En mémoire du Père Patrick Giraud, SM
Religieux marianiste
Décédé à Bordeaux
Chers amis, proches, anciens élèves, anciens petits chanteurs, confrères, paroissiens et toutes celles et ceux qui ont croisé le chemin du Père Patrick Giraud, nous vous invitons à rendre hommage à la vie et à l’engagement du Père Patrick Giraud, marianiste, rappelé à Dieu à Bordeaux.
Une brochure souvenir est en préparation, regroupant les témoignages, souvenirs, prières ou simples mots de gratitude de toutes les personnes qui ont été touchées par sa présence, sa foi et son humanité.
Nous vous invitons chaleureusement à partager votre témoignage, quelle qu’en soit la forme ou la longueur. Il peut s’agir :
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d’un souvenir personnel,
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d’un mot de reconnaissance,
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d’une anecdote,
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d’une prière,
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ou de quelques lignes simplement pour dire ce que le Père Patrick a représenté pour vous.
🎕 Merci d’envoyer votre contribution à l’adresse suivante :
📧 peregiraud@gmail.com
Les témoignages reçus figureront sur cette page au fur et à mesure de leur arrivée.
Avec gratitude,
Les religieux marianistes
Voici un écho de sa vie:
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de Monsieur Jean-Michel Herzog
Chers amis, chère communauté Marianiste,
Je viens d’apprendre un peu par hasard et avec une très grande tristesse le rappel à Dieu du Père Giraud.
Je garde le meilleur souvenir de ce prêtre quelque peu hyper actif et qui me faisait parfois penser à Louis de Funès.
Je me rappelle aussi de son « Bonjour Petit Frère » qui nous réchauffait le cœur.
J’ai pu également apprécier ses qualités pédagogiques en tant que professeur de musique (et de flute).
Et bien qu’habitant la ville voisine de Massy, il nous arrivait très souvent d’aller à la Sainte Messe à Antony et d’admirer le chef de choeur et l’organiste émérite qu’était le Père Giraud.
Avec les Pères Schmitt et Morandi, le Père Giraud a joué sans aucun doute un rôle déterminant dans ma vie d’homme et de chrétien.
« Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu »
Ancien élève de 1974 à 1984
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de Monsieur Marc Bijoux
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du frère Nicolas Schelker
Père Patrick Giraud
« On ne voit bien qu’avec le cœur » (A. de Saint-Exupéry). Afin d’évoquer ce que fut le PG, il convient d’écrire effectivement avec le cœur. D’ailleurs, hyper-sensible, le PG insistait sur le cœur, et sur la « foi du cœur ». Il n’aimait pas les purs cérébraux, il considérait ces personnes froides et glaçantes : « Ils parlent comme un livre ! »
Arrivée à Sainte-Marie en septembre 1980, en classe de 8e – comme on appelait en ce temps-là le niveau de CM 1 de rue Persil –, j’entendis parler de l’importance des messes dominicales du collège. Quoiqu’à l’époque non pratiquants, nous allâmes en famille à la messe un dimanche matin, que je puis aujourd’hui située en novembre du fait de l’homélie entendue. A l’époque, le dimanche, il y avait foule ! la chapelle était remplie. N’étant pas très en avance – heureusement, Monsieur Jestin plaçait les retardataires –, nous primes place au fond. Derrière l’assemblée et trop petit, je ne voyais pas le célébrant. Celui-ci prêcha énergiquement sur les tribulations des fins dernières et le retour en gloire du Seigneur : homélie apocalyptique qui m’impressionna ! que je situe aujourd’hui au 33e dimanche du temps ordinaire dans le calendrier liturgique, donc vers mi-novembre. La messe terminée, je vis enfin le prédicateur lorsqu’il remonta l’allée centrale de la chapelle, précédé des « clercs » (les servants de messe) : ni très jeune selon moi – toute personnes de plus de 25 ans est considérée comme vieille quand on a 9 ans –, mais ni très, ou trop, vieux non plus, le prêtre avait l’air décidé et ne paraissait pas très drôle… Processionnant vers la sortie, ce célébrant couvrait de sa voix éraillée l’assistance, et donnait du rythme avec les partitions qu’il avait en mains, comme s’il semblait vouloir diriger le chant final. L’art de faire tout en même temps !!! Le lendemain en classe, l’institutrice, présente elle-aussi à cette messe dominicale, dit à un camarade dont le frère était Petit-Chanteur : « le père Giraud nous a terrifié avec son sermon ! » Ce fut la première fois que je vis et entendis le PG.
