Quand Adèle formule des vœux de nouvelle année…

Centon réalisé à partir des Lettres

Nous voilà tout à l’heure à la fin de l’année. Je veux être la première à vous faire part de tous mes vœux ; et combien je désire que le Seigneur verse sur vous les plus abondantes grâces dans cette année et dans un grand nombre d’autres !

Une nouvelle année à vivre, c’est une nouvelle grâce que Dieu donne…

Regardons, mes bons amis, l’année que nous allons commencer, comme la dernière de notre vie – comme, en effet, il est possible qu’elle soit. Passons-la donc comme nous voudrions passer la dernière. Que notre vie soit une préparation continuelle à la mort ; et alors, soit que nous mourions subitement ou dans notre lit, nous serons toujours prêts. À cet effet, prenons de fermes résolutions de la passer plus saintement que les précédentes. C’est une nouvelle grâce que Dieu nous donne, en nous donnant encore un peu de temps qu’il refuse à bien d’autres. Je désire que vous profitiez des jours que le Seigneur veut bien encore nous accorder, et qu’enfin, la fin de cette année, nous trouve meilleurs que le commencement.

Qui n’avance pas recule !

Je repasserai mes années dans l’amertume de mon cœur,
en voyant, ô mon Dieu, le mauvais usage que j’en ai fait !

Comment avons-nous profité de cette année passée ? Que de grâces avons-nous eues ! Quelle multitude de bienfaits qui n’ont servi peut-être qu’à nous rendre plus coupables. Tant de saints exemples que nous n’avons point suivis… Hélas ! Quel compte à rendre si cette année était la dernière de notre vie ! Faisons un sérieux examen sur l’état de notre âme devant Dieu, sur les défauts qui nous ont le plus dominés, sur les moyens de salut et les grâces que nous avons eus et comment nous en avons profité. Puis nous formerons des résolutions afin d’être plus fidèles.

Tâchons de commencer une nouvelle vie en commençant une nouvelle année.

Mon Dieu, je vous consacre
cette année pour réparer les fautes des précédentes.

Que cette nouvelle année soit pour chacun de nous une année de salut, une année digne d’être écrite dans le Livre de Vie, une année pleine devant Dieu et dont tous les instants Lui soient consacrés. Je propose de nous appliquer à bien faire nos actions ordinaires, à les faire avec plus de pureté d’intention, avec plus d’attention à les bien faire. Tout, même les actions les plus communes, comme le boire et le manger, peuvent devenir méritoires par cette petite sujétion de ne les faire que pour Dieu et dans ses vues. Que de trésors nous laissons échapper sans cesse de nos mains. Nous restons pauvres parmi tant de richesses offertes. Que ce soit, chers amis, une année sainte, une année pleine, une année fructueuse pour le Ciel, et où nous fassions une ample moisson de bonnes œuvres.

Des amis de Jésus Crucifié ne voudraient-ils que des roses ?

Combien je désire que ce soit une année de mérite pour nous tous ! Le bon Dieu nous y prépare des croix, je n’en doute pas, mais ô précieuses croix qui nous mériteront un bonheur éternel ! Si je venais souhaiter la bonne année à une personne du siècle, je lui souhaiterais toutes sortes de prospérités ; mais c’est à des chrétiens, à des amis de Jésus Christ crucifié que je viens la souhaiter. Que vous souhaiterai-je donc ? Un cœur généreux, un cœur soumis, un cœur résigné pour profiter des croix que le bon Dieu nous envoie. C’est par de plus rudes afflictions qu’Il distingue ses favoris, témoins sa très Sainte Mère et le disciple bien-aimé, saint Jean, dont nous célébrions récemment la fête. Oui, chers amis, c’est par la croix qu’Il les rend plus conformes à Lui, qu’Il les distingue. Pouvons-nous donc prétendre à une autre distinction, nous, les enfants d’une Mère transpercée d’un glaive de douleur ? Allons, chers amis, du courage. L’éternité sera assez longue pour nous récompenser et nous reposer.

Que cette année fasse de nous des saints !

Que je profite, ô mon Dieu,
de toutes les grâces que vous me ferez cette année !

Je vous souhaite donc une heureuse année, non comme le monde la souhaite, mais comme des chrétiens, des amis de Jésus Christ doivent se la souhaiter : une année où nous puissions contribuer à la gloire du bon Maître au service duquel nous nous sommes dévoués en entier. Je désire que ce soit pour vous une année de grâce, une année « pleine », où vous ramassiez des trésors de mérites et, pour cet effet, je vous engage à une grande avarice spirituelle : ne laissez aucune occasion de mériter, même la plus petite ! Vous savez que sol sur sol fait à la fin une somme ; ainsi petit mérite sur petit mérite, fait à la fin un trésor de mérites considérable. Et puis nous contractons des dettes tous les jours par nos infidélités ; il faut aussi chaque jour en payer quelques unes.

Je désire que cette année nous fasse tous des saints.

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