La mission maternelle de Marie et l’amour trinitaire

Rachetée d’une manière très sublime en considération des mérites de son Fils et unie à lui par un lien étroit et indissoluble, elle est revêtue de la fonction et de la dignité suprême de Mère du Fils de Dieu. Aussi est-elle la fille préférée du Père et le temple de l’Esprit Saint. (L.G. 53)

Marie lorsque je te regarde, je m’émerveille de voir quelle relation profonde tu as vécue avec chacune des personnes de la Trinité. Le Père s’est penché sur toi, une humble jeune fille de Galilée, une fille d’Israël qui aime à bénir le Dieu des pères pour ses merveilles du lever du soleil à son coucher. Et voici que les temps étant accomplis, le Père est venu frapper à la porte de ton cœur.

Il est resté en attente de ce « oui » si merveilleux qui a permis à son Fils, le Fils de Dieu, par l’action de l’Esprit d’amour, de prendre chair en toi. Et Dieu s’est fait homme. Et toi, tu ne comprends pas le mystère mais tu y adhères de tout ton être, gardant toutes ces merveilles qui te dépassent en ton cœur, les pesant, les méditant jour après jour.

Comme il a reposé sur l’arche d’alliance, l’Esprit est venu sur toi, il t’a couverte de son ombre et tu adores le mystère qui te dépasse. Mais aussitôt ce même Esprit te pousse à partir en hâte au service de ta vieille cousine : rencontre merveilleuse. Elisabeth prophétise et te conforte dans la foi et toi, sous l’action de ce même Esprit tu laisses éclater ta joie, celle de l’humanité. Ce Dieu, Père, Fils, Esprit, il est le Seigneur, le Sauveur, Il s’est penché sur toi. Il a fait pour toi des merveilles. Tu lui rends grâce et tu te donnes à Lui sans compter.

Et toute ta vie, Marie, dans la foi, une foi vive même dans les obscurités du chemin, tu vas accompagner le Fils, lui apprenant à prier le Père, à l’aimer et à aimer et servir ses frères.

Cette mission d’éducation que tu as si bien accomplie auprès du Fils, voici que le Fils du haut de la croix te la confie à l’égard de tous les membres de son corps. Alors même que Jésus remet son Esprit, tu remets ton Fils au Père dans un nouveau « oui » à sa volonté. Et l’Esprit te donne de demeurer ferme dans la foi et l’espérance. « Tout est accompli » ! Seule, tu es l’Eglise.

Marie, merci de nous apprendre à vivre une relation profonde avec le Père. Il est celui de qui nous recevons tout, à commencer par le don de la vie. Il est notre Père, celui qui nous a tant aimés qu’Il a envoyé son Fils pour nous dire son amour. Apprends-nous à reconnaître cet amour immense et à y croire profondément. Et pour cela, enseigne-nous, Marie, cette humilité qui nous tient dans la vérité de notre être et nous ouvre sans cesse au don de Dieu ; pas de véritable amour sans cette humilité qui nous fait reconnaître que sans Dieu nous ne sommes rien. Nous nous prenons si souvent pour Dieu dans notre manière de gérer le temps, ce que nous avons à penser, organiser, faire…Apprends-nous à faire tout ce que nous pouvons en nous tenant à la recherche et à l’écoute de ce que Dieu, le Père, désire et non de ce que nous voulons.

Marie, toi qui as expérimenté l’amour infini du Père et as eu en lui une confiance absolue, conduis-nous sur les chemins de la confiance et de l’abandon. Nous avons un Père qui nous aime tellement ! Quand bien même, notre péché nous semblerait impardonnable, obtiens-nous la grâce de faire retour, comme le prodigue, vers ce Père tout-puissant d’amour, toujours prêt à nous pardonner et à nous ouvrir à une vie nouvelle.

Merci, Marie de nous donner Jésus et de nous redire sans cesse comme tu l’as dit aux serviteurs de Cana : « quoiqu’il vous dise, faites-le ». Oui, Marie, tu tournes toujours notre regard vers Jésus. Tu ne nous retiens jamais pour toi. Comme tu aimes à nous voir aimer Jésus ! Ainsi tu aimes nous préparer à l’accueillir dans l’Eucharistie, mystère de la foi qui nous assure de sa présence.

Il prend chair alors en nous à la fois par sa parole et par son corps livré et peu à peu nous devenons un autre Jésus pour toi, pour nos frères. Tu nous dis comment le remercier, lui parler, lui dire que nous voulons l’aimer plus que tout. Marie, toi qui as chanté le Dieu qui relève les humbles, qui triomphe des orgueilleux, apprends-nous, comme Jésus l’a fait, à prendre place du côté des petits, des pauvres, des marginalisés, des malades, des pécheurs…Tu sais bien que, laissés à nos seules forces, nous en sommes incapables.

Comme les apôtres à qui Jésus venait d’annoncer sa passion et sa mort, nous recherchons instinctivement les meilleures places. Fais retentir en nos cœurs et en nos vies ce chant du magnificat de sorte qu’il devienne vie et puissance de transformation pour nous et pour les autres.

Merci, Marie de nous ouvrir à la grâce de l’Esprit. Tu as vécu, toi-même, dans ta chair la puissance de l’Esprit. Tu l’as laissé te conduire. Pleine de confiance en lui, tu as soutenu les apôtres dans la persévérance et la prière. Et l’Esprit est venu comme Jésus le leur avait promis. Au jour de Pentecôte, tu t’es émerveillée de voir la force nouvelle qui s’était emparée de Pierre.

Toute peur, tout respect humain avaient disparu, seule restait la Bonne Nouvelle à proclamer et, avec elle, l’invitation à la conversion et au baptême. Prie pour nous, Marie, que nous nous laissions constamment renouveler dans la grâce du baptême et de la confirmation. Que l’Esprit puisse faire de nous de nouveaux apôtres porteurs d’une Bonne nouvelle à partager aujourd’hui. C’est aussi sous l’action de l’Esprit que tu as laissé monter vers Dieu ton magnificat. Apprends-nous le silence du cœur qui, laissant place à l’Esprit d’amour, nous introduit dans la rencontre personnelle avec le Père et le Fils.

Demande aussi pour nous à ce même Esprit de nous rendre attentifs et sensibles aux besoins de tous ceux qui nous entourent comme Il l’a fait pour toi, de multiples fois mais en particulier pour les époux de Cana. Dans sa lumière, tu as vu les besoins et tu les as présentés, en toute confiance, à ton Fils bien-aimé. Les besoins sont immenses, nous passons si souvent à côté sans les voir.

Montre-nous comment nous laisser guider par l’Esprit pour reconnaître en chaque personne rencontrée un frère, une sœur à servir et à aimer. Fais-nous aimer pleinement cet Esprit par qui l’amour a été répandu en nos cœurs.

Oui, Marie, c’est une grande joie et un bonheur extraordinaire de savoir que tu es notre Mère et avec toutes les générations, celles du passé, celles d’aujourd’hui et celles de demain, nous voulons te déclarer bienheureuse, bienheureuse parce que tu as CRU, ESPERE et AIME dans une relation vivante avec chacune des personnes de la Trinité. « Que le Père, le Fils et le Saint Esprit soient glorifiés en tous lieux par l’Immaculée Vierge Marie ! »

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