Lettres des élèves du collège – séminaire de Mussidan adressées à monsieur Dubois de Fosseux à Arras


Archives départementales du Pas-de-Calais
32 J 3/61 dossier 3 : Collège Saint-Charles de Mussidan
Les élèves de Mussidan les plus méritants étaient mis en relation avec Ferdinand Dubois de Fosseux par le biais de Louis-Xavier Chaminade et peut-être par Guillaume-Joseph. La correspondance qui en est résultée fut précieusement conservée par Dubois de Fosseux et se trouve aujourd’hui aux Archives départementales du Pas-de-Calais. Ces lettres sont classées par nom et par ordre alphabétique (sauf une, celle de Langouran de Saint-Domingue, classée par erreur à Saint-Domingue qui est son lieu de naissance). Les lettres étaient regroupées par l’expéditeur, et envoyées avec sa correspondance. Ce détail éclaire le fait que la date portée sur les lettres des Chaminade et de leurs élèves ne soit pas toujours de la main de leur auteur, mais ajoutée lors de leur réception.
Le dossier contient 43 lettres, émanant de 20 élèves, envoyées pendant l’année 1788 (sauf pour Bernard Daries dont la correspondance s’étale du 18 août 1787 au 8 avril 1789).
La première réponse des élèves à Dubois de Fosseux n’apporte généralement pas beaucoup de renseignements. Nous pouvons reconstituer une partie des questions qu’il posait élèves : leur nom, leur âge, s’ils avaient encore leurs parents, s’ils avaient des frères et soeurs et quelle était leur situation ainsi que celle de leurs parents, le lieu où ils habitaient avec un petit descriptif. Malheureusement, peu ont répondu à ces questions, ne nous permettant pas de dresser un tableau de leurs origines sociales et géographiques. Sans connaître leur prénom ni leur lieu de résidence, il est très difficile de pouvoir les relier à une famille et d’ébaucher leur notice biographique. Mes recherches ont été vaines pour la majorité d’entre eux.
Un des objectifs de Dubois de Fosseux était de mettre en relation les Mussidanais avec d’autres jeunes, en particulier ses enfants. Il avait trois fils : Antoine-Joseph-Marie, né le 10 février 1771 ; Benoît-Marie-Louis, né le 17 juillet 1777 et Joseph-Marie-Ghislain, né le 1er mars 1779 ; à plusieurs reprises, les jeunes gens font allusion à ces enfants ou à d’autres contacts comme les de La Vacquerie ou Benoît de Froideval.
Certains élèves expriment leur étonnement d’avoir été gratifiés d’une lettre venant de si loin et d’un personnage si important. Ils regrettent de n’avoir qu’à peine le temps d’y répondre parce que l’heure des vacances a sonné. Pourquoi cette précipitation et cet étonnement ? : « J’ai lu avec bien du plaisir, Monsieur, toutes les lettres que vous avez la bonté d’écrire à nos jeunes gens. J’ai pris à cet égard une liberté dont je vais avoir l’honneur de vous rendre compte. Vous n’en serez pas fâché, je l’espère, puisque vous verrez que j’ai interprété votre intention qui n’a d’autre but que le plus grand bien de ces jeunes gens. Ceux qui ont remporté les prix sont assez superbes de cet honneur, ceux qui n’en ont pas remporté sont au contraire humbles à faire compassion. Comme il n’y a point d’imprimeur dans notre ville, il ne nous a pas été permis de prolonger les compositions jusqu’à la fin de cette année. C’est un mois qu’ils auraient cru avoir les uns et les autres, pour se délasser. Vous devinez presque ce que j’ai fait : j’ai gardé ces lettres et les ai promises à ceux qui se distingueraient le plus pendant ce dernier mois. Ce sont de nouveaux prix qui ne leur font pas moins de plaisir que ceux qu’ils ont gagnés ou perdus. Les réponses à ces lettres ne seront, par conséquent, que bien tardives, mais aussi quel fruit qu’elles vont porter pendant tout ce mois d’août : il n’y en a pas tant dans toutes nos campagnes. (Louis-Xavier Chaminade à Dubois de Fosseux, le 1er août 1788).

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