Plus d’une année après, au printemps 1982, inscrit pour la Confirmation, j’allai avec maman après la classe chez le père Schmitt pour chercher les documents nécessaires à la préparation de ce sacrement. Le père Schmitt nous accueillit dans son bureau. Or était aussi présent dans la pièce le père Giraud, assis sur le bureau du vieux catéchiste. Le père Schmitt remis à maman les documents, et le PG demanda si je ne voulais pas devenir petit chanteur : « Ce cocoboy ne voudrait-il pas être Petit-Chanteur ? » Maman répondit en riant qu’on verrait cela lors de la prochaine rentrée scolaire – mon entrée en classe de 6ème. Ce qui me marqua le plus de cette rencontre très anecdotique, ce fut la grande complicité qui semblait y avoir entre les deux religieux : d’une part, un vieux prêtre affectueux et prévenant, fagoté dans sa blouse noire, d’autre part, un prêtre, plus jeune, plutôt décontracté, avec une veste et une cravate grise – la période où le PG ne portait pas le col romain –, et entreprenant. Il se dégageait de ce bureau une amitié fraternelle, respectueuse et enjouée entre le père Giraud et le père Schmitt. Cette histoire très anecdotique m’a fortement impressionné ; elle m’a marqué et continue encore aujourd’hui à raisonner chez le religieux marianiste que je suis aujourd’hui.
Si j’ai découvert Lourdes et Rome avec le PG, ainsi que tant d’autres lieux qui incarnent l’histoire et la vie du christianisme en Europe, j’ai surtout eu la chance et la grâce à 18 ans, en août 1989, d’être pèlerin en Terre Sainte … avec le PG. Petit-Chanteur, mais surtout « clerc » (servant de messe), je l’ai accompagné dans toutes les messes de ce pèlerinage, de la sacristie à l’autel, puis retour vers la sacristie. On ne saurait non plus décrire ce que cette complicité avec le PG produisit au fil des Eucharistie célébrées dans ces sanctuaires bâtis sur la terre de la Bible : j’y ai certainement approfondi le désir qu’avait mis en moi le Seigneur de Le servir, et d’être prêtre…
D’ailleurs, lors de ce pèlerinage, alors à Jérusalem, nous avions un créneau très tôt le matin pour célébrer l’Eucharistie à l’église Sainte-Anne, domaine national français desservi par les Pères Blancs, à côté de la Piscine probatique. Nous étions le premier groupe de pèlerins de la matinée attendu, mais nous n’étions pas très en avance – nous étions même plutôt en retard !!! –. En colère, le père-sacristain du sanctuaire nous fit très mauvais accueil et, dans la sacristie, lança tous les reproches possibles au PG durant la vêture, l’accusant de retarder les prochains groupes. Pour sa part, le PG resta très calme et tenta de rassurer le religieux fâché. Aux invectives de ce dernier, le PG répondit qu’il n’y avait aucun souci à avoir puisque l’Église permet la célébration de la messe avec un minimum de 18 minutes – je ne sais toujours pas d’où il a sorti cela ?! –. Le sacristain répondit au PG : « Ben c’est du beau Mon Père d’expédier la messe ! ». Le PG quitta la sacristie, fixa l’heure sur sa montre, célébra à peu près comme à l’accoutumée, pressant légèrement davantage les chants, puis revint dans la sacristie, regarda à nouveau sa montre : « 23 minutes ! » – ce qui est tout à fait raisonnable pour une messe de semaine. Finalement, grâce à cette « messe chronométrée », nous n’eûmes pas de retard sur l’horaire butoir. Et puis… il n’y eut pas d’autres pèlerins pour nous succéder immédiatement. Le PG fut alors froid avec le Père Blanc, ou plus exactement, l’ignora.
