Être des femmes et des hommes de prière

L’exemple de Mme de Trenquelléon

C’est auprès de sa mère, que toute jeune, Adèle découvre la prière. Un événement va la marquer à tout jamais. Madame de Batz de Trenquelléon vient d’arriver à Bragance, (Portugal) avec ses deux enfants.

Elle ne sait où aller, elle espère que son Mari qui est en Angleterre aura pu faire quelque chose. De fait elle trouve un message qu’elle s’empresse de lire.

Non, il n’a rien pu faire. Désemparée, elle se tourne vers le Seigneur, retrouve la paix et relit lentement la missive. S’étant précipitée, elle a mal lu. Le message est au contraire porteur d’une bonne nouvelle. Devant Adèle, elle prend alors la décision de ne jamais rien entreprendre sans d’abord invoquer l’Esprit Saint.

Un peu plus tard, quand la famille se trouvera à Saint Sébastien, Adèle accompagnera sa maman au carmel pour prier. C’est là que le Seigneur lui fera signe. De retour au château après l’exil, c’est encore sa maman qui, tous les soirs anime la prière de la maisonnée.

Adèle et la rencontre du Christ dans la prière

Ainsi grandit au cœur d’Adèle un amour fort pour le Christ qui l’aime et à l’amour duquel elle veut répondre de toutes ses forces en accomplissant tout ce qui lui plaît. Dès l’âge de 13 ans, pour suivre l’appel du Seigneur, Adèle met en pratique le règlement de vie spirituelle que lui a rédigé M. Ducourneau.

Il comporte, deux demi-heures d’oraison chaque jour, en plus d’autres pratiques spirituelles destinées à la préparer à sa vocation. A l’école de Sainte Thérèse, la prière devient « une conversation intime » avec son Seigneur.

Elle Le regarde, le contemple, l’adore, lui rend grâce pour tous les bienfaits qu’il ne cesse de lui accorder.

Elle découvre aussi que Celui qu’elle aime n’est pas connu, aimé, servi… L’amour appelant l’amour, Adèle cherche ce qu’elle pourrait faire. Elle se rappelle le spectacle de désolation qu’elle a vu en traversant les campagnes au retour de l’exil, églises abandonnées, statues mutilées…

De sa prière naîtront « la Petite Société », et plus tard les Filles de Marie.

La prière : source de force pour la mission

Pour Adèle, c’est dans la prière que la mission prend sa source. Elle en a fait l’expérience. Paraphrasant la lettre de saint Paul aux Corinthiens, elle invite à mettre toute sa «  confiance en Dieu, nous pouvons planter, arroser, mais Dieu seul peut donner l’accroissement. Trouvons notre force en Dieu dans l’oraison…Comptons beaucoup plus sur la grâce de Dieu que sur nos paroles.»  539.2

C’est bien dans le cœur à cœur avec son Seigneur qu’elle apprend à se défier d’elle-même pour qu’Il puisse agir en elle et à travers elle comme Il l’entend. Et auprès de Lui, elle trouve la nourriture, la lumière dont elle a besoin pour conduire les autres car, les saints le lui apprennent, « c’est dans l’oraison que sainte Thérèse, saint François d’Assise, etc, puisaient les lumières pour conduire leur cher troupeau.» 565.2

Il nous faut aller puiser à la source.

La prière : lieu d’apaisement

La prière est encore un lieu de repos dans l’agitation et, au milieu des activités multiples, il est bon de savoir s’arrêter pour faire le point, se rappeler pour qui et au nom de qui l’on se dépense. « Votre âme a besoin de ce repos, comme le corps d’une personne épuisée a besoin de lit. Vous serez plus propre aux affaires en sortant d’un moment de recueillement que lorsque vous avez la tête farcie d’affaires. » 608.4

Dans la prière, le Seigneur vient apaiser, lui qui « donne cette paix qui ne dépend ni des événements, ni de rien dans le monde. » 264.2

C’est pourquoi, « nous trouverons dans ce saint exercice, notre paix, notre force, notre consolation. » 466.2

Cependant il ne s’agit jamais de s’adonner à l’oraison pour les consolations qu’on peut y trouver, mais bien pour laisser la volonté de Dieu se manifester et devenir ainsi capable de la mettre en œuvre.

C’est ainsi qu’elle souhaite à une novice d’être « fille d’oraison et d’une véritable oraison, sans illusion, cherchant purement Dieu seul et non les consolations de Dieu, sa volonté toute simple, toute nue ! » 552.3

Prière et vie

Ce qui va nous aider à demeurer dans l’intimité du Seigneur, à vivre dans sa présence au long de la journée et à travers les activités diverses qui se présentent ce sera de nous habituer à « parler à Dieu » 151.4, de faire silence, d’aimer la solitude car « c’est là qu’on entend la voix du Bien-Aimé. » 184.4,

« c’est dans la solitude où Dieu parle au cœur ». 60.5

Au plus fort de la mission, elle invite au recueillement. « Tenons-nous plus recueillies, plus unies à Dieu dans nos actions. Faisons comme le bon Père (Chaminade) : une élévation avant de parler, et de répondre, cela modèrera l’empressement. » 565.2

On le voit, il s’agit de rester branché sur ce que Dieu veut réaliser à travers nous et, pour ce faire, nous avons à bannir tout ce qui peut brouiller l’image, empêcher la parole à dire, abîmer le geste à poser.

Habitée par la présence de Celui qui nous aime, ne cherchant que son bon plaisir, notre vie deviendra prière, et la prière se fera vie. En effet « tout peut, et tout devrait être prière pour un chrétien. Faisons tout pour Dieu et alors tout nous sera prière. » 277.4

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