Marie, un modèle ecclésial pour l’évangélisation

« La Mère de Jésus était là. »

Au n° 284 de son exhortation « la Joie de l’Evangile », le Pape François nous dit : « Avec l’Esprit Saint, il y a toujours Marie au milieu du peuple. Elle était avec les disciples pour l’invoquer (cf. Ac 1, 14), et elle a ainsi rendu possible l’explosion missionnaire advenue à la Pentecôte. Elle est la Mère de l’Église évangélisatrice et sans elle nous n’arrivons pas à comprendre pleinement l’esprit de la nouvelle évangélisation. »

Nous allons donc contempler Marie et lui demander de nous obtenir la grâce de nous engager résolument avec Elle sur le chemin de la nouvelle évangélisation dont notre monde a soif.

Dans la vie de tous les jours, ce qui nous frappe chez quelqu’un, c’est la qualité de sa présence aux autres. Nous restons marqués par l’accueil que nous recevons et par l’écoute attentive que l’interlocuteur nous accorde. La présence de cette personne va laisser son empreinte en nous.

Or il me semble que ce qui caractérise Marie, la Femme par excellence, c’est la qualité de sa présence, différente selon les situations. Marie est toujours là auprès de son Fils, de l’Eglise, à tout moment, disponible, accueillante, toute donnée.

Je crois que Marie, par ce qu’elle est, peut nous montrer comment devenir ces disciples missionnaires que le Pape François nous appelle à être. N’est-ce pas du reste la qualité de sa présence qui fait que le Pape François bénéficie d’une telle autorité auprès des croyants comme des incroyants ?

Alors, prenons le temps de regarder Marie et de nous laisser regarder et inviter par Elle. Que cette contemplation nous conduise à faire nôtre ce à quoi nous appelle « la Joie de l’Evangile ».

Pour notre contemplation nous allons développer ce que le Pape François nous dit : « L’intime connexion entre Marie, l’Église et chaque fidèle, qui, chacun à sa manière, engendrent le Christ, a été exprimée de belle manière par le bienheureux Isaac de l’Étoile : « Dans les Saintes Écritures, divinement inspirées, ce qu’on entend généralement de l’Église, vierge et mère, s’entend en particulier de la Vierge Marie […] On peut pareillement dire que chaque âme fidèle est épouse du Verbe de Dieu, mère du Christ, fille et sœur, vierge et mère féconde […] Le Christ demeura durant neuf mois dans le sein de Marie ; il demeurera dans le tabernacle de la foi de l’Église jusqu’à la fin des siècles ; et, dans la connaissance et dans l’amour de l’âme fidèle, pour les siècles des siècles ».n°285

A la suite d’Isaac de l’Etoile, nous allons contempler la présence de Marie, vierge, fille, épouse et mère pour découvrir de quelle façon cette contemplation peut influer sur la qualité de notre présence aux autres et à Dieu.

Commençons par Marie, vierge accueillante à la Parole

A l’Annonciation, Elle est là, terre vierge offerte à la Parole. Elle écoute, questionne, cherche à comprendre, acquiesce, s’offrant comme servante humble et toute petite pour remplir la mission extraordinaire qui lui est confiée.

Elle va nous apprendre à accueillir la Parole de Dieu, nous invitant à nous poser ces questions : « Seigneur, qu’est-ce que cette Parole me dit à moi ? qu’est-ce que tu veux changer dans ma vie avec ce message ? qu’est-ce qui m’ennuie dans ce texte ? pourquoi cela ne m’intéresse-t-il pas ? ou : qu’est-ce qui me plaît, qu’est-ce qui me stimule dans cette Parole ? Qu’est-ce qui m’attire ? Pourquoi est-ce que cela m’attire ? » n° 153

Dans notre vie, quelle place accordons-nous à la Parole de Dieu ?
Prenons-nous le temps de la lire chaque jour ? Il y a de plus en plus de possibilités d’être en contact avec cette Parole : fascicules faciles à mettre dans le sac ou la poche, Internet, tablette, smartphone…

Comment accueillons-nous cette Parole ?
La portons-nous en nous comme un trésor vivant qui nous interpelle et nous engage à un dialogue personnel avec Elle ?
Donnons-nous de la place à la Parole de Dieu dans nos réunions, nos rencontres ?
Nous mettons-nous à l’école de cette Parole ?

La terre de Marie était une terre vierge, une terre disponible, une terre travaillée par la Parole de Dieu, par les psaumes, les oracles prophétiques, une terre ouverte où pouvait venir prendre chair et se développer le Verbe de Dieu, le Fils du Père qui vient nous révéler l’amour infini de Dieu.

Qu’est-ce qui habite notre cœur ?
N’est-il pas si encombré que la Parole ne puisse s’y enraciner ?
Rappelons-nous la parabole du semeur.

