Vivre en Eglise à la manière de Marie

J’avais donné à cette intervention un premier titre: «Construire une Eglise mariale», mais j’en ai finalement choisi un second qui évite les ambiguïtés du premier: «Vivre en Eglise à la manière de Marie».

Introduction

Mon introduction sera un peu longue et comportera trois points:

  • Au cœur du mystère de l’Eglise.
  • Une Eglise mariale: qu’est-ce que cela signifie?
  • En fidélité au charisme missionnaire du Père Chaminade.

On entend parler parfois de style marial d’Eglise, on nous invite à construire une « Eglise mariale« . Ces expressions demandent à être précisées. Voici ce qu’écrit à ce sujet le Père Cortés, supérieur général de la société de Marie, dans une circulaire adressée à ses frères, et sur laquelle je reviendrai tout à l’heure:

«Dimension mariale de l’Eglise », «style marial d’Eglise», «Eglise mariale», «modèle marial d’Eglise» sont des expressions plus ou moins heureuses utilisées pour distinguer le ’principe pétrinien,’ fondement de sa structure, du ‘principe marial,’ fondement de son être d’épouse du Christ et de Mère…L’Eglise est une, pétrinienne et mariale en même temps… ».

D’emblée, nous sommes situés face au mystère de l’Eglise:

L’Eglise, née de l’événement de Pâques et de la Pentecôte, est ‘pétrinienne’, c’est –à dire bâtie sur Pierre, selon la parole de Jésus : « Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise« . Elle est envoyée dans le monde, en témoin de la présence du Ressuscité qui ne cesse de venir à la rencontre des hommes, elle est porteuse d’une Bonne nouvelle qui agit à la manière d’un ferment. Sa mission est de vivre de cette présence et de la faire découvrir à tous.

«Elle est la première appelée à se laisser saisir par l’élan de la foi et à vivre de la vie éternelle donnée par Dieu au milieu des conditionnements de l’histoire, à consentir que le temps d’aujourd’hui soit le temps de notre foi» (Mgr Dagens, L’Eglise en France, libre et présente).

En quoi peut-on dire que l’Eglise est mariale ou est appelée à le devenir?

Il est juste de dire que l’Eglise est ‘mariale’ au sens où Marie reste le modèle de sa foi, de son Oui au projet de Dieu.

« L’Eglise a toujours vu en Marie l’icône de son identité et de sa mission propres. Les évangiles, surtout ceux de Luc et de Jean, en présentant Marie comme « la Mère du Seigneur, la Femme, la Mère du disciple bien-aimé », montrent clairement qu’elle est le miroir où l’Eglise voit le reflet du mystère qui l’habite et le rôle qui lui revient dans le plan de Dieu. …L’Eglise est mariale dans sonêtre le plus profond et dans sa mission ». (Père Manuel Cortés p. 70)

D’où vient cette expression d’Eglise mariale?

L’expression ne vient pas du Père Cortés mais du pape Jean Paul II dans la lettre apostolique ‘Mulieris dignitatem’ datée du 15 août 1988.

« Le Concile Vatican II, en confirmant l’enseignement de toute la tradition, a rappelé que dans la hiérarchie de la sainteté, c’est justement la Femme, Marie de Nazareth qui est la figure de l’Eglise. Elle nous précède tous sur la voie de la sainteté ; en sa personne ‘l’Eglise atteint déjà à la perfection qui la fait sans tache ni ride ».
En ce sens, on peut dire que l’Eglise est mariale en même temps qu’apostolique et pétrinienne». (Mulieris Dignitatem, n°27)

« Je voudrais plaider pour une Eglise mariale écrivait le Père François Marc, un religieux mariste décédé en 1996. Non pas une Eglise qui multiplie les processions ou les bénédictions de statues géantes…Une Eglise qui vit l’Evangile à la manière de Marie ».

Pour aller plus loin, je me réfère aux deux circulaires du Père Cortés :
Dans « le Christ avec Marie » parue en mars 2007 ; « En mission avec Marie » parue en mars 2008.
Certes, elles sont adressées aux membres de la société de Marie, mais tous les membres de la famille marianiste peuvent y trouver la nourriture de leur vie spirituelle et apostolique à l’école de Chaminade. Au cours de l’année, les articles de VFM, appuyés sur la pensée du Père Cortés, pourront nourrir notre réflexion personnelle et en fraternité.

