Ce que le formateur transmet du charisme marianiste

Qu’est-ce que le formateur enseigne, transmet, donne à voir du charisme marianiste ?

Notre chapitre général de 2002 nous dit

Formées à l’école de Marie, c’est d’abord par notre être que nous sommes missionnaires et donc témoins de ce que « nous avons vu, entendu, touché du Verbe de Dieu. » comme dit saint Jean dans sa première épître. C’est la qualité de notre présence, comme pour Marie, qui peut révéler le visage de Jésus.

A travers ce que nous sommes, ce que nous vivons, l’autre doit pouvoir se découvrir aimé d’un amour qui a source en Celui qui « le premier nous a aimés. »

Partant donc du constat que c’est bien davantage le témoin que le maître qui enseigne et surtout forme, nous chercherons, Quentin et moi, ces jours-ci, à montrer comment le formateur a à incarner le charisme dans sa vie de tous les jours pour transmettre et faire vivre le charisme par ceux qui sont en formation.

Aujourd’hui, nous mettrons en lumière la mission du formateur, mission qui s’enracine dans la foi et la prière. Demain, Quentin insistera davantage sur la qualité de la présence du formateur.

Le lendemain, nous parlerons du rôle de la communauté appelée à donner le témoignage d’un peuple de saints et enfin nous terminerons par un temps de récollection pour relire le vécu de cette session avec Marie.

Nous retrouverons ainsi les 5 traits caractéristiques de notre charisme : mission, foi, prière, communauté et Marie.

Le charisme est un don de l’Esprit et comme l’écrit Paul aux Corinthiens : « C’est toujours pour le bien commun que le don de l’Esprit se manifeste dans un homme. » (1 Cor. 12,7)

Le charisme marianiste, confié au P. Chaminade et à Adèle est au service de l’Eglise, il n’appartient à aucun d’entre nous, il est à recevoir pour le communiquer.

Plus il est vécu, plus il est partagé et plus il dévoile sa richesse. Au contact de cultures diverses, (il est vécu sur tous les continents) il s’épanouit, gardant la même sève (qui fait que passant d’un pays à un autre tous les membres de la Famille Marianiste se retrouvent en Famille) mais revêtant des expressions variées.

Nos derniers chapitres généraux, ceux des Sœurs comme ceux des Frères, je crois, ont insisté sur l’urgence de transmettre à l’Eglise notre charisme en particulier dans sa dimension mariale, dimension qui donne une note particulière aux autres dimensions du charisme : Marie a conscience d’être au service de Dieu pour la mission confiée, elle vit dans la foi et la prière, elle veille sur la famille de Nazareth puis sur la communauté naissante qu’elle tient dans la communion et l’attente de l’Esprit promis.

Tout comme l’alliance que, religieux et religieuses Marianistes, nous contractons avec Marie colore les différentes facettes de notre charisme, elle colore la façon dont nous sommes appelés à vivre les vœux.

C’est donc auprès de Marie que nous avons à apprendre à répondre à la mission confiée.

La Mission du formateur

Etre formateur est une mission. Et pour le formateur marianiste, c’est sa façon d’être missionnaire, en réponse au souhait du Père Chaminade qui nous voulait tous missionnaires. Il y a donc comme pour toute mission un appel et un envoi ce qui implique une réponse.

Comme Jésus, le formateur est envoyé : Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Jn 20,21.cf. Jn 17.18 Les Apôtres étaient appelés et envoyés pour annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume, le formateur est appelé et envoyé pour accueillir une personne et façonner en elle, avec l’aide de la grâce, « les traits du fils de Dieu, devenu fils de Marie » en vue de la mission marianiste.

Mission exaltante qui nous associe à l’œuvre de la grâce en participation à la mission maternelle de Marie.

Il est essentiel de garder toujours à l’esprit et dans le cœur cette dimension. Ce n’est pas notre œuvre, c’est l’œuvre du Père à laquelle nous sommes associés, un petit peu comme le Père a voulu s’associer la Vierge Marie pour nous donner son Fils.

Nous savons combien ce terme de « mission » comptait pour le « Missionnaire apostolique » qu’était le Père Chaminade, comme pour Adèle : ce terme « m’exalte » écrit-elle à Agathe lorsqu’elle reçoit la lettre où le Père Chaminade lui demande si son projet est un projet de religieuses missionnaires ?

Le formateur aime sa mission, elle l’exalte. A la suite de Jésus, il rencontrera des moments de mort mais aussi de résurrection. N’est-ce pas le propre de toute mission ?

