Une pédagogie du quotidien, selon Mère Marie Joseph de Castéras

Mère Marie Joseph de Castéras cousine d’Adèle, de dix ans plus jeune qu’elle orpheline, élevée avec elle à Trenquélléon.

Religieuse : à Arbois de 1824 à 1846 puis assistante et supérieure générale 1856-1874
Pendant 22 ans, elle a été une éducatrice remarquable : Elle a mis en application ces mêmes qualités et ces mêmes principes pour former les novices qui lui ont été confiées.

Devenue supérieure, elle a sans cesse attiré l’attention sur la formation des religieuses. On peut résumer rapidement en 10 points sa conception de l’éducation.

Introduction : principe de base

Education = avant tout acte de confiance réciproque : deux êtres embarqués dans la même aventure.
Laissant à l’Esprit Saint le soin d’accompagner l’œuvre commencée.
Pas de pratique éducative neutre: ni dans le contenu, ni dans le vécu.
Toujours se dégage un visage d’homme et un type de relation avec le monde.

Développer une pédagogique de la valorisation

« Ne craignez pas de trop flatter l’amour-propre en laissant apercevoir quand il y a lieu que vous êtes contente: peu d’âmes sont assez fortes pour n’en avoir pas besoin quelquefois et c’est un grand art de tenir les cœurs contents. Dans cette disposition on se porte à son devoir et même à la vertu avec plus de courage. Plus tard l’esprit de foi se développe et des motifs plus parfaits dirigent seuls ».

« La voie de l’encouragement est communément la plus avantageuse ».
« Il faut… faire attention au progrès ».

Ouverture de l’esprit et du cœur

« Il nous faut des esprits larges; la vertu ne consiste pas à rétrécir les idées des gens ».

Le respect

Le respect induit la confiance.
Ne jamais humilier publiquement.

« Une parole mordante fait quelquefois au cœur une plaie qui se cicatrise difficilement ».
« Il se fait plus de bien par ces moyens individuels que par les moyens d’ensemble ».
« Souvent une enfant dit une parole déplacée sans trop en comprendre le sens… »
« Une maîtresse de classe doit tendrement aimer toutes ses élèves, les envisager comme un précieux dépôt confié par Marie et les présenter souvent à Dieu dans ses prières ».

Laisser le temps au temps

Une éducation progressive qui compte avec le temps.
Ne pas vouloir la perfection tout de suite.
Cf : parabole du fruit qui prend le temps de croître.

« Le développement n’arrive que lentement… L’instruction ne doit-elle pas aller par degré et à proportion du développement de l’intelligence? Pour l’étude de la vertu, il en est de même. »

« Ne remarquons-nous pas toutes que nous sommes éclairées sur des points auxquels nous ne voyions rien il y a dix ou vingt ans? J’approuve beaucoup la pente à l’indulgence ».

« Laissons bien des choses à faire à Dieu ».
(Gigon: tout ce qu’il y a dans les livres; tout ce que je comprends dans les livres; tout ce que je pense que peuvent comprendre les élèves).

Le travail personnel

Le travail personnel consiste à aider l’élève à découvrir ses propres agissements pour qu’elle les améliore elle-même et non sous la pression d’un quelconque ordre ou réflexion désobligeante.

Le goût du travail bien fait…

Ce qui implique une certaine discrétion de la part du maître

Contre le bavardage: « Je voudrais que sœur L. parlât moins en classe: les élèves de l’Ecole Normale veulent trop imiter leurs professeurs, les élèves au milieu de ce flux de paroles ne comprennent rien; il faut se borner à de courtes et claires explications: il en résulte plus d’avancement pour les élèves et moins de fatigue pour les maîtresses. Celles-là avancent plus en faisant des devoirs où elles appliquent quelques principes reçus qu’avec toutes ces longueurs d’explications qui les fatiguent et qu’elles n’écoutent pas ».

NB vial : pédagogie espagnole « art de faire passer les notes du professeur dans celles de l’élève sans passer par la tête ni de l’un ni de l’autre ».

Les méthodes ne sont pas un absolu

Les méthodes sont secondaires. « Les méthodes pour l’ordinaire sont moins mauvaises que les appréciations de celles qui les appliquent; avec du zèle et une sainte constante, les méthodes seulement médiocres deviennent excellentes ».

Unité de vue et de comportement du corps enseignant

 » De l’union entre les maîtresses dépend l’avancement des élèves dans la piété et dans les études ».

L’exemple

« La maîtresse doit se rendre elle-même un modèle de ce qu’elle exige de ses élèves »

Un jugement droit qui permet de discerner avec justesse

Ne pas donner de responsabilités au-delà des forces possibles et accompagner dans les responsabilités tout en laissant l’initiative des actes.

 

 

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