Notre fondateur, le Père Chaminade, était habité d’un grand zèle missionnaire.
Mais le zèle missionnaire caractérise toute vie chrétienne authentique.

Ce qui singularise l’être missionnaire du Fondateur, c’est son inspiration mariale. Le propre de son charisme est la manière dont il comprend Marie et en vit, à partir de la mission et pour la mission. Son zèle l’amène à contempler Marie du point de vue de sa participation à l’œuvre rédemptrice du Fils, de son rôle dans l’histoire du salut.

Le Père Cortés poursuit: « Selon l’affirmation du dernier chapitre général, aujourd’hui comme hier, ‘nous avons la conviction que le Seigneur nous appelle encore à faire contribuer notre charisme marianiste à la réalisation de la dimension mariale de l’Eglise présente dans le monde’, à laquelle elle apporte son « style marial » propre« .
« L’Eglise qui pérégrine en ce monde aura toujours en Marie son horizon et son point de référence: l’étoile qui éclaire son chemin et l’aide à garder le cap, la toute sainte dont la présence est un appel constant à la purification et à la sainteté». (Père Cortés. Dans le Christ avec Marie, p. 75, http://marianist.org/PDFs/fr/circulars/MC-Circular1- Fr.pdf, p. 11)

Je vous propose maintenant trois manières de nous mettre nous-mêmes à l’école de Marie et de participer ainsi à la croissance d’une Eglise qui soit un peu plus à l’image de Marie, notre Mère et éducatrice dans la foi:

  1. A l’école de Marie : écouter, accueillir et mettre en pratique la Parole de Dieu et entrer par là dans la béatitude de « celle qui a cru aux paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »
  2. A l’école de Marie, être attentifs aux besoins des autres, devenir serviteurs de la vie, conduire les hommes au Christ en étant éducateurs de la foi.
  3. A l’école de Marie, aller jusqu’au bout de l’amour, jusqu’à la croix, tenir bon dans l’espérance et s’en remettre à la fidélité de Dieu.

A l’école de Marie, écouter, accueillir et mettre en pratique la parole de Dieu et entrer dans la béatitude de celle qui a cru

Contemplons Marie dans le récit de l’Annonciation. Imaginons ce qu’a pu être son écoute, communions à l’attente du salut de Dieu qui habitait son cœur et sa prière.

« Place-toi devant la Vierge Marie dans l’attitude qu’elle avait à l’Annonciation. Elle est là, simplement, sans artifice, sans détour, dans la vérité de son être reçu de Dieu, se laissant faire et aimer par Lui.. En la contemplant longuement, tu deviens semblable à elle: une terre disponible, un cœur pauvre, prêt à être envahi par Dieu… Comme toi, elle a faim et soif de lumière, d’amour et de bonheur, mais elle refuse de se rassasier dans l’éphémère et la vanité… Une fois qu’elle a reconnu l’appel de Dieu, elle ne fait plus aucune réserve et se livre à lui, elle lui fait totalement confiance dans la situation présente ». (Jean Lafrance, Prie ton Père dans le secret.)

« A l’Annonciation, Dieu demande le ‘Oui ‘ de Marie pour donner un corps humain au Sauveur, manifestant ainsi son dessein de faire advenir la rédemption non pas du dehors de l’humanité, mais en elle et avec elle. Ce ‘oui’, Dieu continue à le réclamer au long de l’histoire. En lui se fonde l’Eglise ». (Père Cortés p. 70, http://marianist.org/PDFs/fr/circulars/MCCircular2-Fr, p. 5)

Sommes-nous conscients que ce oui nous est demandé à nous aussi?
Ce oui de la foi confiante qui permet au Seigneur de faire jaillir le salut au sein même de notre humanité?

L’Eglise mariale se met comme Marie à l’écoute de la Parole, celle qui nous vient à travers l’Ecriture mais aussi celle qui nous rejoint à travers les événements. L’Eglise catholique vient de vivre un synode consacré à la Parole de Dieu. Ce Synode nous a rappelé l’invitation du Seigneur, telle que le concile Vatican II la formule dans la constitution Dei Verbum, n° 2:

« Dieu qui est invisible s’adresse aux hommes comme à des amis et converse avec eux pour les inviter à entrer en communion avec lui et les recevoir en cette communion ».

