L’arrivée – Visite au Directeur – Les surprises

La grande rentrée avait presque toujours lieu un jeudi. Dès le matin la Cour de l’Ecole d’Agriculture se garnissait de voitures. Les parents, ont hâte, semble-t’il, après deux longs mois de vacances, de se séparer de leur progéniture.

Derrière les voitures : les malles et souvent l’édredon, suant la plume, retenu à la capote, comme un ballon dirigeable, par des cordages entrecroisés. Le spectacle est pittoresque. Les malles s’entassent aux abords de la lingerie. Le père Schmalz est d’une humeur massacrante, il bouscule tout le monde et fait un vacarme encore plus assourdissant que ses canaris.

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La première visite est pour le père Cordier qui pontifie dans son cabinet. Un brave paysan, des environs de Vesoul, qui lui présentait son héritier présomptif, crut bien faire en déposant, lors de cette première entrevue, une paire de poulets sur les genoux du père Cordier. On devine le tableau ! Après un débat courtois, notre homme dut remporter ses poulets. Il crut sans doute, que son cadeau n’était pas suffisant, car il revint la fois suivante, avec une dinde et une brioche !

Dans toute la maison on ne voit que des gens affairés on n’entend que congratulations, compliments réciproques. Les professeurs se prodiguent. Les vieux camarades heureux de se retrouver échangent des souhaits de bienvenue et de vigoureuses poignées de mains. Et chacun se dépêche de « répartir sa malle » à la lingerie, au dortoir et à la salle d’étude.

Les question s’entrecroisent : « As-tu changé de division ? Dans quelle classe es-tu ? Ton prof est-il parti ? ».

De grandes pancartes à l’entrée de chaque dortoir mentionnent les changements. Les lits sont numérotés du matricule de l’occupant qui n’a pas le choix de sa place. Ce sont les premières surprises de l’arrivée. Il y en a d’autres : les têtes des nouveaux professeurs par exemple, qui sont miel et sucre à cette première rencontre et qui demain..

On attend de les voir à l’œuvre pour se prononcer, mais déjà les remarques malveillantes s’échangent, les hypothèses s’échafaudent et on se prend à regretter les disparus.

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