Qui es-tu Marie ? Une jeune fille, un air de famille, l’enfant du pays ?
Qui es-tu Marie ? Une passerelle, un cœur d’hirondelle, un oiseau ravi ?
Qui es-tu Marie ? Une pierre de taille, un jour de semailles, la source d’un puits ?
Qui es-tu Marie ? Une sauvageonne, un cœur de lionne, où est ton mari ?
Qui es-tu Marie ? Etait-ce un silence, l’ivresse ou la danse, as-tu crié « Oui » ?
Qui es-tu Marie ? Comment l’Eternel, a plié ses ailes, sur le bord du lit ?
Qui es-tu Marie ? Le chant de la terre, un grain de prière, l’étoile la nuit ?
Qui es-tu Marie ? Maman qui visite, les corps qu’on alite, les âmes meurtries ?
Qui es-tu Marie ? Celle sur qui on crache, qui porte la tâche, de père inconnu ?
Qui es-tu Marie ? « Que ton fils en bave ! Qu’il meurt en esclave ! Maudit qui l’a cru ! »
Qui es-tu Marie ? La croix rouge et noire, le sang crématoire, le flanc du volcan ?
Qui es-tu Marie ? Femme torturée, dans la nuit cloitrée, resserrée d’un cran ?
Qui es-tu Marie ? Le jardin du ciel, le lait et le miel, la plaie du levant ?
Qui es-tu Marie ? Le premier apôtre, pas comme les autres, sous un voile blanc ?
Qui es-tu Marie ? Le Dieu de la Loi, la voix des prophètes, t’ont parlé tout bas :
Ils ont dit Marie « Celui qui n’a pas, où poser la tête, la posera sur toi »
Qui es-tu Marie ? (Hubert Bourel)