Marie, Mère de Jésus et notre mère
Marie dans l’histoire du salut
La Mère de Jésus
Ce n’est pas un effet du hasard si Marie est devenue la mère du Messie. L’histoire du salut qui va d’Abraham à Jésus, n’est autre chose qu’une longue préparation de la venue du Fils de Dieu parmi les hommes. En Marie, l’histoire du salut atteint son achèvement.
En prenant sa place dans l’histoire du salut, Marie entre dans une relation particulière avec chacune des trois personnes de la Trinité.
- Le Père la choisit et la fait entrer dans son plan d’amour en faveur des hommes. La miséricorde du Père se répand par Marie sur le monde.
- Le Verbe prend chair en elle et devient son enfant. Jésus aura à l’égard de Marie l’amour d’un enfant pour sa mère. Par sa maternité divine, Marie devient la théotokos, la Mère de Dieu.
- L’Esprit Saint opère en elle l’Incarnation par un acte de la puissance créatrice de Dieu. Marie coopère avec l’Esprit Saint à la réalisation du plan du salut.
La Mère des disciples
La vie de Marie , sa vocation, prend tout son sens dans le choix de Dieu qui fait d’elle la mère de Jésus. De là découle aussi sa maternité spirituelle par laquelle elle devient notre mère.
Le P. Emile NEUBERT, marianiste, explique au moyen de la synthèse ci-après, la place centrale qu’occupe la maternité de Marie dans la mariologie du Père Chaminade.
« Dès lors que Marie nous a donné Jésus, notre vie, et que, par sa coopération aux mystères de l’Incarnation et de la Rédemption, elle a contribué à nous faire vivre de la vie surnaturelle, elle est par rapport à notre vie surnaturelle ce que sont nos mères par rapport à notre vie naturelle ».
Pour Chaminade, la maternité spirituelle de Marie est fondamentale.
A l’objection éventuelle que Marie ne peut pas être notre mère comme elle est la mère de Jésus, il donne une réponse enracinée dans l’évangile (Mc, 3, 33-34 ; Mt 12, 48-50, Lc 8, 20-21 ; Lc 11, 27-28) :
« Ainsi, comme le dit le même Jésus, Marie a été proclamée bienheureuse pour l’avoir engendré spirituellement autant que pour l’avoir engendré dans l’ordre de la nature ».
Mère de la jeunesse
Convaincu que Marie est notre mère aujourd’hui dans notre vie de foi, Chaminade, dès les premières rencontres avec les jeunes congréganistes, crée pour eux le titre marial de Mère de la jeunesse, comme on peut le voir dans le premier acte de consécration qui fut prononcé le 2 février 1801. Les jeunes qui entrent dans la famille de la très pure Marie et se laissent éduquer par elle, deviendront « une génération chaste et vertueuse, en contraste avec un siècle pervers et corrompu ».
Comme nous le verrons plus loin, un aspect important de l’action éducative de Marie est son exemple : le devoir le plus important du congréganiste est d’imiter Marie.
Aujourd’hui on aime présenter Marie comme exemple, comme modèle à imiter, comme la première chrétienne ; à la jeunesse on présente une Marie jeune. Au 19e siècle on insistait davantage sur les privilèges qui font de Marie un être à part. En rapprochant Marie de la jeunesse, Chaminade ouvre une nouvelle piste qui sera exploitée par les auteurs modernes.
Le père Stefano De FIORES s’exprime ainsi :
« Deux mille ans après sa naissance, Marie se présente avec un visage jeune, comme si le temps qui consume tout ce qu’il touche, s’était déclaré impuissant en face d’elle…
Il y a une complicité profonde entre Marie et les jeunes, précisément à cause de la condition d’adolescente de Marie, que les artistes de toutes les époques ont exprimée dans leurs représentations de la Vierge ». Cet auteur présente la trajectoire de Marie comme celle d’une jeune femme qui sait assumer sa responsabilité comme :
Une jeune croyante qui assume le risque de l’histoire.
L’annonce à Marie (Lc1, 26-38) nous est racontée avec les traits de la nouveauté de Dieu qui fait irruption dans la vie de Marie avec une proposition imprévisible ; et en contraste, l’apparition solennelle de l’ange à Zacharie, qui représente les vieux schémas périmés.
Une jeune femme qui croit à la transformation du monde.
C’est dans ce sens qu’il faut comprendre l’attitude de Marie qui conservait toutes ces choses dans son cœur (Lc 2,19,51). Pour la bible, se souvenir, conserver dans son cœur, n’est pas seulement un exercice de la mémoire par rapport au passé, mais contempler le passé en regard du présent et du futur. Il n’y a là rien qui ressemble à une attitude passive et nostalgique. La conclusion à la laquelle Marie est parvenue, en faisant mémoire du passé, est le Magnificat. La fidélité de Dieu est le fondement de l’espérance qui fait que Marie attend un monde différent et meilleur.
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