Celui qui est en mission a conscience de ne pas faire son œuvre mais bien celle de celui qui l’envoie. Il n’est que de relire l’Evangile de Jean pour constater combien cette conscience habitait Jésus. Jésus est l’envoyé du Père. « Philippe, qui me voit, voit le Père. » Il ne fait rien qu’il ne voie faire au Père…

Il ne dit rien qu’il n’ait entendu auprès du Père… Le formateur a à donner à voir les Fondateurs et à travers eux « le Christ, Fils de Dieu, devenu Fils de Marie pour le salut du monde ».

« Ma nourriture c’est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son oeuvre… » Jn 4,34 dit encore Jésus.

« Moi, je ne peux rien faire de moi-même ; je rends mon jugement d’après ce que j’entends, et ce jugement est juste, parce que je ne cherche pas à faire ma propre volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé. » Jn 5.30

« Car je ne suis pas descendu du ciel pour faire ma volonté, mais pour faire la volonté de celui qui m’a envoyé. » Jn 6.38 et cf. Jn 7.16 ; 12.49 ;14.24 ;17.8.

De même le formateur est conscient de ne pas faire sa volonté mais bien celle de celui qui l’envoyé (à travers le supérieur, le Christ lui-même).

Cela nous renvoie à une grande humilité, à un effacement devant la tâche à accomplir, à une écoute profonde du vouloir du Père, à une intimité étroite de sorte que nos propres façons de voir, de penser, d’agir laissent place aux façons de voir, de penser, d’agir de notre Dieu qui est tout amour.

Le Père Chaminade, en ce sens, disait : « Vous êtes tous des missionnaires, remplissez votre mission…De vrais missionnaires ne doivent compter nullement sur eux, sur leurs talents, leur industrie, mais mettre toute leur confiance dans le secours de la grâce…et aussi dans la protection de la Vierge Marie, travaillant à cette œuvre pour laquelle elle a été élevée à la maternité divine. » EF 183.184

Une mission donc qui nous tient d’une part dans une dépendance étroite à l’égard de Dieu et de sa grâce, et d’autre part, comme par notre vœu de stabilité, nous avons répondu à l’invitation de Marie de coopérer à sa mission maternelle, nous ne pourrons jamais oublier que notre mission est coopération à la mission que Marie a reçue et que nous avons à nous tenir dans sa dépendance nous tenant dans le même temps dans la dépendance de l’Esprit Saint car depuis son « fiat », Marie et l’Esprit coopèrent ensemble.

Marie, la servante du Seigneur, qui « garde toutes choses en son cœur », les ruminant dans la lumière de l’Esprit, nous associe à sa mission. Si nous cherchons à vivre dans sa présence, Elle nous tiendra toujours dans l’écoute du Seigneur présent en nous et dans la personne à former.

Remplir la mission de formateur suppose comme une double fidélité

  • Fidélité à la mission reçue de former quelqu’un à la vie marianiste, au cœur de l’Eglise et pour le service de nos frères et sœurs en humanité,
  • Fidélité à l’Esprit à l’œuvre dans la personne en formation.

Fidélité à la mission reçue de former quelqu’un à la vie marianiste

Il s’agit de former un, une marianiste et donc d’accueillir quelqu’un qui pense être appelé(e) à vivre du charisme marianiste. Ce sont par conséquent les traits distinctifs de la Famille qu’il s’agira de transmettre. Lorsqu’un jeune homme introduit une jeune fille dans sa famille, celle-ci doit commencer par regarder, entrevoir ce qui compte pour cette famille, découvrir ses façons de vivre, ses habitudes, ses centres d’intérêt…

Et la famille lui présente ce qui lui tient à cœur, son histoire… Il en est de même en quelque sorte pour le candidat à la vie religieuse.

Il va falloir lui laisser le temps de découvrir la vie marianiste, il y aura un temps d’apprivoisement réciproque. Le rôle du formateur est important : il doit se tenir à l’écoute, permettre de « verbaliser », de mettre en mots, le ressenti de l’expérience et il a aussi à rendre compte de ce que vit la communauté.

Il est comme un pont entre le candidat et la communauté de formation, facilitant l’accueil mutuel, permettant de comprendre de part et d’autre, introduisant dans le sens profond des coutumes, des observances.