Construire une Eglise mariale, ne serait-ce pas accueillir l’invitation à ouvrir le livre des Ecritures, seul et en fraternité, à prendre les moyens pour que cette «écoute de la Parole soit une rencontre vitale, permettant de puiser dans le texte biblique la Parole vivante qui interpelle, qui oriente, qui façonne l’existence? » (Jean Paul II. Lettre apostolique Novo millennio inneunte, n° 39.)

Le 14 juin dernier le diocèse de Créteil a vécu un grand rassemblement au cours duquel a été promulgué le projet catéchétique diocésain. En secteur, le matin, nous avons été invités à mettre la Parole en actes et les membres de la fraternité Siloé ont animé des temps de lectio divina. Au cours de son homélie, Mgr Santier a invité à placer la parole de Dieu au cœur de toutes nos rencontres:

« Pas de réunion entre chrétiens sans mettre au cœur la parole de Dieu et la prière, l’écoute du Christ ressuscité. Les conseils paroissiaux, tous les services diocésains, les mouvements ne sont pas d’abord des lieux d’organisation mais des lieux où doit retentir la Parole (c’est le sens du mot catéchèse), des lieux de partage, de relecture des événements de notre vie à la lumière de la Parole ».

Construire une Eglise mariale, c’est aussi prendre le temps de la relecture pour entendre ce qui nous est dit à travers les événements, les rencontres, percevoir de quelle manière le Seigneur vient à nous. A l’image de Marie dont Luc nous dit «qu’elle retenait tous ces événements en en cherchant le sens» (Luc 2,19). Cette relecture, nous pouvons la faire pour nous-mêmes et en fraternité, particulièrement lorsque des événements ébranlent nos certitudes et notre foi mettent à l’épreuve.

L’Eglise mariale, comme Marie, trouve son bonheur dans l’accueil de la Parole

Telle est la première des béatitudes que l’on trouve tout au début de l’Evangile selon St Luc et elle jaillit sur les lèvres d’Elisabeth: « Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur ». Béatitude reprise par Jésus en personne au chapitre 11 de St Luc:
« Comme Jésus était en train de parler, une femme éleva la voix au milieu de la foule pour lui dire: ’Heureuse la femme qui t’a porté dans ses entrailles et qui t’a nourri de son lait!’ Alors Jésus lui déclara: «Heureux plutôt ceux qui entendent la parole de Dieu et qui la gardent! »

L’Eglise mariale met la Parole en pratique et entre ainsi dans l’intimité du Christ

« On lui annonça: ta mère et tes frères se tiennent dehors, ils veulent te voir. Il leur répondit: « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique » Luc 8, 19-21. En Matthieu 12, 46-50, l’évangéliste donne une réponse encore plus explicite: « Quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, c’est lui mon frère, ma sœur, ma mère ».

Vous connaissez sans doute la belle méditation que Maurice Zundel fait de ses paroles:
« Il n’y a peut-être pas de parole dans l’Evangile plus émouvante que celle-ci: Celui qui fait la volonté de Dieu est mon frère et ma sœur et ma mère. Il s’agit donc d’être le berceau de Jésus, de lui donner une humanité de surcroît, de le laisser-en nous-envahir tout notre être pour qu’il soit une présence actuelle dans l’histoire d’aujourd’hui. Si nous cherchons une aventure, en voilà une à notre taille et qui sollicite sans cesse notre amour… Pour que Dieu soit une présence effective aux hommes d’aujourd’hui, il faut que nous taillons un berceau tout neuf à chaque battement de notre cœur.. Si chacun de nous se consacre à cette divine maternité, si chacun de nous comprend qu’il a à devenir le berceau de Dieu, alors le mystère de la Vierge sera pour nous un mystère brûlant d’actualité et nous comprendrons qu’aujourd’hui, chaque jour, à chaque
minute, à chaque battement de notre cœur, le Verbe, à travers nous, veut se faire chair pour habiter parmi nous ». (Maurice Zundel. Sermons, Londres 1964).

2. A l’école de Marie, être attentifs aux besoins des autres, devenir serviteurs de la vie, conduire les hommes au Christ.