Cette Parole a bouleversé les plans et la vie de Marie et de Joseph. « La parole a en soi un potentiel que nous ne pouvons pas prévoir. L’Évangile parle d’une semence qui, une fois semée, croît d’elle-même, y compris quand l’agriculteur dort (cf. Mc 4, 26-29). L’Église doit accepter cette liberté insaisissable de la Parole, qui est efficace à sa manière, et sous des formes très diverses, telles qu’en nous échappant elle dépasse souvent nos prévisions et bouleverse nos schémas ». N° 22

Prenons l’habitude de regarder Marie, Elle nous aidera à vivre de cette Parole qui bien souvent nous engage sur des chemins que nous n’aurions pas choisis et qui se révèlent toujours porteurs de vie. Elle sait par expérience, ce que cela signifie se laisser conduire par la Parole.

Présence maternelle porteuse de joie

Après s’être dite, en toute liberté, servante du Seigneur, Marie, aussitôt, en hâte, se met en route. Le service du petit, du faible n’attend pas.

Elle avance sur la route et repense à l’extraordinaire salutation qu’elle a entendue ; Et elle s’interroge sur ce que Dieu attend d’elle. Elle arrive à Aïn Karem, remplie de la salutation qu’elle a reçue.

Tout au long de la route, elle a laissé descendre les paroles que l’ange lui a dites, ces paroles qui l’emplissent d’allégresse et de gratitude tout en la rendant de plus en plus consciente de sa petitesse.

Et elle sent tout son être envahi par la présence d’une vie nouvelle qui s’implante non seulement en son corps de femme mais aussi dans son esprit et dans son cœur. La Vie qu’elle porte en elle la remplit de bonheur.

Comme toute jeune femme qui découvre qu’elle porte un enfant, elle rayonne d’une joie indicible. Dieu l’associe à son œuvre. Bien plus, elle porte en elle le Fils du Très-Haut, son Dieu, celui qu’Israël attend.

Elle est encore habitée par la joie de savoir que sa cousine, âgée, connaît aussi ce bonheur de porter la Vie. Femme attentive aux autres, Marie se réjouit de ce que l’ange lui a révélé de la naissance prochaine de celui qui préparera le chemin de son Fils. Elle partage la joie et peut-être aussi l’angoisse de sa vieille cousine.

Elle est partie en hâte, nous précise Luc pour se mettre au service. Elle traduit en actes la réponse qu’elle a donnée à l’ange : « voici la servante du Seigneur » et elle commence par aller se mettre au service de sa cousine, sans plus attendre car la joie a des ailes.

A peine arrivée chez Zacharie, Elisabeth va la confirmer dans sa réponse à l’appel de Dieu. Elle a eu pleinement raison de s’en remettre totalement à son Dieu. « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. » « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

Lc1,45 Elisabeth bénit Marie et l’enfant qu’elle porte puis prononce sur elle la première béatitude celle de la foi. Elisabeth comme Marie, femmes formées par les Ecritures ont souvent prié avec le psalmiste : « Heureux qui craint le Seigneur et marche en ses voies »

Elles sont heureuses toutes les deux, heureuses de la joie qui leur est donnée par la présence de Dieu. Oui, heureuse es-tu Marie d’avoir CRU. Et tu nous ouvres, tu nous montres le chemin. Le oui plénier que tu as donné en réponse à l’annonce de l’ange nous englobe tous et toutes. C’est au nom de toute l’humanité que toi, une femme de chez nous, tu adhères au dessein de salut de Dieu.

Ce oui de Marie, nous avons à l’assumer personnellement.

Comme Elle et avec Elle nous portons cette Parole qui demeure en nous. Ecoutons encore le Pape François :

« Il s’agit de porter l’Évangile aux personnes avec lesquelles chacun a à faire, tant les plus proches que celles qui sont inconnues. C’est la prédication informelle que l’on peut réaliser dans une conversation, et c’est aussi celle que fait un missionnaire quand il visite une maison. Être disciple c’est avoir la disposition permanente de porter l’amour de Jésus aux autres, et cela se fait spontanément en tout lieu : dans la rue, sur la place, au travail, en chemin. » n°127

« Le premier moment consiste en un dialogue personnel, où l’autre personne s’exprime et partage ses joies, ses espérances, ses préoccupations pour les personnes qui lui sont chères, et beaucoup de choses qu’elle porte dans son cœur. C’est seulement après cette conversation, qu’il est possible de présenter la Parole, que ce soit par la lecture de quelque passage de l’Écriture ou de manière narrative, mais toujours en rappelant l’annonce fondamentale : l’amour personnel de Dieu qui s’est fait homme, s’est livré pour nous, et qui, vivant, offre son salut et son amitié. C’est l’annonce qui se partage dans une attitude humble, de témoignage, de celui qui toujours sait apprendre, avec la conscience que le message est si riche et si profond qu’il nous dépasse toujours. » n° 128

En écoutant ces lignes, nous retrouvons bien la rencontre de Marie et de sa cousine. Elles ont partagé leur joie. Après cela, Elisabeth laisse l’Esprit parler à travers elle et révéler à Marie qu’elle a eu raison de croire. Marie, à son tour, proclame son Magnificat.