Toute communauté, comme toute famille, a en effet ses observances, ses coutumes, ses manières de faire. Le risque est de « dogmatiser » les us et les coutumes au point de ne pouvoir rien modifier. Les observances doivent toujours être au service de la vie.

C’est ce que Jésus dit à propos du sabbat : le sabbat est pour l’homme et non l’homme pour le sabbat. Et il faut être assez intelligent pour changer les habitudes qui sclérosent. Il ne faudrait pas maintenir des habitudes simplement parce qu’on a toujours fait ainsi.

Et nous savons que, dans nos communautés, en particulier là dans les communautés sont vieillissantes, le risque est grand. Il faut dépoussiérer, voire remplacer tout ce qui ne sert pas la vie, et une vie religieuse de qualité.

Quand je suis entrée au noviciat, il y a 40 ans, en France, toutes les communautés avaient exactement le même horaire et il aurait été impensable de le modifier…

Aujourd’hui chaque communauté fait son horaire en tenant compte des exigences de la vie religieuse marianiste et des possibilités.

Un exemple : Dans la plupart des communautés des différents pays où nous sommes, nous participons à l’eucharistie de la communauté chrétienne, l’heure de la messe variera donc, passant du matin au soir, selon les jours.

Un cadre de vie est indispensable mais il doit être au service du développement de la vie intérieure, de la relation à Dieu et aux autres.

Les personnes que le formateur accueille ont laissé derrière elles, des situations très variées, pour certaines : la famille, la profession, un certain confort, pour d’autres au contraire : la communauté offre, au plan matériel, bien plus que ce que la personne avait dans son milieu.

Mais chacune laisse une certaine indépendance, une certaine maîtrise sur sa vie pour accepter de s’en remettre à la direction de quelqu’un qui va lui permettre de répondre à l’appel de Dieu. Quel que soit l’âge, c’est une jeune plante dont il faut prendre soin.

Lâcher prise est une chose mais il faut offrir quelque chose qui permette à la personne de se construire.

Comme l’écrit Paul aux Philippiens, il a dû abandonner certains comportements pour suivre le Christ : « Frères, je ne pense pas l’avoir déjà saisi. Une seule chose compte: oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but pour remporter le prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus. Nous tous qui sommes adultes dans la foi, nous devons tendre dans cette direction ; et, si vous tendez dans une autre direction, Dieu vous révélera le vrai but. En tout cas, étant donné le point que nous avons déjà atteint, restons dans la même ligne. » Phil, 3.13-16

(Pensons à la circoncision et aux débats qu’il y a eu à ce sujet dans les premiers temps de l’Eglise)

Le cadre de vie que la communauté présente doit permettre d’aller de l’avant, il se doit d’être un moyen qui conduit à Dieu. Comme Paul, la personne en formation a été saisie par la grâce et elle avance courageusement en cherchant à se consacrer totalement à la vie du Christ.

Le formateur est là, il accompagne, il aide à vivre de la foi, à nourrir la conviction personnelle qui fait que l’on sait pour quoi , ou plutôt pour qui on dit non à un certain nombre de choses toutes bonnes en soi. Il reprend, encourage, il réconforte, il s’émerveille aussi et rend grâce.

Il importe que le formateur ait de bonnes relations avec la communauté, ce qui ne signifie nullement gommer les conflits, (ils font parte de la vie) mais savoir les gérer.

Il a à initier la personne à s’intégrer dans une communauté qui n’est pas la famille à laquelle on a renoncé… C’est un ensemble de personnes qui ne se sont pas choisies mais qui ont répondu à l’appel du Christ et de Marie à mettre en commun ce qu’elles avaient, ce qu’elles étaient pour le service de la mission.

Elles aiment être ensemble, partager, s’intéresser à ce que chacun vit. Ce sont des consacrés qui, par les vœux, ont choisi de suivre le Christ pauvre, obéissant et chaste.

La personne en formation doit découvrir des personnes qui, avec leurs limites, leurs faiblesses, leurs dons aussi, vont à contre-courant de ce que prône habituellement le monde dans lequel nous vivons.

En effet, par son style de vie, la communauté est appelée à :

  • Contester l’obsession de la richesse, du confort, de la course à l’avoir et à révéler que Dieu est le vrai trésor, « la perle précieuse » qui vaut la peine de vendre tout le reste pour l’acquérir,
  • Contester le désir d’une autonomie qui rejette toute dépendance, et à révéler que Dieu est liberté et qu’Il nous ouvre à la liberté des enfants de Dieu,
  • Contester l’obsession de la sexualité et à révéler que Dieu est l’amour qui se donne et se livre et qu’en nous donnant de faire l’expérience de son amour, il nous rend capables d’aimer à notre tour.

