Charles Biehler, marianiste

Introduction
Alors que les anglophones peuvent facilement découvrir la figure de Charles Biehler à travers la biographie rédigée, et publiée en 1997, par le Frère américain Herbert Janson, en revanche dans la sphère marianiste francophone, le savant religieux est quelque peu oublié. En effet, si les Marianistes francophones ont un accès direct à toute une littérature religieuse et historique marianiste conservée dans les volumes de L’Apôtre de Marie, reconnaissons-le, ces écrits sont quelque-peu oubliés et dorment dans les bibliothèques des Communautés de la Société de Marie (Marianistes).
Et pourtant, les biographies des frères marianistes rédigées après leur mort sont des trésors à (re)découvrir qui témoignent de la richesse spirituelle et missionnaire de la Société de Marie au travers des personnes qui incarnèrent cette congrégation religieuse aux XIXè et première-moitié du XXè siècles.

Ainsi en est-il de la biographie de Charles Biehler rédigée en 1907 par le père Jean Zinger. Certes le style littéraire est peut-être quelque peu daté ou onctueux, pour autant, il n’est ni hagiographique ni moralisateur. A travers ces lignes, se dévoile la vie d’un religieux authentique, brillant mathématicien en même temps qu’éducateur talentueux ; une vie dans laquelle les joies couronnèrent le travail avisé du fidèle serviteur, comme les peines s’accumulèrent in hac lacrimarum valle (« dans cette vallée de larmes », chant du Salve Regina) – rappelons ici que Charles Biehler fit tristement l’expérience de trois « exils » : perte par la France de son Alsace natale, deuils successifs dans sa famille, rejet par son pays du religieux qu’il fut. Mais il y a davantage : si la biographie de Charles Biehler s’inscrit, comme dit plus haut, dans un large pan de l’histoire de cette congrégation de religieux qu’est la Société de Marie (vie au Collège Stanislas, approbation définitive des Constitutions par le Siège apostolique, gestion de la crise anticongréganiste française…), sur un registre plus étendu, elle participe aux histoires spécialisées de l’éducation et des sciences de la deuxième moitié du XIXè s. (Collège Stanislas, histoire des classes préparatoires aux « Écoles de gouvernement », appelées plus tard « Grandes Écoles », vie universitaire et académique parisienne…) et plus encore, par élévation, cette notice se fond dans la première partie (1870-1914) de l’histoire générale de la IIIè République (défaite de 1870, début de la République, lois anticongréganistes…).
En reproduisant scrupuleusement le texte de J. Zinger, nous avons néanmoins voulu enrichir, contextualiser et illustrer son contenu par de nombreuses notes de bas de page. Nous souhaitons ainsi assister et éclairer le lecteur, espérant qu’il ne sera ni lassé ni perdu par le nombre important de commentaires ou par la longueur de certaines explications. Enfin, en épilogue de ce fascicule, nous avons ajouté trois autres témoignages qui, espérons-le, compléteront et illustreront la biographie de C. Biehler.

Nicolas Schelker.
Antony, juillet 2018.

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