La famille marianiste a un père et une mère !

Nos fondateurs ont-ils eu dès le départ la vision de la famille marianiste telle que nous la connaissons aujourd’hui ? Non, bien évidemment.

Mais il est juste de dire que leurs initiatives ont donné le jour à une œuvre originale, évolutive, qui révèle aujourd’hui encore sa fécondité.

Adèle et Chaminade : des missionnaires !

Guillaume-Joseph Chaminade et Adèle, chacun à leur manière, étaient missionnaires dans l’âme, animés d’un vif désir de propager la foi, de faire aimer le Christ, de reconstruire l’Eglise de France malmenée par la Révolution française.

Dans une lettre adressée à Adèle le 8 octobre1814, le fondateur écrit : “ Je vais vous dire mon secret tout entier. Un père pourrait-il user encore de retenue envers une de ses filles qui s’abandonne sans réserve à sa conduite ? Je rentrais en France, il y a quatorze ans, avec la qualité de missionnaire apostolique dans toute notre malheureuse patrie (…)Je ne crus pas pouvoir mieux en exercer les fonctions que par l’établissement d’une Congrégation telle que celle qui existe. Chaque congréganiste, de quelque sexe, de quelqu’âge, de quelqu’état qu’il soit, doit devenir un membre actif de la mission. ”

Adèle fait écho à cette lettre dans un message adressé à Agathe Diché le 13 octobre : “ M Laumont vous aura, j’espère, fait voir une belle lettre que j’ai reçue de M. Chaminade et qui nous marque le but de sa Congrégation : qui est d’être de petites Missionnaires, chacune dans notre état. Je vous avoue, ma chère amie, que ce terme m’exalte. Allons donc, chère amie, regardons-nous destinées à procurer par tous les moyens possibles, la gloire de Dieu et le salut du prochain. ”

Adèle et Chaminade partagent donc la même intuition : faire des baptisés des membres actifs de la mission. En 1806, le Père Chaminade note : “ La Congrégation est une société de fervents chrétiens qui en vue d’imiter les chrétiens de la primitive Eglise essaient dans leurs fréquentes rencontres d’avoir un seul cœur et une seule âme et de former une seule et même famille. ”

Adèle et Chaminade à l’écoute l’un de l’autre et à l’écoute de l’Esprit

Le premier contact entre les deux fondateurs date de 1808. A partir de ce moment, les échanges épistolaires sont fréquents et révèlent de quelle manière tous deux s’éclairent mutuellement.

Lorsqu’Adèle reçoit le “ Manuel du serviteur de Marie ” que lui envoie le Père Chaminade, elle fait part de ses découvertes à son amie Agathe Diché : “ Que j’aime (…), ma très chère amie,, ces belles instructions, ces beaux cantiques en l’honneur de Marie ! Nous avons donc le bonheur d’être ses enfants, membres de sa famille privilégiée. Oh ! confions-nous donc à cette tendre mère, elle est le refuge des pécheurs. ” (lettre du 19 janvier 1809)

Cependant, Adèle et quelques amies portent en elles un ‘cher projet’ : celui de la vie religieuse. Le Père Chaminade, soucieux de voir si ce projet peut ou non servir le développement de la Congrégation lui pose donc une question : “ Ecrivez-moi, ma chère Enfant, si votre désir d’être religieuse renferme les vues et les sentiments d’une petite missionnaire.” Lui -même aurait la préférence pour une vie consacrée en plein monde, inconnue du public et dont le but serait d’animer et de diriger la congrégation et à travers elle de multiplier les chrétiens.

Le 30 août 1814, le Père Chaminade écrit : “ Certains veulent vivre dans une communauté régulière, abandonnant toute affaire temporelle : il faut suivre cette inspiration. ”

En conclusion : Adèle et Chaminade, disponibles à l’Esprit ont donné naissance à la famille marianiste. A notre tour d’être à l’écoute de ce même Esprit pour permettre à cette famille de porter des fruits spirituels pour le monde et l’Eglise du 21e siècle !

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