La personne en formation pourra ainsi, peu à peu, à travers les ombres et les lumières du quotidien, découvrir une communauté qui rend visible le Royaume, qui est témoin du Royaume, témoin de Dieu qui, seul, triomphe des forces de mort.

C’est le témoignage que la communauté est appelée constamment à donner : que signifie vivre le mystère pascal  dans le quotidien de nos existences ?

C’est la perspective de la mort qui rend les gens esclaves : le Christ, par sa mort, nous a libérés de toute peur, de toute mort, de tout esclavage, il nous a fait entrer dans le monde nouveau, ce monde dont la communauté a à témoigner en donnant à voir ce qu’est une vie profondément heureuse, pleine de vie, de lumière, de joie, avec un grand sentiment de liberté ce qui ne supprime ni les difficultés, ni les échecs, ni la mort mais tout cela est vécu dans une autre perspective.

Le formateur est encore appelé à faire découvrir le style de vie de la communauté, d’une communauté qui se ressource dans la prière, l’écoute de la Parole, la célébration des sacrements.

Attentive aux besoins du monde, la communauté participe à la mission, elle sait aussi prendre le temps de partager, de vivre la vie fraternelle tout simplement.

C’est la présence maternelle de Marie donnera le ton aux relations au sein de la communauté.

Peu à peu la personne qui pense être appelée à la vie marianiste, parviendra à mieux discerner l’appel que Dieu lui adresse. Elle découvrira ce qui fait le visage de la vie consacrée marianiste et sera heureuse d’y retrouver la façon dont Dieu la rejoint et dont elle peut rejoindre Dieu.

Le formateur, médiateur entre la communauté et la personne en formation se doit d’être fidèle à ce que Dieu fait dans la personne qu’il accompagne.

Fidélité à l’Esprit à l’œuvre dans la personne en formation

Une conviction profonde habite l’intelligence et le cœur du formateur: toute vie humaine est vocation, c’est-à-dire réponse à la demande de Dieu de partager la vie de la Trinité, du Dieu tout amour. Il sait que la personne découvrira qui elle est en répondant à cet appel.

Ce que Dieu a dit à Jérémie, il continue de le dire en effet à chacun :  « Avant de te former au ventre maternel, je t’ai connu : avant que tu sois sorti du sein, je t’ai consacré. » Jer.1,5

Etre quelqu’un, c’est donc répondre à celui qui convoque à la vie : « Samuel ! Samuel ! » dit Dieu et Samuel répond « parle, Seigneur, ton serviteur écoute. »

Je citerai ici le Père T. Radcliffe, à propos de la vocation religieuse : « L’identité consiste à faire des choix. Le choix consiste à répondre à cette voix qui appelle à la vie. L’identité est un don et l’histoire de ma vie est faite de tous les choix que je fais d’accepter ou de refuser ce don. Paul écrit aux Corinthiens : « Il est fidèle, le Dieu qui vous a appelés à la communion de son Fils Jésus-Christ, notre Seigneur » (I Cor. 1,9). Ce que je voudrais vous suggérer c’est que la vie religieuse est une manière particulière et radicale de dire oui à cet appel. D’une manière très forte et nue, elle met en évidence la texture de toute vie humaine qui est réponse à un appel. Dans notre bizarre manière de vivre, nous explicitons le drame de toute recherche humaine d’identité, car tout être humain essaie de capter l’écho de la voix de Dieu l’appelant par son nom. » (Que votre joie soit parfaite p.126-127)

Il est capital de partir de cette conviction que l’Esprit est à l’œuvre en celui, celle qui est venu(e) frapper à la porte du noviciat. Cette personne est d’abord et avant tout un enfant de Dieu, un enfant de Marie. La personne a reconnu la voix ce Celui qui l’appelle et a décidé de se mettre en route.

L’Esprit Saint a déjà déposé des germes en elle, il existe une certaine relation entre elle et Dieu et la Vierge Marie, autrement la personne ne serait pas là. Il s’agit d’y être attentif, de seconder la grâce, le don de l’Esprit et c’est là que Marie a beaucoup à nous enseigner.

En acceptant d’être la mère de Jésus, elle a reçu, comme toute mère, la mission de prendre soin de son Fils, de le former et de le conduire à la stature de l’homme adulte qui assume ses responsabilités, sa mission.

