un sourire, en qualité de futurs clients, le réfectoire des domestiques avec le buffet, celui des professeurs, d’une simplicité toute monacale, l’appartement réservé à l’archevêque au-dessus de la cuisine, enfin le petit et le grand salon avec leurs admirables peintures.
Je suivais sans mot dire, extasié, ahuri.

Il nous fallut ensuite parcourir les dortoirs, les réfectoires, la cuisine et les caves. Le caviste était un vieux grincheux qui répondait au nom de Baduel. Il nous reçut en grognant avec une politesse de bouledogue. Son futur successeur, le père Julien, dont le sourire aimable faisait contraste avec le museau plissé du patron, eut beau nous convier à la suivre, nous crûmes prudent de battre en retraite.

SOUVENIRS DE ST REMY HTE SAONE, (E.BERGERET) n° 10, 1908, pp 11-13

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