Le Père Chaminade n’est pas un théologien de profession. Il est un homme d’action, pasteur d’âmes. Même s’il n’a pas élaboré spécifiquement une mariologie ou une ecclésiologie, il possède sans aucun doute une proposition ecclésiale, intimement liée avec sa proposition mariale. C’est le fruit de son expérience mariale et ecclésiale durant plus de quarante ans. En cette expérience, Chaminade voit l’Eglise à la lumière de Marie, mais Marie apparaît elle aussi liée au mystère du Christ et de l’Eglise.

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1) La dévotion à Marie, ou mieux, la présence de Marie dans le culte de l’Eglise engage activement les personnes dans la vie ecclésiale.

Surtout elle les oriente vers le Christ et les incite à travailler au service du règne. La dévotion à Marie est donc un signe des temps au travers duquel l’Esprit parle à l’Eglise. « L’Esprit du Seigneur ranime de toutes parts les sentiments de la plus tendre dévotion envers (Marie), les fidèles s’empressent à l’envi de lui rendre ce culte qu’exige sa dignité de Mère de Dieu, son Immaculée Conception, surtout, est l’objet d’une vénération toute particulière. Mais ce qu’on ne vit jamais, d’une manière au moins si frappante, c’est la ferveur, c’est l’émulation que montre la jeunesse à se consacrer au service de Marie ». (Ecrits Mariaux II 388)

2 ) La présence de Marie dans l’Eglise a toujours été maternelle: Elle est la Mère de Jésus et notre Mère, du fait que nous sommes un avec Jésus.

C’est la réalité ecclésiale du Corps du Christ. Marie et l’Esprit forment le croyant à la ressemblance de Jésus. Dans l’action maternelle de Marie, dans l’histoire de l’Eglise, les croyants expérimentent de manière concrète ce que signifie le salut contre les forces du mal.  » Tout ce que Marie porte dans son sein, ou ne peut être que Jésus-Christ même, ou ne peut vivre que de la vie, ou ne peut vivre que de la vie de Jésus-Christ. Marie, avec un amour inconcevable, nous porte toujours comme ses petits enfants dans ses entrailles, jusqu’à ce qu’ayant formé en nous les traits de son Fils, elle nous enfante comme lui. Marie ne cesse de nous répéter ces belles paroles de Saint-Paul; Mes petits Enfants, que je voudrais enfanter jusqu’à ce que Jésus-Christ soit formé parfaitement en vous (Gal 4,19) » (EM II, 659-660).

« Marie fut toujours pour l’Eglise militante une Mère pleine de tendresse, toujours elle lui ouvrit le sein de sa miséricorde afin que tous pussent y puiser dans sa plénitude même. Le captif y trouva la lberté ; le malade, la guérison ; l’affligé, la consolation ; le pêcheur, le pardon ; le juste, la grâce ; les anges, les joies ; l’adorable Trinité elle-même, sa gloire. »(EM II 389).

3) Dans cette lutte, qui a lieu tout au long de l’histoire du salut, et de toute l’histoire de l’Eglise, Marie a besoin de notre aide.

C’est là que le P. Chaminade situe la mission de la Famille marianiste. Nous collaborons avec l’Eglise, avec Marie et avec le Christ à la construction du Règne. Nous sommes tous missionnaires dans une Eglise missionnaire.  » Tous les âges de l’Eglise sont marqués par les combats et les triomphes de Marie Depuis que le Seigneur a soufflé l’inimitié entre elle et le serpent (Gn 3,15), elle a constamment vaincu le monde et l’enfer. Toutes les hérésies, nous dit l’Eglise, ont incliné le front devant la Sainte Vierge, et peu à peu elle les a réduites au silence du néant. Or, aujourd’hui, la grande hérésie régnante est l’indifférence religieuse, qui va engourdissant les âmes dans la torpeur de l’égoïsme et le marasme des passions. Cette peinture si tristement fidèle de notre époque est loin toutefois de nous décourager. La puissance de Marie n’est pas diminuée. Nous croyons fermement qu’elle vaincra cette hérésie comme toutes les autres, parce qu’elle est, aujourd’hui comme autrefois, la Femme par excellence, cette Femme promise pour écraser la Tête du serpent; et Jésus-Christ, en ne l’appelant jamais que de ce grand nom (de Femmes), nous apprend qu’elle est l’espérance, la joie, la vie de l’Eglise et la terreur de l’enfer. A elle donc est réservée de nos jours une grande victoire, à elle donc est réservée de nos jours une grande victoire; à elle appartient la gloire de sauver la foi du naufrage dot elle est menacée parmi nous.
Or, nous avons compris cette pensée du Ciel et nous nous sommes empressés d’offrir à Marie nos faibles services, pour travailler à ses ordres et combattre à ses côtés. Nous avons pris le Nom et l’étendard de Marie, prêts à voler partout où elle nous appellera, pour étendre son culte, et par lui, et par lui, le royaume de Dieu dans les âmes. » (L, V- 1163 – 24 août 1839).

