Les Trois Offices – aspects historiques
Source des trois Offices
En 1815 paraît la troisième édition du Manuel du Serviteur de Marie, le livre de prière et de doctrine des Congréganistes de Bordeaux. (cf. Ecrits marials T I p 124-132).
Dans cette édition, la seconde partie de ce Manuel qui contient les « exercices particuliers aux Congréganistes », fut entièrement refondue.
Monsieur David Monier, secrétaire et ami du Père Chaminade, y publie une « introduction à l’état de Congréganiste » dont le 2° sujet de considération est intitulé : « En quoi l’objet du Congréganiste diffère-t-il des vues que suivent d’autres sociétés pieuses consacrées à Marie ? » (p XII-XVII de l’édition de 1815 ; p 205 de l’édition de 1828)
Et il affirme que la Congrégation mariale de Bordeaux se caractérise par trois avantages qu’elle offre à ses membres : la prière, les œuvres, l’instruction.
Dans ces trois éléments, nous saisissons à leur source les Trois Offices. Toute l’introduction à l’état de Congréganiste est écrite pour présenter ces trois activités.
L’auteur prévient encore le lecteur que « ce concert de prières, d’œuvres et d’instructions, tels qu’on vient de l’entrevoir, n’a pas été le fruit de combinaisons ; on l’aurait mal obtenu peut-être d’un plan concerté ». Il en voit l’origine dans « quelques réunions secrètes entre les chrétiens persécutés » durant la Révolution française. La Congrégation de Bordeaux a donc trouvé sa méthode dans les réunions du temps de la persécution. Elle les a développées ensuite selon cette triple ligne : la prière, les œuvres, l’instruction. (édition 1828 p 206-207)
La prière : ce sont les diverses prières vocales soit communes à tous les Congréganistes, soit propres à chaque classe. Il n’est pas question d’oraison mentale. (Ibidem p 208-209)
Les œuvres qui « sont en général celles d’un bon chrétien ». Comme Congréganistes, ils ont le « devoir de s’attacher plus spécialement à l’imitation des vertus de la Très Sainte Vierge, et aux actes qui peuvent propager ou relever son culte ». Et le texte précise que « le zèle pour… le culte » de Marie comprend nécessairement « le zèle pour la religion de son divin Fils » (ibidem p 209)
L’instruction est donnée dans la Congrégation, à chacun selon ce qui lui manque, avec des méthodes appropriées et dans une variété de réunions. (cf. ibidem p 206)
- Instruction sur les « saintes vérités de la religion »
- Instruction « sur les arts civils et industriels… suivant sa profession et ses talents ».
- Instruction concernant la « dextérité du corps, la facilité du caractère et les agréments de l’esprit », et tout cela dans une atmosphère de récréation. (ibidem p243)
Tel était – rapidement indiqué – les contenu des trois activités qui caractérisaient la Congrégation de Bordeaux. C’est l’union de ces trois éléments qui étaient caractéristiques de l’œuvre du Père Chaminade car elle voulait saisir et éduquer l’homme tout entier dans la triple relation de son être :
- à Dieu (la prière)
- aux autres (les œuvres)
- à soi-même (l’instruction)
et cela dans un dynamisme qui prenait constamment appui dans la qualité de Congréganiste, c’est-à-dire dans une « consécration à la sainte Mère de Jésus Christ ». (ibidem p205)
Mise en place des Trois Offices chez Les Filles de Marie
Il est clair que les fondations de Chaminade et Adèle de Trenquelléon se sont faites avec des Congréganistes : on parlait de « Congréganistes religieuses » à l’origine. Il est donc normal que ce qui faisait le dynamisme de la Congrégation passe dans l’Institut. Et ceci n’est pas une simple vue théorique et logique. A propos de « l’office de la mère d’instruction par rapport aux Congrégations », le Grand Institut affirme (art 160) : « Les Congrégations auront pour objet, ainsi que l’Institut ces trois fins : la prière, l’instruction et les œuvres. » Ainsi, l’Institut a hérité de la Congrégation cette triple finalité : la prière, les œuvres, l’instruction. A son tour de la transmettre aux Congrégations mariales qu’il va fonder.
