Marie dans la joie de Pâques
Quelle journée ! L’espérance est victorieuse et la vie a vaincu la mort ! Jésus nous est rendu vivant. Dès avant l’aurore, il m’a visité pour me donner le baiser de paix du Ressucité, puisque c’est ainsi qu’on l’appellerait désormais.
Vous imaginez ma joie, mon allégresse qui a jailli comme le chant de l’oiseau réveillé par le soleil. Mon alléluia montait vers le Très Haut, vers le père qui avait rendu à la vie. Celui qui était mort.
Mon cœur et mon corps bondissaient dans une danse de bonheur et d’adoration.
La première à venir frapper à ma porte ce matin-là, ce fut Marie de Magdala. Elle, qui n’osait plus espérer, avait découvert d’abord le tombeau ouvert et vide.
Dans sa stupeur et l’affolement de tout son être, elle avait couru chez les disciples pour les alerter.
Pierre et Jean, sans la croire vraiment, sont quand même allé voir ce qu’il en était. Pierre a fait le constat, mais Jean m’est revenu tout bouleversé et les yeux pleins d’espérance.
C’est seulement dans la soirée que quelque chose a bougé dans le cœur des disciples. Pour Jésus c’était le moment de les visiter pour ranimer leur foi. Ils ont mis du temps à le reconnaître ; c’est vrai qu’il fallait des yeux croyants pour le voir.
La mort avait laissé des traces -ses plaies- mais transfigurées par sa vie nouvelle tout illuminée de la clarté du Père et de l’Esprit.
Dans la ville, la connaissance des événements s’est répandue assez discrètement.
Après les onze réunis, ce sont deux hommes qui allaient à la campagne qui l’ont reconnu quand il a rompu le pain après leur avoir partagé et expliqué la Parole ancienne qui le concernait.
Je l’ai retrouvé tout entier dans la rencontre pittoresque qu’il a accordée à Thomas, Didyme. Le huitième jour au soir, celui-ci n’était pas là quand Jésus est venu, et il a voulu toucher les plaies pour croire à la réalité…
Les autres, quoique vexés de n’avoir pas été crus, ont été tout contents de cette confirmation supplémentaire en même temps que sa confession de foi.
Mon espérance était comblée et mon alleluia ouvrait sur l’avenir.