Elle exalte le Seigneur, le Dieu des pères, qui a fait des merveilles pour elle. Puis elle dévoile la manière dont Dieu agit : les petits, les « anawim » sont les préférés tandis que les riches, ceux qui se passent facilement de Dieu, qui comptent sur leurs forces, leurs richesses, seront écartés.

Marie se rend présente au plan de Dieu, montrant, malgré la situation du peuple qui souffre de la domination romaine, que Dieu est fidèle à sa promesse, qu’il agit, qu’il est à l’œuvre.

N’est-ce pas ce que nous pouvons nous révéler les uns aux autres lorsque nous partageons en profondeur nos difficultés, nos angoisses, nos soucis.

Grâce à la Parole nous pourrons nous fortifier dans la foi et peu à peu nous découvrirons ce que Dieu veut nous dire et surtout que Dieu est présent à tout ce que nous vivons.

Il s’agit donc d’être disposé à tout moment à rendre compte de ce trésor qui nous fait vivre. C’est bien ce que Marie et Elisabeth ont fait, se confortant l’une l’autre dans leur vocation et Marie a laissé exploser la joie de se savoir aimée de Dieu.

Qui plus est, cette joie elle l’a vue à l’œuvre pour toute l’humanité : « son amour s’étend d’âge en âge ». C’est bien cela que nous sommes invités à révéler : Dieu aime chaque personne d’un amour personnel, unique. Oui, vraiment, chacun est connu et aimé de Dieu.

Marie présente au sein de la famille de Nazareth

A Nazareth, Marie garde et médite toutes ces choses en son cœur. Ce que les bergers ont dit, les trésors que les mages ont apportés, ce que le vieillard Siméon lui a dévoilé de son Fils et pour elle-même. Tout cela est objet de sa réflexion dans la lumière du Seigneur. Et dans le même temps, Elle exerce là sa mission de mère et d’éducatrice.

S’il est vrai que les parents deviennent père et mère en éduquant leur enfant, il est encore plus vrai que Marie forme Jésus et se laisse former par lui.

Dans son exhortation, parlant de l’homélie, le Pape écrit : «  Nous avons dit que le Peuple de Dieu, par l’action constante de l’Esprit en lui, s’évangélise continuellement lui-même. Qu’implique cette conviction pour le prédicateur ? Elle nous rappelle que l’Église est mère et qu’elle prêche au peuple comme une mère parle à son enfant, sachant que l’enfant a confiance que tout ce qu’elle lui enseigne sera pour son bien parce qu’il se sait aimé. De plus, la mère sait reconnaître tout ce que Dieu a semé chez son enfant, elle écoute ses préoccupations et apprend de lui. L’esprit d’amour qui règne dans une famille guide autant la mère que l’enfant dans leur dialogue, où l’on enseigne et apprend, où l’on se corrige et apprécie les bonnes choses. Il en est ainsi également dans l’homélie. » n°139

Le Pape parle de l’homélie, mais je pense que nous pouvons retenir quelque chose pour nous : nous avons à apprendre les uns des autres. Nous nous formons mutuellement et cela est particulièrement vrai au sein de la famille.

Pendant la vie à Nazareth, il y a un épisode particulièrement frappant, c’est le moment où Jésus, après la fête de Pâques reste à Jérusalem.

Regardons Marie au Temple lorsqu’elle retrouve Jésus. Jusque là comme toute maman juive, elle l’a éduqué à la prière, aux coutumes juives. Marie et Joseph se sont rendus à Jérusalem. Cette fois, Jésus les a accompagnés. Ensemble ils ont passé les sept jours de la Pâque.

La fête terminée, ils ont pris le chemin de retour. Marie fait confiance à son fils. N’est-il pas désormais majeur selon la Loi ? Mais, à l’étape, à l’évidence, Il n’est pas là !

Inquiets, ils retournent à Jérusalem et le trouvent écoutant et interrogeant les docteurs de la Loi. Il ne leur a rien dit. Quel choc !

Marie assume et prend la parole : « mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? vois, ton père et moi, nous te cherchions, angoissés. »

Elle questionne, veut comprendre. Elle dit à la fois sa responsabilité (Jésus lui a été confié. Il est son fils) et leur souffrance à tous deux (l’angoisse de ces jours de recherche).

Elle ne fait aucun reproche. L’attitude de Jésus la surprend. Il répond : « Ne saviez-vous pas que je me dois aux affaires de mon Père ? ».

« Ne saviez-vous pas ? » Jésus fait appel à ce qu’ils savent. Ils savent qu’il est le Fils de Dieu. Ils ont à aller plus loin dans l’acceptation du projet du Père. Comme Jésus ils doivent être aux affaires du Père.

Marie se heurte au mystère de son Fils, elle est renvoyée à la Parole de l’ange. Jésus est à la fois son enfant et le Fils de Dieu. Elle est pleinement présente à cette situation.

