Une approche de la spiritualité marianiste

De plus en plus de laïcs travaillent et se donnent parfois sans compter au service de la mission d’éducation des jeunes dans des œuvres ou des activités animées par des membres de la famille marianiste religieux, religieuses, membres des Fraternités marianistes ou de l’Alliance Mariale.

Le 3 septembre 2000, le fondateur de cette famille spirituelle, le Père Guillaume-Joseph Chaminade, était béatifié à Rome.

Cet événement signifie en particulier que le courant de spiritualité initié par Chaminade et qui anime toute la famille marianiste ne doit plus rester un trésor caché à usage interne des membres « statutaires » de cette famille mais est appelé à devenir un don pour toute l’Eglise, à partager avec tous ceux qui le désirent.

Les lignes qui suivent tentent de faire découvrir quelques aspects saillants de cette spiritualité. UN BREF RÉSUMÉ Chaminade est porteur pour sa famille spirituelle, d’une intuition fondatrice

Pour trouver la force de vivre personnellement cette aventure avec lui, il propose un chemin de croissance spirituelle

Pour donner du sens à la famille spirituelle qui veut vivre ensemble la même aventure, il propose une spiritualité mariale apostolique

Cette spiritualité marianiste est fondamentalement : – centrée sur le Christ – mariale, vécue en alliance avec Marie – apostolique – basé sur l’éducation de la foi – ecclésial – évangélique – ouvert sur les besoins et les appels du monde

Une spiritualité ? Pourquoi faire ?

Une spiritualité, c’est un chemin de croissance spirituelle, pour m’aider à vivre l’évangile dans ma vie ordinaire. C’est un cheminement par étapes par lequel, en m’ouvrant à l’Esprit Saint, je déploie progressivement les dons les meilleurs enfouis en moi tout en essayant d’éliminer progressivement les obstacles qui m’empêchent de donner le meilleur de moi-même.

Ça me conduit progressivement à la joie, à la paix du cœur, à la liberté intérieure ; ça a pour conséquence l’épanouissement de ma personnalité, et ça me permet de traverser les épreuves sans être détruit par ce qui me fait mal.

Accueillir le Christ dans ma vie, c’est choisir d’entrer sur un chemin de sanctification. Le Concile Vatican II a proposé une voie audacieuse : « l’appel universel à la sainteté » pour signifier que la recherche de la sainteté n’est pas réservée à une élite de chrétiens mais qu’elle est proposée à tous.

130 ans avant Vatican II, Chaminade proposait déjà de « bâtir un peuple de saints »

Diversité des courants de qpiritualité

Au cours de l’histoire de l’Eglise, de nombreux chercheurs de Dieu, en contemplant le Christ et en se confrontant aux réalités de la vie, ont su ouvrir leur cœur et leur intelligence à l’action de l’Esprit Saint.

Certains se sont laissé toucher jusqu’au plus profond d’eux-mêmes par une Parole de Dieu qui les a poussés à vivre l’Evangile d’une manière originale en percevant avec plus d’intensité un aspect particulier du mystère du Christ.

Cette intuition fondatrice, reçue dans la prière, ils l’ont alors traduite dans leur engagement concret en mettant davantage l’accent sur une manière d’être du Christ et en expérimentant un chemin de sainteté. Plusieurs ont entraîné derrière eux des disciples qui ont cherché à vivre selon la même intuition.

Ainsi, différents courants de spiritualité sont nés dans l’Eglise au cours des siècles, et d’autres continuent de surgir aujourd’hui. St Augustin, St Benoît, St François d’Assise, St Dominique, St Ignace, Ste Thérèse d’Avila, Bérulle, St Jean Bosco et biens d’autres sont à la source de différents courants de spiritualité.

La reconnaissance récente de Ste Thérèse de l’Enfant Jésus comme « docteur de l’Eglise » est aussi une manière de dire qu’elle propose un chemin de sainteté original.

Faustino pourrait s’inscrire dans cette lignée. Tous ces courants ne sont pas concurrentiels ; ils sont là seulement pour aider les chrétiens qui le désirent à avancer sur un chemin de sanctification ; et cela quel que soit leur état de vie (moines, prêtres, religieuses, laïques, et même toute personne de bonne volonté).

