Nous connaissons la parabole dite « du fils prodigue » (Evangile de Luc ch 15). Jean-Paul II, dans l’encyclique « Dives in Misericordia » (1980), pose la question :
qu’est-ce que ce fils avait perdu de plus précieux et qu’il a retrouvé par son retour au Père ?
Réponse: « Le patrimoine reçu de son père consistait en biens matériels, mais plus importante que ces biens était sa dignité de fils dans la maison paternelle. » (§ 5)
Il faut du temps pour qu’il réalise que c’est plus précieux que le gîte et le couvert…
« Dans la situation matérielle déplorable où il en était venu à se trouver à cause de sa légèreté, de son péché, il avait aussi mûri le sens de la dignité perdue. »
Il estime avec honte ne plus mériter qu’un statut de mercenaire.
Mais « le père de l’enfant prodigue est fidèle à sa paternité,
fidèle à l’amour dont il comblait son fils depuis toujours. »
Dans la réhabilitation du fils perdu, le Père aussi retrouve sa dignité de père qui avait été offensée.
Et il fait la fête pour tout cela!
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De manière analogue, quand nous disons :
« Sainte Marie, prie pour nous, pauvres pécheurs»,
nous confessons que notre péché a blessé la relation filiale que Jésus crucifié a voulue entre Elle et nous.
Au-delà de toutes les grâces particulières que nous pouvons demander à Marie, soyons conscients qu’il y va aussi de notre dignité de fils (fille) de Marie – et de fils (fille) de l’Eglise.
C’est aussi pour retrouver cette double dignité que nous nous confessons durant ce Carême…
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
Car il pardonne toutes tes offenses.
Il n’agit pas envers nous selon nos fautes.
Comme la tendresse du père pour ses fils,
la tendresse du Seigneur pour qui le craint !
Il sait de quoi nous sommes pétris !
L’amour du Seigneur est de toujours à toujours,
et sa justice pour les enfants de leurs enfants… (Ps 102)