12 septembre : fête du Saint Nom de Marie

Un peu d’histoire

Depuis 2002, la fête du saint Nom de Marie, qui avait disparu de calendrier liturgique y est de nouveau inscrite au 12 septembre, comme mémoire facultative.

D’où nous vient donc cette fête ? Les historiens nous apprennent qu’elle fut d’abord célébrée en Espagne, dans la ville de Cuenca, depuis l’année 1513. Elle fut étendue plus tard à toute l’Espagne puis instituée à Rome en 1683, par le Pape Innocent XI, en action de grâce pour la délivrance de Vienne assiégée par les Turcs.

Elle est donc liée à l’histoire de la Pologne et de l’Europe. En effet, un siècle après la victoire de Lépante (1571), les Turcs tentèrent à nouveau de passer en Europe occidentale mais par voie de terre. Le grand vizir, fort d’une armée de 300 000 hommes, avait le projet de s’emparer de Belgrade, Buda, Vienne et d’arriver à Rome.

En août 1683, le capucin italien Marco d’Aviano, grand aumônier des armées chrétiennes, réussit à convaincre le roi de Pologne, Jan Sobieski, de venir au secours de Vienne assiégée depuis le 14 juillet.

Vienne se confiait en l’intercession de la Vierge Marie et l’image de la Vierge était sur tous les étendards. Le Père Marco célébra la messe sur les hauteurs qui dominent la ville et prédit une victoire inouïe. « La bataille commença à l’aube du 11 septembre…et le soir l’étendard du grand vizir était aux mains de Jan Sobieski…Le lendemain il fit son entrée dans la ville et vint assister à la messe en l’église Notre dame de Lorette à laquelle il attribuait la victoire. »

Le saint Nom de Marie, fête patronale de l’Institut de Marie

Si le Père Chaminade a choisi cette fête comme fête patronale de la Société de Marie et des Filles de Marie, c’est, n’en doutons pas, parce qu’elle exprimait son inébranlable confiance en Marie. Lors d’une retraite donnée en 1827, il cite le psaume39 :

« Heureux l’homme qui met son espoir dans le Nom du Seigneur et qui ne tourne pas son regard vers les vanités et les folies qui trompent. » Et il commente ainsi : « Ce texte peut s’entendre de Marie aussi bien que de Dieu et en général les Saints Pères attribuent indistinctement à la Mère ce qui est dit du Fils, et cela par voie de communication. L’Eglise elle-même agit ainsi : c’est ainsi que Marie est dite : Spes nostra, vita nostra…Quelle confiance ne devons –nous pas avoir en Marie puisqu’elle est toue puissante !(non qu’elle peut tout d’elle-même mais parce qu’elle peu tout auprès de son Fils. Quelle confiance encore en pensant qu’elle est notre Mère et notre véritable, non seulement par adoption, en tant qu’elle nous a adoptés au pied de la croix, mais encore en tant qu’elle nous a enfantés par la grâce de son Fils… » (Ecrits marials II p 311)

Nous le savons, le nom renvoie au mystère de la personne elle-même, à sa mission ; célébrer le nom de Marie, c’est venir à elle dans la confiance qu’on peut avoir pour celle qui nous a été donnée par Jésus lui-même. C’est reconnaître la mission qui lui a été confiée et y participer.

Il nous est donc bien permis de paraphraser le psaume en disant : Heureux celui qui met son espoir dans le nom de Marie !

Que nous dit la liturgie de ce jour ?

Elle nous invite d’abord à accueillir le don que Jésus mourant nous fait de sa propre mère : « Seigneur Notre Dieu, ton Fils, en mourant sur la croix, a voulu nous donner pour mère la mère qu’il s’était choisie, la Vierge Marie. Puisque nous cherchons un sûr abri dans sa protection, accorde-nous de trouver réconfort en invoquant son nom maternel. »

Elle demande pour nous les lumières de l’Esprit Saint : « Répands en nos cœurs la lumière de l’Esprit saint pour qu’à l’exemple de la Bienheureuse Marie toujours Vierge nous cherchions à rester unis à ton Fils, à vivre pour lui et à lui plaire en toute chose. » Le but est précisé : il s’agit de vivre unis au Christ, de chercher à lui plaire en tout, c’est – à dire à faire comme lui la volonté du Père.

Enfin, dans la prière après la communion, elle demande que sous la conduite et la protection de la Vierge Marie nous rejetions ce qui est indigne du nom de chrétien et que nous recherchions ce qui lui fait honneur »

Les textes liturgiques propres à la Société de Marie et aux Filles de Marie nous donneront la conclusion :

« Fidèles à ta promesse, Seigneur, tu nous libères du mal par ton Fils né de la femme : regarde cette famille qui met sa gloire à porter le nom de Marie et accorde-lui d’être associée à la victoire de Jésus le Christ, notre Seigneur qui règne pour les siècles des siècles. »

En cette année Chaminade, que ce soit notre prière d’abord pour les religieux marianistes qui ont gardé le Saint Nom de Marie* comme fête patronale, et pour toute la famille de Marie : laïcs et consacrés engagés dans la même mission, pour le service de l’Eglise.

*Le 14 juillet 1869, à la demande de Mère Marie Joseph de Casteras, 3ème supérieure générale, les Filles de Marie ont été autorisées à ajouter le terme « Immaculée » au nom de leur congrégation. Leur fête patronale est donc fixée au 8 décembre.

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