Le rédacteur des deux textes, celui du Manuel et celui du Grand Institut est le même : Monsieur David Monier. De plus, les deux rédactions datent de la même époque : 1814-1815, qui marque une reprise à la fin d’une période où la Congrégation de Bordeaux avait été supprimée. (1809-1814)
Le Père Joseph Verrier, dans la Positio d’Adèle de Trenquelléon (p 156) fait remarquer le flottement dans les appellations de deux officières sur trois. Pour la « Mère d’Instruction » les titres n’ont pas varié : l’office la concernant avait trouvé du premier coup sa dénomination définitive. Pour les deux autres Mères, voici les variations :
- « Mère de l’oraison » est la dénomination ancienne
« Mère d’oraison » puis « Mère de zèle et d’oraison » et enfin « Mère de zèle ». - « Mère du travail et des bonnes œuvres » est ancien
« Mère du travail et des œuvres » ou « Mère du travail et des ateliers » se trouvent tous les deux dans le Grand Institut ainsi que l’appellation plus ordinaire « Mère du travail » (Positio p 156 et note 26)
A ce sujet, faut-il faire remarquer aussi la transformation importante intervenue entre la Congrégation mariale pour laquelle le Manuel ne présentait que le contenu des trois objets et le Grand Institut qui rattache tout à des personnes.
Les domaines sont devenus des responsabilités dont sont investies des personnes. Dans la vie religieuse marianiste, parler des Trois Offices, sans parler des Trois officières ou officiers (quel que soit le nom qu’on leur donne) est insuffisant. Les personnes, dans ce domaine, ont une grande importance et notre vie religieuse est plus personnalisée que ne l’était celle de la Congrégation.
Si les dénominations des personnes responsables ont changé, le contenu des Trois Offices a lui aussi varié durant les trois premiers mois de la fondation, c’est-à-dire entre le Grand Institut et le Petit Institut (cf. positio p 157-158). Cela se comprend car les frontières entre les divers offices ne sont et ne peuvent être nettement tracées. De cela, le rédacteur du Grand Institut était bien conscient : « Ce n’est pas que les trois moyens de remplir l’objet de l’Institut puissent être distincts dans chaque action ; le zèle, l’instruction, le travail s’y confondent souvent et presque toujours sont en concours ; mais l’un des trois y prédomine : c’est par là qu’on est parvenu à les classer et qu’on a pu les soumettre à des chefs distincts. » (art 43) Durcir les contours des Trois Offices serait donc contraire à leur nature ; la vie n’a pas de telles frontières.
Enfin, ce n’est que progressivement que la Mère d’instruction s’est située au second rang. L’ordre plus ancien était : « les mères d’oraison, des œuvres et d’instruction. » (cf. positio p 156-157)
Toutes ces fluctuations sont la preuve que la vie a eu son influence sur une méthode de formation et d’animation qui avait réussi dans la Congrégation mariale de Bordeaux. Une fois les mises au point faites, cette méthode fut adoptée et vécue dans l’Institut. Des Filles de Marie, elle passa tout naturellement dans la Société de Marie. Et l’Institut de Marie qui est une présentation schématique de notre Société en 1818, présente les Trois Offices comme « caractéristiques de l’Institut ». Ils « y sont destinés à soutenir le zèle, l’instruction et le travail. » Ici encore la « branche masculine » profite de l’expérience antérieure faite par les sœurs. (Texte de l’Institut de Marie dans Délas J.C. Histoire des Constitutions de la Société de Marie, Fribourg 1964, p 70 à 81)
Présentation du contenu primitif des trois offices
Une relecture des Règles anciennes des Frères va nous permettre maintenant de saisir les Trois Offices dans la vie primitive de nos Instituts.
Dans l’Institut de Marie (1818) il est précisé tout de suite après le rappel de « l’objet » ou de la triple fin de l’Institut, que les « enfants de Marie sont soumis à la direction d’un Supérieur chargé principalement d’activer dans l’objet (le domaine) moral et religieux les Trois Offices qui vont être établis et définis. » (Délas, o.c. p 70)
De là, le texte passe immédiatement à une description rapide du rôle de chacun des trois chefs d’office.