L’intuition de Chaminade : marie, chemin de la nouvelle évangélisation

Chaminade, un de ces multiples chercheurs de Dieu, a expérimenté et nous propose de vivre un chemin de sainteté original. En priant aux pieds de Notre Dame del Pilar à Saragosse en Espagne au cours de son exil, il a reçu avec force une inspiration qui va guider toute sa vie.

Il a été particulièrement touché par la méditation de l’évangile de Marie et St Jean au pied de la croix au calvaire (Jn 19,25-27) où le Christ donne son testament spirituel : « Femme voici ton fils » dit Jésus en désignant Jean qui représente ici tous les disciples, « voici ta mère » dit-il en désignant Marie ; « et à partir de cette heure là, le disciple la pris chez lui ».

L’intuition centrale de Chaminade peut s’exprimer ainsi : Au jour de l’annonciation, Marie a reçu de Dieu une mission exceptionnelle dans l’histoire : donner le Christ au monde.

Cette mission n’est pas achevée tant que des personnes sur terre n’ont pas eu la possibilité de connaître le Christ et de l’accueillir dans leur vie.

Alors, associons-nous à Marie en faisant alliance avec elle pour continuer sa mission. Avec elle, engageons-nous à faire naître, croître, grandir, éduquer le Christ et les valeurs de l’évangile au cœur du monde d’aujourd’hui.

De plus Marie, dans son Immaculée Conception, est plus forte que toutes les puissances du mal qui ont cherché à détruire le projet de Dieu.

Quand nous nous associons à elle, nous recevons cette force qui permet d’affronter toute adversité. Cette intuition fondatrice va pousser Chaminade et les marianistes à sa suite à devenir des éducateurs à la manière de Marie.

C’est la base de tous les engagements des marianistes, que ce soit en milieu scolaire, dans des centres spirituels, dans des lieux de pèlerinage marial, dans l’animation de petites communautés chrétiennes, ou dans des actions de développement en pays défavorisés…

Mais pour trouver la force intérieure d’accomplir ces différents engagements jusqu’au bout, Chaminade propose un itinéraire de croissance spirituelle, qui va s’articuler sur quelques principes de base, avec une méthode en trois temps, et un cheminement par étapes successives.

Un itinéraire de croissance spirituel

Quelques principes de base

La rencontre de deux désirs Marie à l’Annonciation dit OUI au Seigneur, et elle y est restée fidèle jusqu’au bout.

Ce oui est la rencontre de deux amours : d’une part, c’est le fruit de son choix, de sa liberté, de sa décision d’accomplir l’œuvre de Dieu, de son ouverture de cœur à l’Esprit Saint, et d’autre part c’est un don gratuit de Dieu qui se répand sur elle.

De même la croissance de ma vie spirituelle sera le fruit d’un travail assidu et exigent sur moi-même, de choix quotidiens parfois difficiles mais faits avec amour ; et en même temps ce sera le fruit du travail de Dieu qui me façonne avec amour comme l’argile entre les mains du potier.

L’essentiel, c’est l’intérieur

Ce que nous sommes a plus de poids que ce que nous faisons.

La valeur de ma vie ne se mesure pas à la quantité de choses accomplies ou au volume de paroles prononcées, mais à l’amour avec lequel j’accomplis chaque petit instant de ma vie. « Marie méditait toutes ces choses dans son cœur ».

Donner du temps au temps

Un chemin de conversion profonde est un long processus. Rien ne sert de tirer sur la plante pour qu’elle grandisse. Une fois que j’ai fait ce qui dépend de moi, inutile de m’impatienter ou de me décourager devant le constat de mes lenteurs à progresser ou de mes limites.

Je ne peux accéder à la joie profonde que si je sais m’accueillir tel que je suis, avec mes dons et mes limites, avec mes élans et mes freins, et avancer à mon rythme.

Et si je sais porter ce regard bienveillant sur moi-même, mon regard sur les autres (et sur leurs défauts) va changer.

La foi clarifie le regard

Aucune relation humaine (parent-enfant, époux-épouse, maître-élève, amis… et même dans le cadre professionnel) n’est porteuse de bonheur durable si elle n’est pas d’abord bâtie sur la confiance mutuelle. Pour accueillir le Christ dans ma vie, c’est encore plus vrai.

