Bernard a vu le jour dans une famille d’agriculteurs le 8 février 1925, au Val d’Ajol, dans le département des Vosges, et a été baptisé le 14 du même mois.
Après ses débuts à l’école marianiste du Val d’Ajol, âgé de 12 ans, il quitte sa famille pour poursuivre ses études au postulat de La Tour de Sçay dans le Doubs.
Alors que la France est en partie occupée par les Allemands, le jeune homme est décidé à suivre l’appel du Seigneur. Le noviciat, qui avait quitté la Belgique puis la Bretagne, s’ouvre à Antony près de Paris. Il s’y engage le 2 novembre 1940 et y émet ses premiers vœux le 21 novembre 1941. Il n’a que 16 ans mais déjà une grande maturité, tout comme ses compagnons, ce qu’il a souligné bien des fois.

En cette période difficile, il est envoyé poursuivre ses études à Belfort comme scolastique et prépare le baccalauréat qu’il obtient en 1943-1944 ; puis il retrouve La Tour de Sçay où il fait ses premières armes comme professeur et surveillant, tout en étant étudiant. Il poursuit l’itinéraire commencé en donnant toute sa vie à Dieu le 28 août 1947 à Besançon. Il n’a pas encore terminé sa licence en lettres classiques et reste dans la région : Courtefontaine (1947-1949), Gy (1949-1950), Saint-Jean de Besançon (1950-1951) et la Villa Saint-Jean à Fribourg (Suisse). Le professeur et l’éducateur se sont affermis en lui, et on lui confie la mission de préfet des études à Sainte-Marie de Belfort (1952-1954).

Bernard ne se limite pas à la formation de l’intelligence, il a aussi le souci des âmes.

Ses supérieurs l’envoient se former au séminaire marianiste international de Fribourg (1954-1958) où il est ordonné prêtre le 14 juillet 1957 par Mgr Charrière, et obtient la licence canonique en théologie.
Prêtre-éducateur et meneur d’homme, voilà sa vocation. Le père Vial s’attèle à la tâche à Saint-André de Colmar : professeur et censeur pour trois courtes années avant d’entamer sa carrière de chef d’établissement à Sainte-Marie de Belfort de 1961 à 1967. Ce fin lettré est ensuite nommé à la direction du Collège Saint-Étienne de Strasbourg. « Pendant ses deux années de présence, il a su faire passer sans encombre l’établissement à travers les turbulences de mai 1968 et lui donner un nouvel élan. » « Les élèves qui l’ont connu, les anciens professeurs et collaborateurs qui ont profité de son court passage à Strasbourg, ne peuvent oublier cet homme remarquable, aux exceptionnelles qualités humaines et d’une grande efficacité. »
Après une transition d’une année à Sainte-Marie Grand-Lebrun à Bordeaux comme censeur du collège et professeur, il prend la direction de la jeune institution Sainte-Marie d’Antony (1970-1974).

Bernard Vial n’est pas seulement le directeur, c’est un homme de foi, un homme enraciné dans la spiritualité et l’éducation marianiste.

Reconnu comme tel, il rejoint l’administration provinciale comme assistant pour la vie religieuse et la mission apostolique de 1974 à 1979. Il a été « prêtre-conseiller » de l’Alliance Mariale pendant de nombreuses années.

Après cette période, il reprend sa carrière de chef d’établissement

A Sainte-Marie Grand-Lebrun, jusqu’à sa retraite professionnelle en 1992.
À Antony, où il a été nommé dans la communauté Saint-Jean voisine du collège, le père Vial est nommé accompagnateur spirituel national des Fraternités marianistes. Homme de contact, il entretient une correspondance importante et continue à créer du lien. Il est sollicité pour des articles et pour des conférences. Mais une charge imprévue l’attend. Le père Délas étant décédé en mai 1999, il accepte de faire l’intérim pendant un an comme directeur de Sainte-Marie d’Antony, même si cette acceptation lui pèse.
À Saint-Hippolyte, en Alsace, de 2001 à 2003, il assiste le maître des novices puis rejoint la communauté de la Madeleine à Bordeaux.

L’année 2010-2011, il se propose pour dépanner le scolasticat d’Abidjan qui manque de prêtre. Malheureusement, il arrive en Côte d’Ivoire en pleine crise post-électorale, le scolasticat étant proche du quartier où se déroulent les événements.

Il rentre en France très fatigué de ce séjour mais Bernard est un battant, et il retrouve Bordeaux et ses divers engagements, en particulier l’aumônerie de l’hôpital psychiatrique Charles Perrens, jusqu’à l’été 2020 où, victime d’un accident vasculaire cérébral, il devient hémiplégique. Il lutte contre la maladie et se déplace avec son fauteuil roulant motorisé, mais il ne peut plus utiliser les moyens de communication, il lit avec difficulté et n’arrive pas à décrocher son téléphone : c’est une épreuve lourde à porter pour celui qui a été actif jusqu’au bout, qui s’intéressait et s’instruisait de tout. Dépouillé de tout, mais bien conscient, il continuait de s’informer de tâches importantes qu’il n’avait pas pu achever. C’était aussi un homme pratique pour qui l’administration n’avait pas de secret.

À la fin, il ne lui restera plus que le chapelet, attendant de faire le grand passage.

Bernard Vial avait un caractère entier, à l’image de la rudesse du climat vosgien, avec des jours fastes et d’autres tempétueux. C’était aussi un homme de grande écoute, qui a accompagné un nombre impressionnant de personnes et qui était apprécié comme confesseur. Sa façon de célébrer et ses homélies touchaient les cœurs et révélaient l’homme intérieur et sensible.

Le père Vial est intervenu de nombreuses fois dans le réseau scolaire marianiste et était un homme ressource de grande qualité. Il a participé à plusieurs chapitres généraux, et a rendu de nombreux services à l’administration générale.
Nous rendons grâce au Seigneur pour tout ce qu’il a semé afin que croisse le royaume, en se dépensant sans compter.
Qu’il repose en paix.

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