Un texte biblique cher aux disciples de Chaminade va nourrir notre médiation au cours de cette année : celui des noces de Cana. « Or, le troisième jour il y eut une noce à Cana de Galilée et la mère de Jésus était là. Jésus lui aussi fut invité à la noce ainsi que ses disciples »

N’est-il pas surprenant de voir Marie présentée à part ? Elle est là avant Jésus et ses disciples.
« Elle fait partie de la noce et sa présence précède celle de Jésus; une fois que Jésus aura manifesté sa gloire et que ses disciples auront cru en lui, elle les rejoindra. Cette présence prévenante situe Marie à la frontière du vieux et du neuf, entre l’humanité en manque et la surabondance de la grâce offerte dans le Christ. Elle doit être un trait de la présence de l’Eglise dans le monde. Il nous faut demeurer dans l’Eglise pour que, avec et comme Marie, elle ouvre de l’intérieur les portes au rédempteur et travers la frontière de la foi…Etre là, à l’endroit où le monde est le plus éloigné de la foi, est donc l’un des enjeux de la mission » (Père Cortés, p. 79, http://marianist.org/PDFs/fr/circulars/MCCircular2-Fr.pdf, p.11).

Bâtir aujourd’hui une Eglise ‘mariale’, ce sera peut-être à certaines heures rester fidèles, ne pas déserter même lorsqu’on a mal ou que l’on est désorienté mais persévérer pour ouvrir les portes de l’intérieur.

Les tempêtes essuyées au cours des mois passés ont amené certains à s’éloigner. De quelle manière avons-nous réagi nous-mêmes?

Marie dit à son fils:« Ils n’ont plus de vin. » Elle manifeste sa délicatesse et la qualité de son attention. Mais elle nous invite à aller au-delà du manque de vin, ce vin qui est signe de joie et de fête. Ce vin annonce le festin messianique auquel le Seigneur Dieu de l’univers invitera tous les peuples, sur sa montagne (Isaïe 25, 6-8), il est symbole du bonheur définitif promis à l’humanité. C’est ce bonheur-là que Marie aspire à voir naître dans le monde, elle l’attend de son fils avec confiance. En s’adressant à lui, elle prie pour qu’advienne son heure et fait confiance.

Je cite le Père Cortés:
« Dans le banquet de notre monde, ces manques sont évidents et abondants. Il n’est pas nécessaire d’analyses profondes pour prendre conscience que notre humanité a besoin de tous ces signes du Royaume qui arrivent avec la venue du Fils de Dieu dans le monde: paix, justice, fraternité, pardon, réconciliation, solidarité, respect de la vie et de la dignité de toute personne humaine…, en un mot l’amour qui provient du Père. L’Eglise présente dans le monde, est nécessairement attentive à ces manques ; elle se sent concernée comme Marie l’a été. Etant au service du Royaume pour l’humanité, l’humanité compte pour elle » (Père Cortés, p. 84, http://marianist.org/PDFs/fr/circulars/MCCircular2-Fr.pdf, p. 14.).

L’exemple de Marie nous invite à être attentifs aux attentes profondes qui habitent les personnes que nous rencontrons au quotidien, à vivre ‘cette évangélisation ordinaire’ qui passe par notre propre existence, lorsque nous acceptons de croire que Jésus nous précède en Galilée, que nous avons à découvrir et à révéler sa présence.

Mgr Claverie, l’évêque d’Oran, assassiné en 1996, a prêché plusieurs fois une retraite sur Marie. Je le cite:
« Avec Marie, chaque geste d’amour et chaque acte de confiance est une victoire, une victoire sur la mort, sur le découragement, sur le désespoir. C’est un monde nouveau qui paraît dans l’obscurité: pour un petit acte d’amour, pour un petit acte de confiance, un monde nouveau naît et grandit. Ce monde nouveau est le Royaume de Dieu et le Corps du Christ. Le Royaume de Dieu est fait de ces petites choses, transformées par la puissance de l’Esprit, ces petits gestes de service, ces petits gestes d’accueil, de compréhension, de confiance. Là où la parole d’amour de Dieu est reçue et vécue, c’est son règne qui vient. Ce règne n’a pas de frontières visibles, il n’est
pas l’Eglise, il est beaucoup plus large que l’Eglise ». (P. Claverie, Marie la vivante, p. 210).

