Raymond Halter (1925-1998)
Coach de la sainteté pour tous
» Pour l’avenir, ce siècle sera-t-il appelé « siècle de la miséricorde » ou « siècle de l’Esprit Saint »? Je ne le sais pas. Mais pour moi, découvrant leurs actions conjointes dans le sacrement du pardon et dans l’accueil spirituel, j’ai rassemblé ces deux courants en une seule expression:
» Un souffle de miséricorde «
L’Esprit Saint est donné pour la rémission des péchés. Mais c’est aussi la miséricorde du Cœur de Dieu qui invite à la conversion et au pardon des péchés.
L’Esprit Saint et la miséricorde
« Toute conversion est l’œuvre de la miséricorde et de l’Esprit Saint. Et le moindre mouvement de conversion que nous recevons dans notre cœur, le moindre cheminement de conversion ou de guérison intérieure que nous pouvons faire est l’œuvre conjointe, et de la miséricorde de Dieu et de l’Esprit Saint. Ne l’oublions jamais« .
Raymond a 58 ans, quand il prêche en ce 18 novembre 1984 à Paray-le-Monial. Depuis une douzaine d’année il a été « saisi » par la rencontre personnelle de l’Esprit Saint, lors d’une retraite de jeunes étudiants à Taussat dans le bassin d’Arcachon. Sa vie missionnaire bascule à 48 ans.
« Esprit Saint, je t’aime »
Il y eut avant et après Taussat dans sa vie. En même temps, un accident le rend aveugle. Il s’enfonce à cette période dans une nuit intérieure et communautaire, mais gardant l’espérance d’un « gosse de Dieu » qui fait confiance. Guéri, il se met à témoigner et à entraîner des foules de plusieurs milliers de personnes, réalisant son rêve: « Déjà vers huit ou neuf ans, je voulais être prêtre et surtout missionnaire. Je rêvais de conversion en masse ».
Entré à onze ans, au postulat des Marianistes en Franche-Comté, il va évoluer vers le « oui » définitif à la vie religieuse, intégrant le sacerdoce, mais non sans combats que l’adolescent va réussir à dépasser. Bien plus tard , il reprendra son cher auteur, Paul Claudel – pour qui il avait publié son premier livre – en évoquant ces purifications si fortes et douloureuses liées à la conversion. « Les continents « intérieurs » plus durs à évangéliser que les continents Africains ou Américains« .
Souffrances morales et physiques font la trame cachée de sa vie, alors qu’il est connu pour les charismes de guérisons et de délivrances reconnus par des experts et des commissions, faisant se déplacer les foules.
Raymond est avant tout un « homme de Dieu« , dont toute l’énergie des premières décennies de sa vie religieuse est au service de l’héritage spirituel de la Société de Marie, en compilant, à lui seul, tout ce qui a trait sur la vie d’oraison du Père Chaminade.
C’est après la crise de mai 1968, que Raymond fera paraître en 1969, l’Edition des » Esprits d’oraison » de G.J Chaminade, un ouvrage de 600 pages.
Passionné par le charisme du Fondateur, il répondit à un jeune adulte venu du Renouveau Charismatique se posant la question d’une vocation possible au sein des congrégations religieuses classiques: « La » Vie dans l’Esprit » nous fait intégrer totalement le charisme du Fondateur« .
La vision de Raymond pour la Famille Marianiste et sa place dans l’Eglise est toute « missionnaire » et dans un esprit de « communion », au sein d’un monde à évangéliser jusque dans ses dimensions économiques et politiques, en intégrant le primat de la vie spirituelle. Quitte à développer le charisme de la Famille Marianiste avec d’autres charismes.
Son accueil du prochain par l’écoute, par l’accompagnement lui donne la réputation d’un « bon papa »
D’une modestie et d’une humilité qui font signe à tous ceux qui le côtoient, Raymond donne le témoignage d’une vie d’union constante à Dieu, en « état de prière ».
» C’était un homme très simple. Dans tout son regard, ses paroles, ses gestes, il transmet le Seigneur, tellement il vit « avec » constamment. »
Ayant si peu réussi, dans son rôle de professeur et pédagogue, en Collège-Lycée.
Raymond trouvera enfin sa dimension d’apôtre à Bordeaux comme aumônier d’étudiants (de 38 à 48 ans), puis au service se la formation des laïcs dans le Renouveau Charismatique en milieu francophone Canada et Afrique) de 55 à 73 ans. Ses dix dernières années au sanctuaire marial d’Abidjan lui permettent de donner toute sa mesure, non seulement celle liée à l’apostolat, mais aussi de la Sainteté que Dieu n’a cessé de façonner en lui. jusqu’à en faire un témoin pour notre temps, dont l’influence rayonne delà des frontières, et des générations qui passent.
Jean-Louis Barré, prêtre, religieux marianiste.
Témoignage de Denise Capelli (1948-2016)