Si je ne suis pas convaincu que Dieu a une confiance éperdue en moi, si je n’ai pas au fond de moi un solide petit bout de certitude que je peux avoir confiance en Lui, alors ma vie spirituelle sera vécue dans la peur de Dieu, dans la méfiance, dans la suspicion, dans la protection ou dans l’indifférence à son égard.

Mais lorsque je suis porteur de cette attitude de foi envers le Seigneur, mon regard sur les autres en est transformé. Marie, première de ceux qui ont cru en Jésus- Christ, est pour nous un puissant modèle de foi.

Il faut mourir pour vivre

Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul… Et pour que la plante croisse, il faut savoir enlever les mauvaises herbes.

Et si je choisis un métier, je fais une croix sur beaucoup d’autres. Et quand je choisis un conjoint, c’est que je renonce à des millions d’autres…

Et pour sortir du sein maternel, il a bien fallu couper le cordon ombilical. Pour pouvoir croître dans la vie spirituelle, je dois découvrir les ruptures à faire dans ma vie, là où je dois couper les liens qui me ligotent. Marie, au pied de la croix, est debout.

Elle est confrontée à la rupture définitive du lien de proximité physique avec son fils, elle traverse le déchirement intérieur de sa mort, mais en même temps elle sait que le Projet de Dieu est plus fort que la méchanceté des hommes, et que du mal objectif que représente la mise à mort de cet innocent, Dieu est encore capable de tirer du bien, de faire jaillir de nouvelles sources d’eau vive.

La réalité est le lieu de vérification des choix

Que des ingénieurs établissent le plan d’une vaisseau spatiale, c’est une chose ; mais c’est une autre chose que de le faire s’élever de terre et atteindre son objectif. C’est une chose de décider d’arrêter de fumer, c’est une autre chose que d’arrêter effectivement.

On peut en dire autant de la vie spirituelle. C’est une chose que d’avoir le désir de vivre l’évangile, c’est une autre chose que de faire entrer progressivement dans sa vie quotidienne telle ou telle attitude effectivement plus évangélique.

C’était une chose pour Marie, de dire « Je suis la servante du Seigneur, que tout se passe pour moi selon ta Parole », ça en a été une autre de réaccueillir Joseph son époux, avec une grossesse qui n’était pas de lui, puis d’être témoin du massacre des innocents, puis de vivre près de 30 ans avec Jésus sans que rien ne se passe de ce qui avait été annoncé, puis d’être témoin de la mise à mort de son fils… et elle a traversé toutes ces réalités là en restant fermement attachée à son engagement initial, alors qu’il y avait de quoi tout laisser tomber.

Un moteur à trois temps

A chacune des étapes qui vont jalonner cet itinéraire de croissance spirituelle, c’est-à-dire pour chaque vertu à acquérir, Chaminade va proposer trois temps :

  1. Découvrir
    Il s’agit de comprendre par une connaissance approfondie le sens de la vertu à acquérir.
  1. Intérioriser
    c’est-à-dire orienter sa prière et sa méditation sur cette vertu, contempler le Christ et la Vierge Marie et la manière dont ils l’ont pratiquée.
  1. Évaluer
    Après avoir essayé de pratiquer cette vertu pendant un temps déterminé que l’on s’est fixé, il s’agit de faire le point, de comparer la vie réelle avec l’idéal poursuivi.
  1. Trois étapes successives

Pour que la Parole de Dieu et la vie du Christ soit semées en nous et portent du fruit, Chaminade nous propose trois grandes étapes dans cet itinéraire :

Première étape : la maîtrise de soi

Chaminade appelle cela les « vertus de préparation » Après avoir posé tel acte ou prononcé telle parole qui a fait des dégâts, il nous arrive parfois de dire « c’était plus fort que moi » conscient qu’il y a des forces en nous qu’on ne maîtrise pas, qui nous dominent et qui nous rendent parfois esclave.