3. A l’école de Marie, aller jusqu’au bout de l’amour, jusqu’à la croix et tenir bon dans l’espérance et s’en remettre à la fidélité de Dieu

L’Evangile de Jean ne nous parle de Marie que deux fois : à Cana et au Calvaire, deux moments qui encadrent tout le ministère de Jésus.
« Près de la croix de Jésus se tenaient debout sa mère, la sœur de sa mère, Marie, femme de Cleophas et Marie de Magdala. Voyant sa mère et près d’elle le disciple qu’il aimait, Jésus dit à sa mère: « Femme, voici ton fils ». Il dit ensuite au disciple: « Voici ta mère. » Et depuis cette heure le disciple la prit chez lui ». Jean 19,25-27

Qui de nous peut dire que sa vie n’est pas traversée à un moment ou à un autre par la souffrance, l’épreuve qui remet en question le sens même de ce qu’il a entrepris? Ne ressentons-nous pas avec acuité la grande détresse de notre monde ? Elle nous atteint par les medias mais elle est aussi présente dans nos rues, nos quartiers… Il suffit d’ouvrir les yeux, d’être attentifs, de regarder autour de nous. Traverser l’épreuve, se faire proche de celui qui est dans la détresse, s’engager aux côtés des plus petits pour que justice lui soit rendue, l’église mariale le fait de mille manières mais jamais elle ne peut dire que sa tâche est terminée.

Et nous, aux côtés de qui nous tenons-nous?

« L’Eglise mariale se tient au pied de la croix. Elle ne se réfugie pas dans une forteresse ou dans une chapelle ou dans un silence prudent quand des hommes sont écrasés. Elle est exposée, dans ses actes comme dans ses paroles. Avec un humble courage, elle se tient aux côtés des plus petits » (François Marc, déjà cité).

L’église mariale se sait accompagnée de Marie lorsqu’il lui faut traverser le désert, affronter la persécution, les moqueries. Elle reste debout dans l’espérance.
Ecoutons encore le Père François Marc: « Nous sommes dans l’intervalle, dans le temps de l’histoire humaine. Et c’est une histoire douloureuse. Pourtant, tous les soirs à la fin des Vêpres l’Eglise chante le Magnificat. Car l’Eglise sait où sa joie demeure. Et voici: Dieu n’a pas trouvé inhabitables les plaies du monde, la violence du monde, la méchanceté du monde. C’est là qu’il nous a rejoints. Et sur la croix, nous avons vu la ‘miséricorde’, le cœur ouvert de notre Dieu».

Nous pouvons prendre à notre compte ce passage du texte du chapitre général des sœurs marianistes en 2002:

«Femmes d’espérance, de l’espérance de la Pâque, nous pressentons que quelque chose de neuf est en train de naître, au prix d’une certaine mort. Avec Marie, première disciple du Ressuscité, la femme qui sut espérer et vivre le Mystère dans les ténèbres, nous nous sentons appelées à nous tenir debout près de la croix, sûres que le Seigneur est avec nous».

Je n’ai fait qu’effleurer certains aspects du mystère de l’Eglise mariale, mais nous aurons toute l’année pour aller plus avant et poser sur l’Eglise, sur Marie et sur la mission qui est nôtre au sein de l’Eglise et du monde un regard renouvelé.

Je vous propose de terminer par la prière qui clôturait notre chapitre de 2007.

Notre Dame de l’Annonciation,
avec toi nous disons merci pour la parole reçue chaque jour comme la manne au désert.
Fais grandir en nos cœurs le goût de la Parole de Dieu.
Que cette Parole transforme notre vie et celle de nos communautés, de nos fraternités.

Notre Dame de Cana, fais grandir notre désir de voir Jésus reconnu, accueilli dans le monde d’aujourd’hui.
Ouvre nos yeux et nos oreilles pour percevoir les besoins de nos frères.
Fais de nous des hommes et des femmes de foi, les pieds bien ancrés dans la réalité, heureux de porter le vin de la vraie joie à ceux que le Seigneur met sur notre route, capables d’inventer de nouveaux chemins pour l’Evangile.
Apprends-nous à aimer l’Eglise dans laquelle Jésus nous rassemble, qu’il comble de son Esprit et qu’il envoie jusqu’au bout du monde.

Notre Dame debout au pied de la croix aide-nous à garder la foi, à tenir dans les épreuves, à garder et  à semer l’espérance en tout temps parce que nous sommes sûres de la victoire de la vie sur la mort.

Notre Dame du Magnificat, associe-nous à ton chant,
Montre-nous que le Seigneur fait pour nous des merveilles,
Fais-nous voir comment son amour est sans faille pour tous ses enfants. Aide-nous à découvrir qu’il ne cesse d’élever les pauvres renversant les puissants du socle de leur pouvoir, que par lui les affamés sont rassasiés
et que les riches repartent les mains vides.

Redis-nous que Dieu est fidèle et qu’en lui seul nous pouvons mettre notre confiance.

Marie continue d’être la servante du Seigneur en nous guidant vers son amour.

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