 » Notre œuvre est grande, elle est magnifique. Si elle est universelle, c’est que nous sommes les missionnaires de Marie qui nous a dit: « Faites tout ce qu’il vous dira! » Oui, nous sommes tous des missionnaires. A chacun de nous la Très Sainte Vierge a confié un mandat pour travailler au salut de nos frères dans le monde. « (L V- 1163 – 24 août 1839).

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4° L’ attitude que le croyant doit vivre à l’exemple de Marie est la foi.

Il s’agit d’accueillir la Parole, de la méditer, de l’annoncer et de l’incarner dans notre monde.

Faites tout ce qu’il vous dira, c’est-à-dire quoi qu’il vous commande de faire, faites-le.

« C’est comme si elle leur eût dit : ayez foi en lui. Eh bien! Telles sont les paroles que la Sainte Vierge, notre Mère, nous adresse à nous-mêmes qui sommes ses enfants. Faites, nous dit-elle, tout ce que mon Fils vous dira. Mais comment Jésus-Christ nous parlera-t-il ? Par la foi. Ecoutons donc la foi, ayons recours à la foi et mettons en pratique ce qu’elle nous enseigne; nous ferons par là ce que Jésus-Christ nous dira. Notre esprit est un esprit de foi. Il faut aller à Dieu par la foi » (EM II, 833-834).
 » C’est la foi, mon cher Fils, qui nous fait concevoir Jésus-Christ en nous-mêmes: Que par la foi, Christ habite en vos coeurs (Eph 3,17). Il leur donna le pouvoir d’être enfants de Dieu (Jn 1, 12) Tous les trésors de la Divinité sont réduits, en Marie, à la foi dont elle fut animée: elle devint ( en elle) une plénitude de grâces, ure source de vie. Comme Marie conçut par sa foi Jésus-Christ dans l’ordre naturel, nous pouvons le concevoir très réellement par notre foi dans l’ordre spirituel  » (L. V .- 1271 = EMII, 115-116).

5) Marie est le modèle du disciple qui suit le Christ jusqu’au Calvaire.marguerites-lorenzo

 » J’irai à la montagne de la myrrhe et à la colline de l’encens (Ct 4,6). Que d’autres s’empressent de monter sur le Thabor, qu’ils répètent avec saint Pierre: Il nous est bon d’être ici ( Mt 17. 4) Pour moi, je choisis la montagne de myrrhe, le Calvaire, ( Jn 19, 25-27) et j’y suis déterminé par l’exemple de Marie. C’est elle qui dit: J’irai, etc. Je veux suivre son exemple. J’irai sur cette montagne plus terrible que le mont Sinaï et je me livrerai à la douleur et l’ignominie. Qui pourrait s’en empêcher e voyant le parti que prend Marie qui, désormais, sera appelée Mère de douleur, Reine des Martyrs ? En un mot, Marie va au-devant du glaive de douleur qui va percer sa belle âme sur le Calvaire. Jésus-Christ souffre pour les hommes; mais il faut qu’ils reçoivent l’application de ses mérites. Marie représente l’Eglise. Comme Mère des chrétiens qu’elle enfante au pied de la croix et que Jésus-Christ constitue en effet comme telle par ses dispositions testamentaires  » ( EM 1, 214).

Lorenzo Amigo
religieux marianiste prêtre ( Espagne)

Pour la réflexion
1. Réalise une petite histoire de la présence e de Marie dans la vie.
2. Comment la figure de Marie t’aide-t-elle à te sentir membre actif de l’Eglise ?
3. Quels sont les aspects de la personne de Marie qui t’attirent le plus?
4. Comment vis-tu la mission avec Marie?

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