Dans cette première étape, Chaminade propose un chemin de connaissance de soi et de maîtrise de soi. Cette étape va se subdiviser en huit degrés : – les « cinq silences » : maîtrise des différentes zones de notre personnalité : silence de la parole, silence des signes (le non-verbal), silence de l’esprit, silence des passions et silence de l’imagination ; – le recueillement pour rassembler nos forces intérieures ; – la docilité à l’action de l’Esprit Saint, favorisée par un bon accompagnement spirituel ; – l’acceptation des contrariétés de la vie, en essayant de comprendre le pourquoi de nos impatiences, de nos révoltes, de nos colères

Deuxième étape : le combat spirituel

Chaminade appelle cela les « vertus d’épuration » ; en découvrant nos faiblesses, notre penchant vers le mal, nos tâtonnements, nos arguments pour renoncer au bien et les lieux privilégiés de nos tentations, il ne s’agit plus d’en rejeter la faute sur les autres ; mais avec un esprit vigilant, un bon discernement et un désir de vérité, il s’agit de déraciner de notre vie ce qui nous entraîne au mal, ce qui nous détruit et nous plonge dans les ténèbres : tiédeur, orgueil, faiblesse de la volonté, manque de confiance en Dieu ; et progressivement de remplir chacun de ces points de notre vie par la lumière de l’évangile. C’est une démarche pascale et baptismale : mourir pour vivre.

Troisième étape : aimer avec le cœur de Dieu

Chaminade appelle cela les « vertus de consommation » dans le sens de tendre vers l’achèvement, vers l’accomplissement. Plusieurs degrés sont proposés ici pour que se construise en nous « l’homme nouveau » revêtu du Christ : – la simplicité du cœur qui se vit dans l’humilité et la modestie, et qui s’oppose au culte des apparences extérieures si cher à nos médias ; – le désir constant d’entrer dans le Projet de Dieu en s’ouvrant à l’action de l’Esprit Saint, ce qui s’oppose au repli sur soi et à la recherche de ses intérêts propres au détriment des autres ; – le renoncement à « l’esprit du monde » et à ses contrevaleurs évangéliques – enfin, les trois vertus théologales que sont la foi, l’espérance et la charité, qui nous font vivre selon Dieu à la manière du Christ.

Quelques axes de la spiritualité marianiste

Le chemin de croissance spirituelle décrit ci-dessus est un travail personnel qui se vit dans l’intimité de chacun. Mais Chaminade a voulu fonder une famille spirituelle qui soit très fortement unie par un « esprit de famille ». La spiritualité de cette famille marianiste va être dès lors marquée par plusieurs caractéristiques :

La spiritualité marianiste est profondément mariale

Il s’agit de donner à Marie sa vraie place, c’est-à-dire la place que le Seigneur lui-même a choisi pour elle : ni plus ni moins.

Si Dieu a choisi pour venir à notre rencontre de passer par Marie, la « comblée de grâce » (Luc 1,28), qui sommes-nous pour choisir un autre chemin ?

La présence et l’attitude de Marie est déterminante à tous les moments clés de la vie du Christ, de la crèche à la croix en passant par Nazareth où elle a vécu 30 ans d’intimité familiale avec Jésus, et par Cana où elle permet l’accomplissement du « premier signe » de Jésus (Jn 2,11) ; et on la retrouve encore en prière au milieu de la première communauté chrétienne de l’Eglise naissante attendant l’effusion de l’Esprit Saint (Ac 1,14).

Faire alliance avec Marie, c’est entrer avec Marie dans cette connaissance intérieure du Christ qui vient illuminer notre vie et nous permet de transmettre cette lumière à d’autres.

La spiritualité marianiste est fondamentalement apostolique

Lorsqu’on a découvert un trésor, on peut le ré-enfouir de nouveau et n’en parler à personne, ou bien on peut partager ce trésor avec ceux qui sont sur notre route.

Le Christ est source de vie, chemin de vie, trésor qui donne sens à tout une vie.

Si Marie a reçu la mission de faire surgir la présence du Christ au cœur du monde, cette mission est loin d’être achevée. En faisant alliance avec Marie dans la famille marianiste, nous nous associons à elle pour continuer à faire surgir la vie du Christ autour de nous.

Cela va prendre des aspects très divers selon les talents et les dons de chacun ; pour les uns, ce sera par l’annonce directe de l’évangile à travers la catéchèse, la prédication… ; pour d’autres, ce sera par des engagements qui contribuent à humaniser ce monde, dans l’éducation scolaire, dans la santé ou l’action sociale… ; pour d’autres encore ce sera à travers l’accompagnement et le soutien de proches en détresse… ; pour d’autres la mission sera vécue surtout dans l’humble et joyeux accomplissement de tâches quotidiennes parfois très lourdes qui nécessitent une grande force intérieure pour tenir jusqu’au bout…

La spiritualité marianiste est ouverte sur les besoins et les appels du monde qui nous entoure. « Tout ce que le Seigneur vous dira, faites-le » (Jn 2,5).