Le chef de zèle
« Le chef de zèle est chargé spécialement de provoquer à la perfection des conseils et pour cet effet d’enseigner et de faire pratiquer les vertus que l’on nomme de préparation et de consommation. Comme aussi de diriger l’épuration de l’âme nécessaire à ceux qui veulent parvenir aux plus hautes vertus. » (Délas, o.c. p 71)
Le chef de zèle, dans son action, doit « atteindre et travailler chacun des membres de l’Institut ». Son action est donc universelle et non catégorielle. Tous sont religieux et doivent le devenir toujours plus profondément. Le chef de zèle « a le devoir » de les y « exciter ». De plus, le chef de zèle a la responsabilité « des objets du culte… de signes extérieurs de la religion… des lieux claustraux et des religieux qui sont envoyés à l’extérieur pour quelque fonction que ce soit. »
En définitive, l’animation de la vie religieuse et cultuelle relève de sa responsabilité.
Le chef d’instruction
« Le chef d’instruction a pour emploi principalement de préparer chaque membre de l’Institut à exposer simplement aux gens du monde l’avantage et la nécessité d’une vie chrétienne. » (Délas, o.c. p71)
Il s’agit de préparer le religieux à son apostolat typique selon le vœu d’enseignement de la foi et des mœurs chrétiennes. Le chef d’instruction est donc avant tout responsable de la formation apostolique des religieux. Relève de lui aussi la formation professionnelle : « il a surtout en vue de former des instituteurs nouveaux pour les genres d’enseignement entrepris. » (Délas, o.c. p 71-72)
Et c’est ainsi que le chef d’instruction devient aussi, par vois de conséquence, une sorte de responsable des écoles dans « tout ce que l’autorisation civile et ecclésiastique permettrait selon l’ordre des classes qui seraient ouvertes. » L’avenir est déjà prévu dans ce texte de 1818. (Délas o.c. p72)
Enfin, le chef d’instruction a une responsabilité plus directe envers les laïcs afin de « réunir en Congrégations, sous les auspices de Marie, les diverses personnes en qui l’esprit de religion se réveille ou n’a pas été détruit dans le monde. » (Délas o.c. p 72)
Bref le chef d’instruction est :
- Le responsable de la formation de tous les religieux à l’apostolat selon le 5° vœu.
- Le responsable de la formation professionnelle des enseignants et donc de l’enseignement dispensé par la Société ou l’Institut.
- Le responsable de l’action apostolique qui se résumait en ce temps-là dans la formation de Congrégations mariales.
Le chef de travail
Ici, nous sommes loin de l’Econome actuel. Il faut se souvenir, pour comprendre, que le Chef de travail était appelé « chef des œuvres et des ateliers » c’est-à-dire responsable du travail manuel ou des œuvres de miséricorde corporelles. Alors on peut saisir la description qu’en donnait l’Institut de Marie de 1818. « Le chef de travail est chargé spécialement de mettre entre les travaux civils et le monde cette prudence qui est le troisième objet de l’Institut. » (Délas o.c. p 72)
Et d’après le contexte, le mot « travail » désigne le travail manuel, recommandé à tous, même aux prêtres : « tous devront embrasser le travail avec joie comme dette de charité, et tous auront à cœur d’y satisfaire sous ces trois rapports. » (Délas o.c. p 72)
Enfin le texte précise que « les œuvres corporelles de charité à exercer au nom de tous sont dans l’office du Chef de travail », car celui-ci demeure appelé par son office à disposer et activer certains genres de travaux qui puissent tourner au service et à l’utilité du prochain. » (Délas o.c. p 72)
Ce lien entre travail et charité était déjà souligné dans « l’Introduction à l’état de Congréganistes » : c’est la charité qui vivifie les œuvres et les rend saintes devant le Seigneur ». (Manuel du serviteur de Marie, édition 1828, p 210). Mais comme la charité doit animer toute la vie religieuse, le Fondateur apporte la précision suivante fort utile dans la pratique : « Les chefs de zèle et d’instruction, dont les œuvres de charité sont spirituelles, se concerteront avec le chef de travail, lorsque les œuvres de charité sont mi-parties. » (ibid.) Ainsi le chef de travail était directement concerné par tout ce qui touche au travail manuel et aux « œuvres corporelles de charité. »
Le (ou la) supérieur(e)
Présenter les Trois offices comporte nécessairement une description du rôle du supérieur. L’Institut de Marie en parle rapidement avant et après la présentation des trois offices.
