Le père Philippe Hue, qui fut pendant vingt-cinq ans enseignant en France, a déjà officié sept ans à Gafsa, plusieurs autres années à  Tozeur (est de la Tunisie, 32 000 habitants), une des oasis situées aux portes du désert du Sahara. Il a rejoint depuis quelques mois la ville touristique de Hammamet, toujours en Tunisie.

Dans cette terre d’islam, il a bien fallu adapter le message officiel, car « il peut être difficile à une personne arabe musulmane convertie de s’y retrouver dans un discours très romain ». Son sacerdoce consiste à être au plus près d’un public bien différent de ceux des pays chrétiens. « En Europe, on a édifié sur du solide. Quand vous êtes ici, c’est une tout autre forme d’Église. Il faut une acculturation, une coloration de l’Evangile ». Sans prosélytisme. On se contente d’annoncer le royaume de Dieu.

Ce n’est pas du pur spirituel, c’est “être avec”. Dieu s’est fait homme parmi les hommes, je me suis fait grec parmi les Grecs »

C’est à l’indépendance que le quotidien des prêtres fut bouleversé. Après 1956, ils ont été nombreux à vivre de petits boulots, les revenus issus des deniers, quêtes ou offrandes s’étant grandement amenuisés. Le curé de la cathédrale de Tunis fut en même temps métallurgiste. Un ancien prêtre de Tozeur, infirmier.

« J’ai une maison, une voiture de fonction, et 250 dinars (110 euros) par mois payés par le diocèse. Nous n’avons pas de budget pour l’accompagnement. Il ne faut pas avoir d’horaire, être adaptable, avoir un boulot local, tout le monde ne le peut pas »

Et puis, pour réussir à maintenir sa foi quand il n’y a rien, il faut qu’elle soit charpentée

Même le dogme se trouve modifié, le prêtre ayant « calé sa prière sur celle des musulmans ». Quant au rôle des ecclésiastiques… : « ici, nous sommes l’Église de la périphérie, des recommencements, des veilleurs ».

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