Marie dans l’art chrétien en Afrique noire au 20eme siècle

LA VIERGE NOIRE

vierge-noire

Je cherche un peintre indigène2
Qui me ferait une Vierge noire,
Une Vierge en beau « kéyouwa »
Comme en portent nos mamans.

Voyez-vous, ô Mère,
Les Jaunes vous ont prêté
Leur couleur jaune.
Les Rouges vous ont faite
Semblable à leurs femmes.
Les Blancs vous ont représentée
En fille occidentale
Et vous vous refuseriez
A prendre notre couleur ?
D’ailleurs depuis votre assomption,
Depuis le jour glorieux
Où vous avez été triomphalement
Ravie au ciel,
Vous n’avez plus de couleur.

Où plutôt vous avez toutes les couleurs:
Vous êtes jaune avec les Jaunes,
Vous êtes rouge avec les Rouges,
Vous êtes blanche pour les Blancs,
Vous êtes noire pour les Noirs,
Telle une mère qui aurait plusieurs enfants
De teint différent
Mais qui se retrouverait en eux tous.
N’est-ce pas, ô Mère, que vous êtes
La Mère des Noirs aussi,
Une Mère Noire portant l’enfant Jésus au dos ?

Une Vierge en beau « kéyouwa »
Comme en portent nos mamans,
Je cherche un peintre indigène
Qui me ferait une Vierge noire ».

Introduction

L’Afrique noire rencontre Jésus au quinzième siècle3, mais c’est à partir du seizième avec les missionnaires apportant l’Evangile du Christ que commence vraiment une tentative de christianisation.

Ces missionnaires transmettront ce qu’ils ont reçu et ce qu’ils sont ; l’évangélisation est empreinte de leurs expériences culturelles et spirituelles notamment mariales4 ; on note différentes dévotions à des saints comme Saint Antoine, Sainte Rita, Sainte Anne et bien sûr la Vierge Marie ; ces dévotions sont accompagnées des statues et images de ces saints, images spécifiques des régions et cultures de ces missionnaires.

Ces dévotions entrent parfois en concurrence entre elles ou avec le Christ suivant le saint que l’on croit plus   attentif aux prières, autrement dit selon « l’efficacité » du saint. On notera également les nombreux différents mouvements marials comme la légion de Marie, et les fraternités liées aux Ordres religieux missionnaires.

« Maman » : telle était, et telle est aujourd’hui encore l’appellation habituelle de Marie, Mère de Jésus. Cela dénote la place qu’elle occupe dans le cœur des membres de l’Eglise-Famille en Afrique, qui éprouvent une grande affection pour cette femme qu’ils ont vite adoptée comme leur.

Les signes de ce lien avec Marie ne manquent pas : les chants, les images, la célébration des fêtes mariales avec les processions en présence d’une statue de la Vierge, le chapelet récité et parfois porté au cou ; les grottes de Lourdes qui ne se comptent pas.

Et que dire des neuvaines organisées tout au long de l’année, ou des pèlerinages vers des sanctuaires marials qui ne désemplissent jamais ? Certes, il y a beaucoup de sentimentalisme ; mais c’est un bon point de départ, et il ne reste plus qu’à approfondir cette relation avec Marie en l’ancrant sur la personne du Christ. Nous sommes convaincus que ce murissement de la piété mariale aidera à mieux approcher la figure de Marie qui conduira alors au Christ.

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