Elle a donc, avec Joseph, éduqué Jésus, lui a appris à prier, à regarder, (quand Jésus parle du levain qu’une femme met dans la pâte, quand il ressuscite le fils de la veuve de Naïm, quand il contemple les lys des champs, les oiseaux du ciel…à qui pense-t-il ?

C’est la mère qui ouvre à l’émerveillement, à la contemplation des merveilles de la création, à l’action de grâce). Marie l’a accompagné, a partagé sa vie pendant trente ans et lorsqu’il commence sa vie publique, n’est-ce pas elle encore qui le lance dans la mission, l’invitant à sortir les époux de Cana de l’embarras, en faisant quelque chose pour eux ?

Et les rôles vont s’inverser : au début du récit, Marie est nommée en premier, à la fin c’est Jésus qui a pris la première place « et les disciples crurent en lui. » Et Marie va s’effacer, elle devient disciple, elle qui s’est déjà laissée enseigner par son Fils pendant les 30 années de la vie cachée

Relisons le texte de Cana

« Trois jours plus tard, il y avait un mariage à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi avait été invité au repas de noces avec ses disciples.(…) Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana en Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. Après cela, il descendit à Capharnaüm avec sa mère, ses frères et ses disciples, et ils y restèrent quelques jours. » Jn 2.1,11-12

Voilà le rôle du formateur : accompagner, seconder, encourager, rendre attentif aux appels de l’Esprit, aider à faire des choix, à grandir en liberté jusqu’à assumer pleinement la mission en tant que membre actif, membre à part entière et responsable de la Famille Marianiste, frère ou sœur.

C’est un rôle qui est à la fois paternel et maternel.

  • Rôle paternel en tant que le formateur a à faire connaître la Loi, la Règle de Vie, à la rappeler, à la faire adopter comme norme de vie qui rend libre et heureux.
  • Rôle maternel en tant qu’il participe de la mission de Marie et s’inspire de ses attitudes. Marianistes, notre charisme ne nous engage-t-il pas « à témoigner d’une manière mariale de vivre d’agir et de servir» ? (Doc. Cap. 2002 n°47)

Chaque matin, en disant notre acte de consécration à Marie nous nous engageons à ce que notre dévouement prolonge sur terre sa charité maternelle c’est-à-dire sa présence féminine et aimante. (le P. Chaminade parle du sein de la tendresse maternelle de Marie, Adèle du giron de Marie)

C’est avec la part de féminité propre à chacun (différente selon qu’on est homme ou femme) que nous avons à accueillir la vie, à y être attentifs, à l’accompagner.

Faire attention à la personne, lui reconnaître sa valeur et l’aider à prendre sa place dans la communauté, dans la Famille…

Lorsque des moments plus difficiles se présenteront, le formateur se souviendra que pour vivre et donner la vie il faut renoncer et mourir à tout ce qui empêche que la vie se développe.

Dans la contemplation du mystère pascal, uni à Marie, debout dans la foi et l’espérance, le formateur puisera la force de continuer la mission.

Uni à Marie, femme de l’écoute de la Parole, le formateur apprend à accueillir ce qui se vit, à le confronter à la Parole et à agir en fonction de la lumière reçue de cette Parole. Vivre sa mission dans la présence de Marie ouvre à la sollicitude pour chacun, enseigne à se mettre au service de la personne en formation et de la communauté.

La présence de Marie rassure, permet de tout garder dans son cœur en attendant l’heure du Seigneur et de compter sur le don de l’Esprit qui réserve toujours des surprises.

Par sa façon d’être, d’agir, de parler, le formateur est appelé à manifester un amour infiniment patient, miséricordieux, exigeant aussi qui ne se lasse jamais d’appeler, d’attendre et qui est toujours prêt à ouvrir les bras pour recevoir celui qui revient.

A travers le formateur Marie engendre et éduque à la vie marianiste celui, celle qui a été appelée à cette vie par son Fils. Cela suppose donc de la part du formateur une grande disponibilité à ce que vit la personne et une grande intimité avec Marie pour reconnaître et discerner l’œuvre de l’Esprit.

En vivant cette double fidélité à la mission confiée par la Congrégation, la Société de Marie, et à l’action de l’Esprit dans la personne en formation, le formateur remplit la mission qui lui a été confiée.

Il compte sur la communauté de formation qui partage sa mission et sait rendre compte du chemin parcouru en dialogue avec celui, celle qui l’a appelé à cette mission.

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