Pendant cette promenade de découvertes, le père Schmalz avait déballé nos malles et rangé notre trousseau dans nos cases respectives. Notre lit avait été garni, mais ma chère maman, s’apercevant que mon  matelas ne réalisait pas l’idéal de douceur qu’elle rêvait pour son fils, fit en cachette un échange au lit voisin qui était plus confortable.

J’étais dans le dortoir du père Saget. Ce dortoir, situé près de la lingerie, ne contenait qu’une dizaine de lits réservés aux benjamins de la maison.

On y dodortoirrmait un peu plus longtemps que dans les grands dortoirs. Je devais y trouver Courtot, Gross, Specty, de Bourgogne et Walser qui était alors un frais poupon plein de promesses, que l’avenir a réalisées.

Le croirait-on, ce petit monde avait les prétentions et les défauts des vieux collégiens. On y brimait les nouveaux, on chahutait le père Saget !

J’y fus accueilli le soir de la rentrée par un verre d’eau froide dans le dos  au moment de monter au lit.

En moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire, un de mes souliers vint s’abattre sur la tête de mon camarade qui fut tout meurtri. Il poussa un cri de douleur et le père Saget, qui avait tout vu, compléta la punition par une heure de veillée au pied du lit.

Par cet acte d’autorité, je m’étais acquis du premier coup le respect de mes ainés.

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SOUVENIRS DE ST REMY HTE SAONE, (E.BERGERET) n°10, pp 12 04/09/14

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