Ainsi avons-nous pu entendre que le Supérieur est « chargé principalement d’activer… les trois offices. » (Délas o.c. p 70) Il est donc le stimulateur général, comme le cœur de tout ce dynamisme de charité qui, à travers l’action de trois offices, doit atteindre tous les religieux. Avec une autre image, on peut parler du supérieur comme de la tête qui unit et coordonne non seulement les responsabilités mais les personnes. Selon le Grand Institut, chaque chef d’office doit avoir en vue l’ensemble et agir « sous l’autorité et la dépendance de la supérieure en qui est l’unité des volontés et le principe de toute action. » (article 44)
Cette situation du supérieur n’est pas facile. Sur le plan de l’inspiration comme sur celui de l’organisation, il a un rôle discret mais central que l’Institut de Marie définit à la fin de la présentation des responsabilités des trois officiers :
« Le supérieur est le centre et le lien des trois offices, devant être, à lui seul, le zèle, l’instruction et l’âme du travail. » (Délas o.c. p 72)
Ainsi donc, de lui part le mouvement (« activer les trois offices ») ; il en est responsable en dernier ressort (« sous l’autorité et la dépendance de la Supérieure ») parce qu’il incarne « le principe de toute action » et en est à la fois « le centre et le lien ».
Impossible donc de présenter et de mettre en œuvre les trois offices sans celui ou celle qui en est l’âme. Ne s’agit-il pas d’un corps vivant, d’un organisme qui a besoin, pour vivre et se réaliser, d’une tête qui, à travers ces centres vitaux, peut atteindre tous les membres du corps et en recevoir toute la richesse ?
Évolution et réflexions
La vie transforme et adapte toute organisation. Ainsi en fut-il des trois offices même du temps des Fondateurs.
- Variation du contenu des offices
Dans les Constitutions de 1839, le contenu des trois offices a subi quelques changements imposés par le développement des communautés et de leurs œuvres. L’office de zèle se voit attribuer des les « œuvres de zèle » (articles 140 à 163), congrégations, retraites, premières communions retardées et éducation chrétienne grâce aux écoles ; tandis que l’office de travail (articles 260 à 323) évolue nettement vers l’économat tout en gardant la responsabilité du travail manuel avec référence explicite à « l’esprit de la Règle de St Benoît » (article 263).
- Elargissement spirituel des trois offices
Il reste clair, dans les Constitutions FMI de 1839, que « le zèle, l’instruction et le travail… constituent trois offices dont les attributions et les fonctions embrassent et développent tous les moyens de l’Institut » (article 15). Et tout le premier livre (des moyens de l’Institut), développe tout simplement les trois offices (articles 13 à 323). Mais la nouveauté ici consiste à rattacher explicitement ces « moyens humains » à « l’assistance de Dieu » et pour obtenir celle-ci, l’Institut compte « sur l’intercession de l’auguste Marie. C’est par elle qu’il entend que ses sujets soient formés et élevés, comme le divin modèle qu’il leur propose a été formé et élevé par les mains de cette bonne et parfaite Mère. » (article13). Les offices sont vus comme le moyens à travers lesquels la Vierge Marie veut nous former à la ressemblance avec Jésus. Les moyens sont ainsi orientés vers la fin chrétienne de l’Institut, la conformité au Christ (article 4).
