Marie à Verdelais et à Mussidan

Les statues et peintures baroques de Marie, que Chaminade voit dans les églises des villes, la représentent, avec grande vénération, comme une figure glorieuse, céleste, comme la médiatrice des humains auprès de Dieu. Elle est la figure de l’Eglise dans son triomphe final…

Cependant, avant comme après l’ère baroque (16e – 18e s.) on aime aussi à montrer Marie dans un contexte familial, intime, portant l’enfant dans ses bras, comme une femme imitable dans la vie ordinaire.

On comprend mieux la dévotion des chrétiens en examinant les images devant lesquelles ils prient. C’est vrai pour Chaminade.

Une de ses premières années à Mussidan, il se blesse gravement au pied; il a peur de rester infirme. Son grand frère Jean-Baptiste, prêtre et professeur au petit séminaire, prie avec lui pour demander sa guérison, et ils s’adressent à Marie Consolatrice des Affligés, que l’on vénère au grand sanctuaire de Verdelais, à 80 kms au sud de Mussidan. Guillaume-Joseph est complètement guéri. Pour rendre grâce, les deux frères font un pèlerinage à pieds jusqu’à Verdelais. Là ils contemplent une statue médiévale en bois de la Vierge, grossièrement sculptée, mais méticuleusement couronnée et habillée d’un splendide manteau baroque. Chaminade témoignera durant toute sa vie un attachement particulier à Notre Dame de Verdelais. Après les méfaits de la Révolution, il proposa à l’archevêque que ses disciples restaurent le sanctuaire de Verdelais et y relancent le culte à Notre Dame Consolatrice des Affligés. Le rêve ne se réalisa pas de son vivant, mais de Bordeaux, Chaminade, au milieu des pèlerins, allait prier Notre Dame Consolatrice à Verdelais, devant la statue où les grâces étaient abondantes, en même temps qu’il vénérait cette Mère siégeant sur un trône, en gloire. La Mère couronnée continuait de l’inspirer.   

Une autre image particulière de Marie a marqué Chaminade dans sa jeunesse : celle auprès de laquelle il est souvent allé prier à Mussidan, dans la chapelle N.D. du Roc, surplombant la rivière de l’Isle. La statue date du quinzième siècle. Elle est taillée dans le bois, comme celle de Verdelais, et représente Marie en pieta, assise, portant sur ses genoux le corps de son fils mort. L’originalité de cette statue, c’est que Marie semble porter en même temps l’enfant Jésus sur son bras gauche, contre son épaule. Dans ce cas, on peut dire que la statue représente la mission de Marie auprès de son fils, du commencement à la fin de sa vie et de sa mission. Cependant, on peut voir dans cet « enfant » plutôt un ange venu consoler Marie dans son deuil. Ce qui est certain, c’est que cette image provinciale, à la signification théologique complexe, a aidé Chaminade à voir comment Marie a été associée à tous les mystères de son fils.

 

 

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