Elle ne comprend pas mais elle entre dans le silence de l’amour, silence d’accueil, de respect du mystère de l’autre. Nouveau oui à sa vocation, à la mission de son fils.

Dans l’éducation, il nous arrive souvent d’être confrontés au mystère de la personne, d’un enfant, d’un jeune. De fait, il y a des attitudes qu’il faut questionner. Marie nous apprend à le faire calmement sans débuter par des reproches, dans une attitude de disponibilité pour entendre une réponse que nous ne comprenons pas toujours, réponse à garder dans notre cœur, notre prière.

Elle nous enseigne que nos enfants, nos jeunes sont nos enfants, nos jeunes mais aussi les enfants de Dieu qui a un projet pour chacun, projet qui nous dépasse et sur lequel nous ne pouvons pas avoir prise.

Je crois que nous avons tous à apprendre beaucoup de ce climat de Nazareth, de cet esprit de famille que le Seigneur nous donne de vivre et de partager. La présence de la mère donne toujours le ton de la vie familiale.

Présence d’intercession

« Il y eut des noces, à Cana, et la mère de Jésus était là. » Nous découvrons l’impact de la présence de Marie. Il y a des êtres dont la présence seule transforme un climat en bien ou en mal. Marie est là, elle partage la joie de tous.

Le mariage, l’alliance des époux, n’est-ce pas l’image que Dieu aime prendre pour parler de son amour pour son peuple ? Elle observe, attentive et discrète. Le vin manque. Impossible de continuer la fête sans le vin qui réjouit le cœur de l’homme.

Au fil des années, elle a mieux perçu le mystère de son Fils. Ne se doit-il pas aux affaires de son Père ? N’est-ce pas le moment de commencer sa mission ? Docile à la motion de l’Esprit, elle va vers lui et dit tout simplement ce qu’elle a vu : le manque de vin.

Femme et mère, elle ne s’arrête pas à sa réponse : « mon heure n’est pas encore venue ». Elle connaît son Fils. Intuitivement, elle saisit qu’il est à une étape cruciale. Elle le respecte et, en même temps, par son attitude, elle l’entraîne dans son oui à la volonté du Père.

Elle est tellement convaincue que Jésus va agir. Elle ignore ce qu’il va décider. Qu’importe. Elle donne un ordre aux serviteurs avec une telle autorité qu’ils n’hésitent pas à faire quelque chose de totalement incongru : remplir d’eau les cuves destinées aux ablutions et servir le maître du repas.

Marie s’efface. Le maître du repas appelle le marié, fait des éloges du vin. Marie ne dit rien. C’est la femme de l’effacement et du silence.

Nous pouvons regarder Marie. Présente, impliquée dans la situation elle a su voir, elle a su agir. Et sa prière a été exaucée. En présence de n’importe quelle situation nous pouvons faire quelque chose : prier. Le Pape nous en adonné l’exemple, en invitant Shimon Pérés et Mamoud Abbas à venir chez lui pour demander le don de la Paix. Chaque jour il porte dans sa prière de multiples intentions.

Lorsque nous lisons le journal, écoutons les informations que d’intentions de prière peuvent monter de notre cœur, qui iront, par un chemin que Dieu seul connaît, réconforter des prisonniers, des chrétiens persécutés, nos gouvernants, de grands malades.

Des prisonniers, soutenus par l’ACAT, une fois libérés, ont dit combien le fait de savoir que des personnes priaient pour eux leur remontait le moral et les tenait dans l’espérance.

Ecoutons alors le Pape nous parler de l’intercession: « Il y a une forme de prière qui nous stimule particulièrement au don de nous-mêmes pour l’évangélisation et nous motive à chercher le bien des autres : c’est l’intercession. Regardons un instant l’être intérieur d’un grand évangélisateur comme saint Paul, pour comprendre comment était sa prière. Sa prière était remplie de personnes : « En tout temps dans toutes mes prières pour vous tous […] car je vous porte dans mon cœur » (Ph 1, 4.7). Nous découvrons alors que la prière d’intercession ne nous éloigne pas de la véritable contemplation, car la contemplation qui se fait sans les autres est un mensonge. » n° 281

La qualité de présence de Marie à Cana nous interpelle. Jean nous met sur la piste en la nommant la première : c’est elle qui compte, elle a pressenti que le moment était arrivé pour Jésus de rompre avec elle pour se consacrer à sa mission.

Elle ne le retient pas, elle semble même le pousser à agir. Elle a pleinement confiance et encourage les autres à faire de même.

Humblement, elle redescend à Capharnaüm avec Jésus et les siens. A son tour, poussé à anticiper son Heure en accomplissant le signe du vin de l’alliance, Jésus anticipe l’heure de la mère universelle en la prenant avec lui dans le groupe des disciples. La mère de Jésus est avec eux.