- Relation entre les trois offices et les trois fins de l’Institut
Si l’on prend le contenu des trois offices tels qu’ils sont décrits dans l’Institut de Marie de 1818, il est indéniable qu’une certaine corrélation existe entre les trois offices et les trois fins : à la recherche de la sainteté corresponde le zèle ; à l’apostolat correspond l’instruction et aux relations avec le monde le travail.
- Relation entre les trois offices et la Règle de Saint Benoît
Des allusions claires (Grand Institut, article 186, 188, 189 ; Institut de Marie (Délas o.c. p 72) ; Constitutions de 1839, article 263 signalent également la relation entre l’office de travail et la Règle de St Benoît, adoptée par les Fondateurs de nos deux Instituts religieux. A partir de cette rencontre claire et grâce à d’autres allusions du Père Chaminade, (notes autographes sur les Constitutions, cf. E.F. I n°28 p 37-38), on peut établir un certain parallèle entre le « ora et labora » de Saint Benoît et les trois offices chaminadiens. A la prière correspond l’office de zèle, d’oraison. Le travail bénédictin, comme celui envisagé par les Fondateurs, était toujours double : travail intellectuel et travail manuel. Pour le Père Chaminade, le travail intellectuel devient un labeur apostolique et correspond à l’office d’instruction ; quant au travail manuel, l’office de travail le contient très explicitement dans toutes nos diverses Règles du temps du Fondateur.
- Universalité des trois offices
Selon les constitutions FMI et SM de 1839, dans chaque communauté devaient être établis les trois offices. Le « premier chef » dans les écoles et le « Supérieur » dans les grand établissements peuvent cumuler les trois offices (Constitutions SM de 1839, article 512), ou ne partager que l’un d’eux. Les responsables des offices font de droit partie du conseil local (ibid art.515). Des relations sont prévues et demandées entre les responsables des offices généraux et locaux.
Universalité aussi en ce sens que chaque office concerne tous les religieux soit d’une communauté, soit de l’Institut tout entier. Cela n’empêche pas un chef d’office de pouvoir déléguer tel aspect de sa responsabilité à tel religieux (sacristain, bibliothécaire, etc…)
- De l’animation à l’organisation
Les trois offices, primitivement, furent le moyen d’une animation dans les domaines de la vie religieuse et de toutes les personnes la composant. Les mots et expressions utilisés expriment cette volonté constante de progrès. Elle était incarnée et portée par les responsables des offices unis collégialement à leur chef.
Avec les Constitutions de 1839, un tournant s’amorce. Le Fondateur avait eu du mal à faire accepter à certains religieux (au Père Lalanne par exemple) la contrainte d’une collaboration effective avec d’autres responsables d’offices. Et les Constitutions que rédige le Fondateur pour la Société de Marie ne présentent plus les trois offices comme résumant et assumant l’ensemble des moyens proposés pour atteindre les fins de notre vie religieuse.
Les trois offices ne sont systématiquement présentés qu’à propos des trois assistants du Supérieur général (articles 423 à 440). Cependant les Constitutions précisent : « Le gouvernement de chaque maison consiste dans l’exercice et l’unité d’action des trois offices de zèle, d’instruction et de travail, sous la surveillance et dépendance des premiers supérieurs. » (511)
Des textes comme ce dernier expriment un glissement vers l’organisation, le gouvernement. Les trois offices vont tendre à devenir une dénomination commode pour désigner les Assistants du Supérieur général plus qu’à être un moyen dynamique d’une formation continue de tous les membres de nos Instituts dans les trois domaines essentiels : la vie religieuse comme relation à Dieu ; la vie religieuse dans sa dimension apostolique et formatrice ; la vie religieuse dans son insertion humaine par le travail.
N’est-il pas clair alors qu’une rénovation adaptée de nos trois offices doit passer par une double exigence : d’abord que les assistants, à tous les niveaux, soient investis de vraies responsabilités personnelles, chacun dans son domaine, tout en assumant « l’unité d’action des trois offices » ; enfin que les trois offices relèvent bien plus de l’animation que du gouvernement, qu’ils soient exercés et vécus comme moteurs de notre dynamisme religieux à nous tous.