Ayant parlé de la vocation religieuse, je reconnais au PG la grande liberté qu’il laissait à chacun : s’il encouragea toujours les vocations religieuses et sacerdotales, en revanche, il ne les a jamais obligées ou forcées ; il répétait facilement qu’il fallait aussi des chrétiens bons pères de famille engagés dans le monde.
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Deux personnes n’ont pas été citées lors de la messe de funérailles du PG ; pourtant chacune de ces humbles figures servit discrètement le PG dans le quotidien à Antony, et leur évocation permet de mettre en relief quelques traits du PG. Il s’agit bien évidemment d’Hélène – Hélène Pépin – et de Denis – Denis Schiltz.
Après avoir été la « grande responsable » des uniformes des Petits-Chanteurs, Hélène eut le courage de devenir la secrétaire de la Maîtrise, et donc du PG. Travaillant dans le bureau de la Maîtrise, au milieu des paperasses non triées, empilées par strates géologiques successives, Hélène tentait quelques aventures spéléologiques pour débusquer un courrier ou un chèque égaré. Évidemment, il ne fallait pas mettre trop d’ordre, cela aurait perturbé le PG qui s’y retrouvait toujours dans son bazar. Ailleurs, trainait une demande égarée dans tel ou tel dossier qui appelait une réponse urgente ; au risque d’être forclos dans les délais impartis, Hélène s’obligeait alors à rédiger un courrier, puis le soumettait adroitement au moment opportun au PG, en lui laissant entendre que c’était lui qui en avait eu l’initiative. Gare à celle ou celui qui décidait à sa place ! L’action fut plus périlleuse lorsque le PG eut décrété que les parents des maîtrisiens ne comprenaient rien à rien aux ambitions de la Maîtrise : il devint formellement interdit de les laisser s’exprimer. Face aux protestations de plus en plus vindicatives de parents irrités par la surcharge des activités de la Maîtrise, ou furieux des retards au retour des répétitions et des concerts, Hélène contra discrètement, avec Françoise Giovansily, les directives données afin d’écouter les doléances. Ainsi furent éteints bien des conflits. Merci Hélène.
Denis grandit puis évolua pratiquement toute sa vie à Sainte-Marie d’Antony. C’était « sa » maison. Mais surtout, ce fut dans la Manécanterie, devenue Maîtrise d’Antony, qu’il était chez lui. Il fut vraiment un « enfant spirituel » du PG, et devint son homme-à-tout-faire : apporter, puis aller rechercher en fin de soirée, l’estrade de la Maîtrise mise en location dans telle ou telle église parisienne ; monter à Noël, puis ranger après la Chandeleur, la monumentale crèche provençale ; photocopier, imprimer, massicoter, agrafer, partitions, fascicules, livrets… Gare à celui qui critiquait le PG devant Denis, ce dernier en gardait une sérieuse rancune. Ainsi en fut-il le jour où, à cause d’un éducateur de Sainte-Marie quelque peu démagogique, abhorré du PG, faisant sans scrupule appel à de jeunes maîtrisiens, et les dévoyant au passage de leur institution chorale d’origine, pour produire un quelconque opéra, Denis fut contraint de céder « sa » salle Chénier et prêter main forte à la réalisation dudit spectacle : Denis vécut la chose comme une trahison du « maître ». Acculé, Denis se plia donc, non sans avoir averti auparavant la Sacem de l’exécution de ladite œuvre ; cette dernière démarche, certainement motivée par de sérieux scrupules professionnels, mit fin à l’opération artistique, et rétablit les choses, et les personnes, en leur état initial… Et lorsque le PG partit en 2004 d’Antony, Denis en fut très affecté ; il demeura fidèle à la Maîtrise, à Georges Besonnet et à son épouse, Suzanne Kneubuhler, qui héritèrent du PG le soin de poursuivre l’aventure musicale. Aussi, lorsque Denis mourut à la fin de l’hiver 2014 des suites de la maladie qui le minait depuis plusieurs mois, le PG tint à venir depuis Bordeaux pour présider la messe de funérailles à Antony. Les obsèques eurent lieu le mercredi des Cendres de cette année-là. Toutefois, l’évidence du déplacement du père Giraud occulte l’effort physique que cela lui demanda. En effet, en ce temps-là, le PG suivait un traitement contre un début de cancer ; plus encore, une crise d’arthrose lancinante lui bloquait le genou. Évidemment, le PG n’en fit pas état en public ; il n’en parla discrètement qu’en petit comité afin de trouver l’aide nécessaire dans la journée et pour être reconduit le soir à la gare Montparnasse.