Comme le dit Jean Paul II dans Redemptoris Mater : « Marie est présente à Cana de Galilée en tant que Mère de Jésus et elle contribue au ‘commencement des signes’ qui révèlent la puissance messianique de son Fils. » n° 21

Le pape pourra écrire : « quand un évangélisateur sort de sa prière, son cœur est devenu plus généreux, il s’est libéré de l’isolement et il désire faire le bien et partager la vie avec les autres. » n°282

Présence d’épouse et de mère

Après le signe donné à Cana, Jésus « descendit à Capharnaüm avec sa mère et les frères. » (Jn 2,12) Marie devient disciple de son Fils. Elle l’accompagne comme une mère accompagne son enfant lorsqu’il quitte le foyer et fonde sa propre famille.

De fait Jésus commence à former la nouvelle famille des enfants de Dieu. Au cours de sa vie publique, Jésus ne va pas manquer de mettre en lumière, aux yeux de tous, la foi et l’espérance de sa mère. « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique. « (Lc 8,21). (Cf. Mt 12,49-50)

A la femme qui s’extasie à l’écoute de son enseignement et envie la mère d’un tel fils, il rétorque : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et la gardent. »  (Lc 11,28) Et encore : « Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère et ma sœur et ma mère. » (Mc 3,35)

Pour celui qui regarde les choses selon les vues humaines, ces répliques de Jésus semblent dures. En fait elles mettent en lumière la vraie grandeur de Marie. Celle-ci n’a jamais cherché qu’une chose : reconnaître l’appel de Dieu pour adhérer de tout son être à son projet.

Souvent elle a été bousculée. Ce à quoi elle était appelée ne correspondait pas à ce qu’elle avait imaginé, qu’importe n’espère-t-elle pas tout de Dieu en qui elle a mis toute sa confiance, car rien n’est impossible à Dieu ?

Elle, choisie pour être la Mère du Messie annoncé par les prophètes, la Mère de Dieu, n’a jamais cherché à faire valoir son titre. Jamais Elle ne s’est mise en avant.

Elle reconnaît qu’Elle a tout reçu de Dieu qui a « fait en Elle de grandes choses. » C’est vrai, mais cela ne vient pas d’Elle.

Elle est donc tendue toujours, en toute simplicité et humilité, sans retour sur elle, vers la réalisation de la volonté du Père. Avec Jésus elle peut dire en toute vérité : « Ma nourriture c’est de faire la volonté du Père. »  (Jn 4,34) Contemplons la qualité de la présence de Marie, effacée, simple, désintéressée, ouverte aux besoins de l’autre, au projet de Dieu.

Tandis que Jésus enseigne, guérit, remet debout, elle garde ses faits, ses gestes, ses paroles, elle les met en relation avec ce que les prophètes ont annoncé du Messie. Qui saura comment ont retenti en son cœur maternel ces paroles par lesquelles Jésus annonçait à ses disciples que « le Fils de l’homme devait beaucoup souffrir, être rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, être mis à mort et, après trois jours, ressusciter. »  (Mc 8,31)

Tout en vaquant aux tâches de la vie quotidienne, sa prière, sa présence aimante et même sa souffrance accompagnent Jésus. Elle craint en effet, pour lui mais elle adhère de tout son être au projet de Dieu qui veut arracher l’homme au péché pour le faire vivre de sa vie, de son amour, pour le faire entrer dans l’alliance éternelle. Et Marie redit « Comment cela se fera-t-il ? » et elle demeure dans l’espérance.

Comment ne pas penser, dès lors, qu’elle était avec les apôtres au soir de la Cène puisqu’elle va suivre Jésus. Certains ont vu en Marie la présence de l’ange qui vient le réconforter pendant son agonie. D’autres, avec la tradition, la voient sur le chemin du Calvaire. Et Jean nous dit : « Près de la Croix de Jésus, se tenaient sa Mère, la sœur de sa mère, Marie femme de Clopas et Marie de Magdala. » Jn 19,25

Comme elle est présente, la Femme, l’Epouse, la Mère, celle que Jésus va bientôt donner pour Mère à Jean.

« Sur la croix, quand le Christ souffrait dans sa chair la dramatique rencontre entre le péché du monde et la miséricorde divine, il a pu voir à ses pieds la présence consolatrice de sa Mère et de son ami. En ce moment crucial, avant de proclamer que l’œuvre que le Père lui a confiée est accomplie, Jésus dit à Marie : « Femme, voici ton fils ». Puis il dit à l’ami bien-aimé : « Voici ta mère » (Jn 19, 26-27). »n°285

A la Croix, Marie est la présence de la Mère qui, intimement unie à son Fils, souffre avec lui, offre son Fils et s’offre elle-même. Sa présence le réconforte, l’accompagne dans le don de tout lui-même. Il sait qu’Il peut compter sur elle, lui faire confiance.

Elle est aussi l’Epouse, la Nouvelle Eve, celle qui n’est qu’accueil, toute disponible pour recevoir la Parole qui la fait Mère non seulement de Jean mais, à travers lui, de toute l’humanité, de chacun d’entre nous.

