25 juin 2022 – fête du Cœur immaculé de Marie

« Sa Mère gardait dans son cœur tous ces événements »,

.. pas sur une clef USB ni même dans sa mémoire, mais dans son cœur. Pas seulement pour y repenser mais pour s’en inspirer dans ses choix personnels, pour y adapter son itinéraire spirituel vers le Père du ciel, pour approfondir le mystère et mieux connaître Celui qui provoque les événements dans lesquels elle est impliquée, ce fils que Dieu lui a donné de mettre au monde, d’éduquer, avec Joseph, puis de suivre en disciple et en collaboratrice de sa mission de sauveur.

Au fil du récit de St Luc que nous venons d’écouter, le cœur de Marie passe par toute une série d’états : nous pouvons présumer que la sainte famille s’est mise en route pour le pèlerinage de Jérusalem avec l’empressement que Marie avait déjà manifesté lors de sa montée vers Aïn Karim. Et puis ils ont vécu la fête de la Pâque dans la ferveur des plus authentiques pèlerins. Nous les avons rejoints d’une certaine manière en chantant les mêmes psaumes : « J’appelle de tout mon cœur : réponds-moi ! – Dans ton amour, Seigneur, écoute ma voix ! – Ma force et mon chant, c’est le Seigneur : il est pour moi le salut ! – Tu conduis par ton amour ce peuple que tu as racheté ; tu le guides par ta force vers ta sainte demeure ! »

Le récit de Luc insiste sur le retour. Au début, les parents de Jésus sont dans une sereine insouciance. L’absence de Jésus, pendant toute une journée, ne les inquiète pas : ils le connaissent – ils croient le connaître – et ont pleine confiance en lui. Mais voilà que peu à peu monte dans leur cœur une inquiétude croissante. Quatre fois revient le verbe « chercher », de plus en plus douloureux. Ils ont perdu Jésus et de jour en jour ils perdent plus irrémédiablement aussi le convoi des pèlerins. Puis c’est le choc, dans le temple : à la fois le soulagement et l’incompréhension, et peut-être une vague de colère dans leur cœur qui se mêle à leur étonnement : ils ont erré jour et nuit, et lui est assis tranquillement au milieu des docteurs, ne semblant pas du tout se préoccuper d’eux. « Nous avons souffert en te cherchant ! »

En repassant cet événement dans son cœur par la suite, Marie réalisera avec émerveillement qu’au temple, elle a trouvé bien plus que son petit garçon ; elle a trouvé le Fils du Père, elle a trouvé celui que lui avait annoncé l’Ange Gabriel. En retournant la suite des événements dans son cœur, elle a compris qu’en rentrant avec elle et Joseph à Nazareth, loin du Temple, dans le silence et l’incognito, Jésus vivait sa kénose, son abaissement dans l’obéissance qui allait le mener jusqu’à la mort de la Croix.

Quelques échos de ses lettres à Lolotte, sa chère amie :
–   Vive Jésus à jamais dans nos cœurs ! (lettre : 4 nov. 1816)
–   Quel bonheur, chère amie, d’être l’épouse du Seigneur, et dans un Institut où on peut Lui gagner des âmes. Qu’ai-je fait au bon Dieu pour une si grande grâce, pour m’avoir privilégiée parmi tant d’autres, et cela sans aucun mérite de ma part… Chère amie, Il demande beaucoup de ceux à qui Il a donné beaucoup. Il a tant fait pour moi : que ne dois-je pas faire pour Lui? – Ma vie, mon corps, mon cœur, tout est à vous, sans réserve et sans retour ! (19 avril 1817)

A Lolotte toujours : « Je vous souhaite un grand amour de Dieu. A un cœur qui aime, rien n’est difficile ! » (21 oct. 1818)
–  Et en juillet 1820 : « Mon cœur … est soumis aux desseins du bon Dieu qui sont adorables en tout! Aimons-Le, chère amie, ce Dieu de toute bonté, sur le Calvaire comme sur le Thabor, dans le tracas comme dans la solitude; qu’il soit toujours le Dieu de notre cœur ! »

Son zèle missionnaire s’exprime dans cette exhortation à Mélanie Figarol (29 mai 1817) :
« Allons, ma chère enfant, unissons nos efforts pour arracher au démon ses victimes, pour donner des cœurs à Jésus et à Marie, et tâchons, quand nous nous présenterons devant le souverain Juge, d’y aller accompagnées des âmes que nous aurons aidées à se sauver. »
A la même, un an plus tard (4 mai 1818): « Oh! mon Dieu, mon cœur est trop petit pour Vous aimer, mais il Vous fera aimer de tant de cœurs, que l’amour de tous ces cœurs suppléera à la faiblesse du mien ».

Adèle console Emilie de Rodat dont plusieurs sœurs sont gravement malades : (15 nov. 1819)
Ma très chère sœur, Mon cœur maternel sent bien vivement le glaive dont doit être percé le vôtre! Entrez, ma chère sœur, dans celui de Marie au pied de la Croix; voyez de quelle amertume il est submergé et offrez vos sacrifices avec le sien. Prenez du courage : votre rétablissement est l’ouvrage de Dieu. puisqu’Il l’éprouve ainsi. Tous ceux qui ont été suivant le cœur de Dieu ont été éprouvés ainsi. »

En 1820 (22 septembre), elle écrit dans une lettre à la même Emilie : O Marie, montrez que Vous êtes notre Mère! Que notre cœur, sans cesse, surabonde de joie et éclate en cantiques d’action de grâce!
… Si je suivais la nature, je gronderais contre des lenteurs – qui n’ont été dirigées que par la Providence. Sois faite, en tout, la très aimable volonté de Dieu, à jamais!
Adieu, ma très chère sœur, soyons du moins unies dans le Cœur de notre céleste Epoux, et celui de son Immaculée Mère. »

Quand Adèle conclut une lettre à Mélanie (1819) :
« Adieu, ma chère… Je vous embrasse dans les cœurs de Jésus et de Marie,

Elle est en quelque sorte rejointe par le P. Chaminade concluant une lettre à l’abbé Charrier, la même année :
Je vous embrasse affectueusement, mon cher fils, dans les sacrés cœurs de Jésus et de Marie !

Robert Witwicki, marianiste

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