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de Pierre GARNIER
Le Père Giraud.
On l’appelait même le PGV: le Père à Grande Vitesse.
Je me souviens d’un pèlerinage où nous étions arrivés tard à notre lieu d’hébergement.
Mais malgré cela, nous avons eu droit à la messe, à 22h45 ou 23h.
Elle a duré 17 minutes, mais ce qui était remarquable, c’est que tous les textes ont pu être dits, ainsi qu’une courte homélie.
Et au moment de la consécration, le point culminant de la Messe, tous les coeurs étaient recueillis et attentifs.
J’aurais encore bien à dire, mais c’est certain, c’est l’une des personnalités qui m’a marqué à l’âge où l’on se construit.
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de Dominique et Micheline OLIVIER
Le Père Patrick Giraud a occupé une très grande place dans notre famille.
Nos quatre fils ont bénéficié de son enseignement musical et spirituel. Il avait un discernement très sûr et respectueux de la personnalité de chacun d’eux. Il a su accueillir les « talents » naissants et les guider jusqu’à leur accomplissement, toujours joyeux de leur réussite sans jamais se mettre en avant (belle humilité).
Cela a été d’une grande richesse pour les parents que nous sommes, mais là ne s’arrête pas cette place qu’il occupait dans notre histoire familiale et dans nos cœurs.
Il a marié nos quatre fils se déplaçant chaque fois entre Massy, Tours, Nantes, Paris.
Il était notre guide spirituel lorsque nous sommes entrés mon mari et moi-même dans la fraternité Notre Dame de Fleury et c’est avec joie et gratitude envers Marie et les marianistes que j’ai fait mon alliance mariale.
Nous avons beaucoup échangé et dialogué lorsqu’il a voulu orner la chapelle d’Antony et la chapelle de communauté : les tabernacles (l’agneau sur fond lumineux, ou celui placé sur le pilier etc..). Il m’a demandé d’écrire la plaquette décrivant les œuvres d’art qui y figuraient.
Je n’oublierai jamais la joie qu’il m’a montrée lorsque je lui ai donné la grande croix icône de la chapelle de communauté puis celle de la Vierge de tendresse et lorsqu’il a lu sur la frange de son manteau « sous votre garde nous nous réfugions Sainte Mère de Dieu. »
Voici le plus court témoignage que je puis donner et que je termine par le seul mot de
MERCI cher Père Giraud
Je terminerai en remerciant la Sainte Vierge d’avoir conduit nos pas chez les marianistes depuis 1977 en Lui redisant l’affection et la gratitude que nous gardons pour votre communauté à qui nous devons tant.
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de Marie-Laure Jean, Alliance mariale
Que Dieu accueille en son amour notre cher « PG ».
Je fais partie de ceux, très nombreux, qui lui doivent beaucoup !
J’ai ainsi vécu avec d’autres : les débuts de la chorale « Carillon » à Sainte Marie, le fameux pèlerinage en Terre Sainte en 1973, suivi par le lancement de la première « fraternité marianiste de jeunes » ….
Mais je ne pourrai pas venir aux obsèques ce samedi car je suis engagée avec les instituts séculiers pour le Jubilé de la vie consacrée à Paris spécialement dans l’animation des Laudes. C’est Christiane Pennerad qui va y représenter l’Alliance Mariale.
Union de prière et d’action de grâces pour le Père Patrick Giraud.