Marie est là, debout dans la foi, acquiesçant de tout son être au dessein de Dieu. Comment cela se fera-t-il ? de nouveau, Elle s’abandonne et toute compatissante, en offrant Jésus dans la douleur, elle fait place en son cœur, en tout son être à celui que son Fils, le Nouvel Adam, lui met entre les bras.

Nouvelle Eve unie au Nouvel Adam, par ce nouveau oui dit dans le silence, elle engendre l’Eglise. Le temps de la Nouvelle Alliance est arrivé et elle nous invite à entrer dans cette alliance. Comment ? en nous offrant à son Fils par ses mains.

Ecoutons Jean Paul II  dont la devise était « Totus Tuus » c’est-à-dire tout à toi, Marie : «  La dimension mariale de la vie d’un disciple du Christ s’exprime précisément, d’une manière spéciale, par cette offrande filiale à la Mère de Dieu, qui a commencé par le testament du Rédempteur sur le Golgotha. En se livrant filialement à Marie, le chrétien, comme l’Apôtre Jean, «reçoit parmi ses biens personnels» la Mère du Christ et l’introduit dans tout l’espace de sa vie intérieure, c’est-à-dire dans son «moi» humain et chrétien: «Il l’accueillit chez lui». Il cherche ainsi à entrer dans le rayonnement de l’«amour maternel» avec lequel la Mère du Rédempteur «prend soin des frères de son Fils» «à la naissance et à l’éducation desquels elle apporte sa coopération» à la mesure du don qui est propre à chacun de par la puissance de l’Esprit du Christ. » R.M.n° 45

Un peu plus loin dans le même texte il dit : « En outre, la spiritualité mariale, non moins que la dévotion correspondante, trouve une source très riche dans l’expérience historique des personnes et des diverses communautés chrétiennes qui vivent parmi les peuples et les nations sur l’ensemble de la terre. J’aime à ce propos évoquer, parmi de nombreux témoins et maîtres de cette spiritualité, la figure de saint Louis-Marie Grignion de Montfort qui proposait aux chrétiens la consécration au Christ par les mains de Marie comme moyen efficace de vivre fidèlement les promesses du baptême. » n°48

Dans la même ligne, comme Marianistes, nous pouvons penser au Père Chaminade qui nous propose de faire alliance avec Marie.

Que signifie faire alliance avec Marie ? C’est, à la suite de Jean, prendre Marie dans tout ce qui fait notre vie. Dans toute alliance, comme le dit le Père Chaminade, il y a choix, engagement, et communion.

C’est Marie qui nous fait signe, nous choisit, s’engage à notre égard et nous fait part de tout ce qu’Elle possède. Comme le dit le Décret sur l’apostolat des laïcs : « son amour maternel la rend attentive aux frères de son Fils dont le pèlerinage n’est pas achevé, et qui se trouvent engagés dans les peines et les épreuves jusqu’à ce qu’ils parviennent à la patrie bienheureuse ». AA n°4

De notre côté, nous pouvons répondre à son invitation, la choisir consciemment pour Mère, nous engager à vivre comme ses vrais enfants, nous mettant à son service et lui donnant tout ce que nous avons, ce que nous sommes. Par notre consécration/alliance avec Marie, nous devenons ses auxiliaires, elle peut compter sur nous pour poursuivre sa mission maternelle.

Nous devenons en toute humilité sa présence qui partage les peines et les joies de tous, sa présence qui écoute, réconforte, console, se fait proche de ceux qui souffrent, aide à avancer dans la foi…

Marie, la première qui a cru, par sa foi d’épouse et de mère, entraîne chacun de ses fils sur un chemin de foi qui les aide à entrer toujours plus profondément dans l’insondable richesse du mystère du Christ.

Présence maternelle universelle

Enfin Luc nous rapporte sa présence au milieu des disciples et des frères qui attendent la promesse que Jésus ressuscité leur a faite avant de les quitter définitivement.

Comme l’écrit le Pape François : « Elle était avec les disciples pour l’invoquer (cf. Ac 1, 14), et elle a ainsi rendu possible l’explosion missionnaire advenue à la Pentecôte. Elle est la Mère de l’Église évangélisatrice et sans elle nous n’arrivons pas à comprendre pleinement l’esprit de la nouvelle évangélisation. » n°284

Que fait-elle  au Cénacle avec les apôtres, les frères de Jésus et quelques femmes? Elle est là, maternellement présente. Elle les invite à s’accueillir avec leurs différences, à se pardonner peut-être, à vivre d’un seul cœur et avec eux, Elle participe fidèlement à la prière. Elle leur apprend à se souvenir des enseignements de Jésus.

Elle qui, si souvent a confronté sa vie à la Parole, elle les engage à se rappeler tout ce que Jésus leur a dit pour pouvoir l’assimiler, en vivre, le transmettre.