Cette parole de Marie aux serviteurs de Cana est au cœur de l’ouverture missionnaire de Chaminade. Cependant, dans l’apostolat, sa préférence va surtout vers la création et l’animation de petites communautés de foi qui vont rayonner autour d’elles et contribuer à construire ce « peuple de saints » qui lui tient tant à cœur.

Et dans les œuvres plus importantes animées par des membres de la famille marianiste (écoles, paroisses, sanctuaires…) l’éducation de la foi reste toujours une priorité.

Mais Chaminade est convaincu que l’évangélisation se fait d’abord par contagion, par le témoignage de vie plus que par les discours.

La spiritualité marianiste s’appuie sur une vie de prière intense

Comme le corps privé de nourriture dépérit rapidement, ainsi la vie spirituelle privée de sa source ne peut croître. Et on n’imagine pas deux amoureux qui n’auraient jamais de temps pour se parler cœur à cœur. La prière, c’est ce temps précieux où l’on parle avec le Seigneur « comme un ami parle à son ami » (Exode 3,11).

C’est le ressourcement dans la prière qui donne dynamisme et persévérance dans nos engagements. Cette prière se vit personnellement « quand tu pries, retire-toi dans ta chambre… » (Mt 6,6) et communautairement « quand deux ou trois sont réunis en mon nom… » (Mt 18,20).

Et Marie, qui « méditait toutes ces choses dans son cœur » et qui a chanté son Magnificat, est pour nous un bon guide de prière.

La spiritualité marianiste s’enracine dans la foi du cœur

Si tu te réveillais un matin en constatant « J’ai perdu la foi ! », est-ce que tu aurais perdu quelque chose d’essentiel ?

Chaminade est persuadé que la solidité de notre vie se construit sur la foi. Il distingue la foi de l’esprit et la foi du cœur.

La foi de l’esprit, c’est quand on accepte de faire confiance à la Parole de Dieu et à l’enseignement de l’Eglise, et qu’on choisit d’y accorder une part de vérité ; ça nécessite une connaissance et un travail de l’intelligence.

Mais pour un enfant, c’est une chose d’accepter dans sa tête qu’il est bien le fils de ses parents ; c’est un acte de foi qu’il fait en leurs paroles ; mais c’est vivre une véritable relation d’amour filial, c’est autre chose.

Pour la foi du cœur, c’est un peu pareil : accepter intellectuellement que Dieu est amour, c’est une chose ; mais me livrer complètement à l’amour de Dieu jusqu’à ce que ma vie en soit toute transformée, c’est tout autre chose.

La foi du cœur atteint toutes les zones de notre personnalité, y compris les sentiments et la capacité d’aimer. Si mon esprit dit oui mais que mon cœur dit non, je ne pourrai pas avancer.

La spiritualité marianiste se veut ecclésiale et fraternelle

Chaminade a voulu fonder une famille spirituelle dont la diversité des membres reflète la diversité de l’Eglise. Frères et prêtres, consacrés par des vœux et laïques, hommes et femmes, jeunes et adultes, et aussi les différentes catégories sociales.

Dès le début de ses fondations, il a voulu briser les barrières sociales qui empêchent les gens de différents milieux de se rencontrer.

Et Dieu sait si la société bordelaise de son temps était cloisonnée. Dans les premiers groupes qu’il a fondé se côtoyaient tonneliers et avocats, instituteurs et médecins, ecclésiastiques et négociants en vin, directeurs d’école et enfants des rues…

Car si Marie est notre Mère, peut-on séparer ses enfants ? Dès lors, le désir de construire des liens fraternels s’enracine dans la dimension mariale de cette famille.

EN CONCLUSION

La spiritualité marianiste est fondamentalement mariale et apostolique.

Sa dimension mariale ne nous éloigne ni du Christ, ni de l’évangile, ni de l’Eglise, ni des hommes de notre temps ; bien au contraire ; en accueillant aujourd’hui Marie dans notre vie, c’est le Christ qui prend corps et qui grandit au cœur de ce monde.

Que la découverte de quelques-uns des traits caractéristiques de la spiritualité marianiste soit pour chacun une source de bénédiction et de joie profonde.

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