Au service de l' »Auguste Marie »…

Le P. Chaminade a vécu les trente premières années de sa vie dans une France gouvernée par un roi.

Il a été formé dans une culture classique, héritière et admiratrice de l’empire romain, dont une des plus prestigieuses figure était César Auguste. Le qualificatif d’« auguste » devait souligner le caractère sacral et bienfaisant que César entendait donner à l’exercice de son pouvoir, conquis de haute lutte. « Auguste » désirait faire voir comme sacrée, pacifique et illustre sa domination sur pratiquement toute l’humanité connue en son temps, comprise dans les limites de son immense empire.

L’adjectif « auguste »

L’adjectif ‘auguste’ découle du verbe ‘augere’ – augmenter, rehausser. Imposant, au-dessus de toute autorité – militaire, légale ou politique -, Auguste voulait se montrer en même temps bienfaisant. Dans le bouclier d’or que le sénat offrit à Octave en 27 avant J.C., étaient gravés le titre d’Auguste, et aussi l’inscription virtus, pietas, clementia, justicia – force, dévouement, clémence, justice. ‘Auguste’ impliquait toutes ces qualités.

L’auguste Marie

Cet arrière-fond culturel nous aide à deviner ce que Chaminade mettait dans le titre « l’auguste Marie ». S’il nous semble pompeux et ampoulé, comprenons cependant que pour lui, il désignait le rôle actif, royal, de Marie dans l’histoire. C’est lui qui a favorisé ce titre, pas vraiment courant de son temps.

On le trouve dans l’introduction de son recueil de prières pour les Congréganistes de Bordeaux, en 1801, et dans son Discours préliminaire au Manuel du serviteur de Marie (première édition : 1804), dans lequel il insiste très fort sur la relation étroite et puissante de Marie avec Dieu lui-même.

Chaminade voulait souligner le pouvoir et la royauté de Marie, voulus par Dieu, et les vertus nécessaires pour rétablir la prépondérance des valeurs catholiques, qui avaient été mises à mal par la chaotique période révolutionnaire. Pour le P. Chaminade, Marie n’était pas simplement une vierge silencieuse, passive, obéissante, ni une humble maîtresse de maison, mais vraiment

une présence forte et puissante dans l’histoire de l’Eglise et du monde.

Il apprenait à ses congréganistes à exprimer clairement leur engagement envers cette auguste Marie et à la prier comme la « glorieuse reine du ciel et de la terre. »

Question de réflexion: Dans la liturgie et la dévotion chrétiennes, Marie continue à être célébrée comme Reine. Est-ce que j’aime ce titre royal ? Qu’est-ce qu’il contient selon moi ? Si je lui en préfère un autre, lequel ? Pourquoi ?

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