Pour l’instant, Jésus leur a donné l’ordre de rester à Jérusalem et d’attendre la promesse, Marie est là, elle les garde dans la communion : « vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit, qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » (Ac.1,8)

Il leur a également dit : « Allez donc! De toutes les nations faites des disciples, baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ; et apprenez-leur à garder tous les commandements que je vous ai donnés. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28,19-20) Marie les encourage de sa présence, elle prie avec eux, elle les prépare à recevoir le don de l’Esprit qui en fera des créatures nouvelles comme il a fait avec elle.

Marie nous apprend comment être ces disciples missionnaires attentifs à la Parole

Marie vit d’une foi profonde qui l’unit à Dieu, lui fait partager son dessein d’amour et la rend active au service de ce dessein. Et cela Marie continue de le faire pour l’Eglise dont elle est la mère. Elle va donc, si « nous la prenons chez nous », comme l’a fait Jean et comme nous y engage notre alliance avec Elle, façonner notre vie spirituelle et notre vie apostolique.

Sa disponibilité, au moment de l’Annonciation tout comme au long de sa vie, son ouverture à l’irruption de l’imprévu nous engagent à ne pas nous fermer sur nos projets, nos façons de voir.

Marie nous apprend à vivre de la foi.

Elle nous redit sans cesse l’importance de la Parole de Dieu lue, méditée personnellement, partagée en fraternités, lors de réunions. Il est impressionnant de constater qu’un texte de la Parole entendu avec le cœur plus de cent fois a encore et toujours quelque chose à nous dire, quelque chose à renouveler.

Elle nous redit combien nous avons à regarder, relire notre vie à la lumière de cette Parole pour découvrir ce que Dieu fait en nous, pour accueillir son œuvre de salut. Elle nous enseigne à le faire personnellement, mais aussi avec ceux que nous rencontrons. Marie s’est laissée confirmer dans sa foi par la parole inspirée d’Elisabeth. Nous avons à nous rendre mutuellement ce service.

Marie a beaucoup à nous enseigner par la qualité de sa présence faite d’accueil, de disponibilité, d’amour. Présence qui se fait service, aide, soutien, attention.

Présence silencieuse et maternelle qui encourage, aide à grandir, invite à agir. Présence de miséricorde pour ceux qui maltraitent son Fils, de compassion pour son Fils, les larrons et tous ceux qui souffrent. Présence qui ouvre à la confiance, à l’espérance. Nous pouvons nous laisser interroger par Marie : quelle est la qualité de ma présence ? de qui parle-t-elle ?

Elle nous enseigne à prier comme elle l’a appris à la première communauté chrétienne. Elle enseigne à connaître Jésus, à mettre toute sa confiance en Lui, à le prier. Le Père Chaminade disait : « il m’est impossible de faire oraison sans Marie. Unissons-nous donc à elle dans l’oraison et demandons-lui de nous faire connaître son Fils. » (EM II.736)

Par son exemple Marie éduque également notre vie apostolique

Nous vivons nous aussi des moments de rencontre du Seigneur que nous aimerions prolonger, elle nous apprend à partir en hâte pour le service de la mission, à ne pas perdre de temps. « L’amour du Christ nous presse ».

Elle nous rejoint également dans l’humble service de la communauté, de la famille, dans les tâches les plus quotidiennes. Pendant trente ans elle a entouré et enveloppé la famille de Nazareth d’attentions pleines d’amour, de délicatesse, elle nous apprend à donner du prix à tout ce qui peut nous paraître banal et de peu d’importance. Tout cela fait par amour est d’un prix inestimable.

Eduquer Jésus, le préparer à sa mission a pris du temps : elle n’a pas cherché à anticiper. Elle nous montre comment respecter le cheminement des personnes (enfants, jeunes, adultes…) qui nous sont confiées. Elle nous engage à faire montre de patience.

Elle nous apprend à poser un regard maternel sur chacun, nous rappelant qu’ayant fait alliance avec Elle, Elle nous associe à sa mission, nous invitant à être son regard, son cœur, ses mains… Elle compte sur nous pour prendre chacun là où il en est pour l’aider à grandir humainement d’abord et peu à peu, tandis qu’il se découvre reconnu, estimé, aimé, lui permettre de s’interroger sur l’origine de cet amour.

Viendra alors peut-être le temps de lui annoncer Jésus et le Père. Il pourra se faire que l’annonce explicite soit impossible mais le témoignage de la vie devra manifester l’amour infini que Dieu porte à chacun.

Il nous arrive parfois, dans le service de la mission, de pressentir que c’est le moment pour quelqu’un de prendre une décision, nous ne savons que faire.

Demandons à Marie de nous rendre disponibles à l’Esprit pour qu’au moment voulu nous disions la parole qui mettra la personne en route comme elle-même l’a fait à Cana pour Jésus. Et confions cette personne à Marie.

En demandant à Jésus d’agir pour éviter aux mariés la déception d’une fête qui s’achève mal, Marie a montré une confiance totale en lui. Dans l’éducation nous savons combien une personne à qui on a fait pleinement confiance devient apte à donner le meilleur d’elle-même au-delà de ce dont elle se croyait capable.

La confiance donnée peut arracher un enfant à sa médiocrité, lui révéler des possibilités qu’il ne soupçonnait pas, tout comme elle peut permettre à un jeune de grandir et de devenir responsable.

Lorsque nous avons à réfléchir au service de la mission, elle nous redit l’importance de la prière, de l’attente patiente de la lumière de l’Esprit. Elle nous renvoie à Jésus qui passait de longues heures, la nuit ou tôt le matin, dans l’intimité du Père, avant de prendre des décisions.

Et elle nous rappelle que nos Fondateurs, à la suite de Jésus, nous veulent missionnaires et nous invitent, comme aimait à l’écrire Adèle, à aller jusqu’au bout du monde pour que de l’Orient à l’Occident le nom de Dieu soit à jamais béni, aimé et servi par tous les cœurs.

Marie, enfin tourne toujours nos regards vers Jésus, nous redisant sans se lasser : « quoi qu’Il te dise, fais-le ». Et nous entendons Jésus nous dire : « heureux ceux qui ont faim et soif de la justice…heureux les artisans de paix… Tout ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens…»

Elle nous engage ainsi, là où nous sommes, à faire œuvre de justice, à devenir artisans de réconciliation, de communion et de paix. Et, en tout, elle nous apprend à demeurer dans l’humilité, apportant notre petitesse, notre pauvreté, ce que nous sommes tout simplement pour que Dieu puisse en faire des merveilles puisque pour lui rien n’est impossible.

Elle ne craint pas de nous rappeler que nous n’avons qu’une seule chose à désirer : faire, comme elle, la volonté du Père.

Ainsi, comme l’écrit Jean Paul II : « Marie est présente dans la mission de l’Eglise, présente dans l’action de l’Eglise qui fait entrer dans le monde le Règne de son Fils. » RM n°28

C’est ainsi que l’Apocalypse nous fait entrevoir la Femme couronnée de 12 étoiles, poursuivie par le Dragon : « Le dragon se lança à la poursuite de la Femme, la mère de l’enfant mâle. » Apo. 12,13. La Tradition a vu dans cette Femme l’Eglise et Marie.

Le Père Chaminade, quant à lui, aime voir en cette Femme, Marie, la Femme promise dès la Genèse : « je mettrai une hostilité entre toi et la Femme, entre ton lignage et le sien. Il t’écrasera la tête et tu l’atteindras au talon. Gen.3,15. Âgé et presque aveugle alors qu’il était au noviciat de Sainte Anne, il se faisait conduire par un novice jusqu’à une statue de Marie Immaculée et posant la main sur la tête du serpent il disait : « Elle t’a écrasé la tête et Elle te l’écrasera encore. »

Souffrant alors de grandes incompréhensions de la part des responsables de la Société de Marie, il était persuadé que Marie ferait venir au jour la vérité. Du reste n’est-ce pas ce qu’il a toujours enseigné : celui qui s’unit à Marie, la Femme qui triomphe du Mal, participe à ce combat contre les forces du mal sous quelque formes qu’elles se présentent. Marie est là, dans tous les lieux où l’on œuvre pour la justice, la reconnaissance des droits de l’homme, le respect de la création, la paix…l

Alors, d’un seul cœur, d’une seule âme demandons à Marie, notre Mère et éducatrice, de nous former pour que nous devenions de plus en plus aptes à prolonger sa mission maternelle auprès de tous ceux auxquels son Fils nous envoie qu’à travers nous s’étende le règne de son Fils, qu’il soit de plus en plus connu, aimé et servi.

Merci, Marie, pour ta présence,
Présence silencieuse qui garde dans son cœur,
Présence qui cherche à comprendre,
Présence qui adhère à la volonté du Père,
Présence pleine d’amour,
Présence qui enseigne, éduque,
Présence heureuse de la joie des mariés et de leurs amis,
Présence attentive et discrète,
Présence qui sait voir les manques,
Présence efficace qui agit au bon moment,
Présence ferme auprès de ton Fils,
Présence qui fait confiance,
Présence qui pousse à la mission,
Présence contemplative,
Présence maternelle qui, avant l’Heure, s’ouvre aux disciples du Fils.
Présence qui partage le chemin de foi des disciples
Présence consolatrice au Calvaire
Présence qui partage la volonté salvifique du Père
Présence qui s’offre avec le Fils
Présence qui demeure ferme dans la foi et l’espérance
Présence aimante qui accueille Jean et avec lui, chacun de nous
Présence priante dans l’attente de l’Esprit saint
Présence qui fait la communion
Présence qui parle du Fils
Oui, merci, Marie, pour ta présence qui nous éduque en nous accompagnant
Tu es toujours là, maintenant et à l’heure de notre mort.

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